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Parcours à "l'Aérosol"dans le XVIII ème

23 septembre 2017

Une petite visite...

L'aérosol, 54 rue de l'Évangile, 75018 Paris

 

Installé dans un ancien hangar de la SNCF, l'Aérosol va devenir la place forte du Street Art pendant les 6 mois à venir.

À l'extérieur, les murs sont couverts d'oeuvres éphémères et de murs libres que d'autres artistes viendront recouvrir par la suite.

On marche sur un sol coloré, investi par les apprentis graffeurs :  des Pacman, des Mario, des fleurs, des mots indéchiffrables ou poétiques...

 

À l'intérieur, un musée de Street Art réalisé en collaboration avec Maquis-Art. (5€ l'entrée)

Parmi les artistes les plus connus :

Invader

 

artiste de rue français né en 1969.

Issu de l'École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. Depuis plus de 20 ans, il installe des “Space Invaders” réalisés en carrelage ou en petits carreaux de mosaïque sur les murs des grandes métropoles.

Shepard Fairey

 

 

né en 1970 en Caroline du Sud est un artiste américain, sérigraphiste, muraliste et illustrateur.

Son travail est devenu mondialement célèbre lors de la campagne présidentielle américaine de 2008 avec la création du poster “Hope” de Barack Obama qui deviendra une image icône de la campagne.

Banksy

 

né en 1974, britannique.

Il est connu dans l'art de rue mais il est aussi peintre,  réalisateur et sculpteur. Cet artiste combine les techniques de Warhol sur ses oeuvres in situ pour faire passer ses messages qui mêlent souvent politique, humour et poésie.

 

 

C215

 

Né en 1973, français.

Christian Guémy est un artiste urbain,  pochoiriste. Il travaille et vit à Vitry-sur-Seine. On peut suivre sa trace dans les grandes métropoles mais aussi dans un jeu vidéo.

Dernièrement une de ses oeuvres rend un bel hommage à Simone Veil.

Je ne cite que ces quatre-là, la liste est trop longue. Autant que vous alliez voir par vous-même, vous avez jusqu'au mois de janvier pour découvrir le lieu.

Pour se restaurer...

Gande variété de Food Trucks.

 

Le lieu est sympa pour une pause déjeuner ou boire un verre.

À l'intérieur, sur des chaises longues ou à l'extérieur, attablé sur des grosses bobines de câble, transformées en table et décorées.

Les plats ne sont pas préparés à la chaîne, il y a donc un peu d'attente, mais on gagne au change puisque du coup, c'est plutôt savoureux. (Burgers, Pizzas, Pâtes fraiches, salades...)

Une librairie...

 

À une dizaine de minutes à pied de l'Aérosol, on est toujours en milieu urbain, mais avec un air presque villageois. Une placette avec un manège, une petite rue piétonne investie par les terrasses de café, le tout autour d'un marché couvert auquel fait face une bien agréable librairie.

“Le Rideau Rouge”, 42 rue Torcy, 75018 Paris.

 

“Le Rideau Rouge" est une librairie de quartier comme on les affectionne, bien fournie avec une atmosphère sympathique et des libraires accueillantes.

Deux livres...

“Un certain M. Piekielny” de François-Henri Désérable, Gallimard, 2017

 

“Quand tu rencontreras de grands personnages, des hommes importants, promets-moi de leur

dire : au numéro 16 de la rue Grande-Pohulanka, à Wilno, habitait M. Piekielny."

 

Cet ouvrage est une petite perle aux visages multiples.

 

Tout d'abord,  une enquête, certes plus littéraire que policière, mais une enquête tout de même.

La promesse initiale est faite par Romain Gary à son voisin,  alors qu'il est enfant et il nous racontera cet épisode dans “La promesse de l'aube” son autobiographie romancée.

François-Henri Désérable se lance à la recherche de ce voisin évoqué mais si peu dévoilé par Gary. Les hasards de la vie ont poussé l'auteur devant le numéro 16 de la rue Grande-Pohulanka, mais aussi parce que “La promesse de l'aube” a marqué sa vie de lecteur.

Cette recherche nous mène dans les méandres de la création littéraire entre les mensonges et les demi vérités, que permettent l'écriture. On marche dans les pas de Romain Gary, résistant, diplomate, écrivain.

En parallèle, on suit l'auteur dans sa recherche mais aussi sur les chemins qui l'ont mené vers l'écriture.

Si l'évocation de Gary est souvent empreinte de considération et d'admiration, l'évocation de son parcours personnel par l'auteur est souvent plein d'humour.

Le ton de la gravité n'est pas en reste quand il s'agit de l'histoire de Wilno.

Aujourd'hui Vilnius, la capitale de la Lituanie n'a pas une histoire très réjouissante entre le nazisme et l'ère soviétique, le passé de ce pays est peuplé de drames et de souffrances. Avec ce M. Piekielny, nous marchons dans le ghetto de Wilno et cotoyons l'horreur des déportations.

Ce roman m'a beaucoup plu. Je m'interroge cependant sur un point : Plaira-t-il à ceux qui n'ont pas lu ou pas aimé "la promesse de l'aube" ?

Le jour d'avant de Sorj Chalandon, Grasset, 2017

 

“Venge-nous de la mine” avait écrit mon père. Ses derniers mots. Et je lui ai promis, poing levé au ciel, après sa disparition brutale.

J'allais venger mon frère, mort en ouvrier,  venger mon père, parti en paysan, venger ma mère, esseulée à jamais. J'allais punir les Houillères et tous ces salauds qui n'avaient jamais payer pour leurs crimes”.

À lire absolument !

Commentaire peu original,  puisque je pourrais l'acoller à tous les livres de Sorj Chalandon. Voilà un auteur qui a l'art et la manière de nous embarquer totalement dans ses histoires.

Ce roman est multiple, il est question des petites gens mais aussi des liens familiaux et des traumatismes. Michel,  le personnage principal, proche de son grand frère Joseph,  dit Jojo, travailleur à la mine, ne se remettra jamais de la mort de celui-ci. Ce qui est fort avec Sorj Chalandon, c'est qu'on navigue sans cesse entre drame personnel et mémoire collective.

L'autre personnage central du roman est la mine. On tient la la suite de Germinal.

Certes,  les conditions ont évolué mais dans les années 1970, la mine tue encore, et si ce n'est pas par accident, c'est à petit feu.

À travers les pages de ce livre, on vit la mine, on respire la mine, on est rongé par la mine !

On touche du doigt cet espèce de sentiment ambivalent entre fascination et répulsion pour la mine.

Michel, enfant, est le témoin de l'ambiance particulière liée aux villes minières. Ceux qui descendent à la mine ne sont pas seulement des ouvriers, ce sont des ouvriers courageux !

 

“Le jour d'avant” n'est pas que ça ! Je ne peux en dire plus car la force de ce livre réside aussi dans un rebondissement fracassant qu'il serait dommage de dévoiler !

 

N'attendez plus, précipitez-vous chez votre libraire préféré…!

Un film...

“Le Redoutable“de Michel Hazanavicius avec Louis Garrel, Stacy Martin, Bérénice Béjo

1h47, biopic, drame, France.

 

 

Paris 1967. Jean-Luc Godard, le cinéaste le plus en vue de sa génération tourne “la chinoise” avec la femme qu'il aime, Anne Wiazemsky, de 20 ans sa cadette.

Ils sont heureux, amoureux... ils se marient.

Mais l'accueil du film, à sa sortie, enclenche chez Jean-Luc Godard une remise en question profonde. Mai 68 va amplifier ce processus.

 

Un film savoureux. Jean-Luc Godard est incarné par Louis Garrel, totalement habité par son personnage.

Certains critiques laissent entendre que le film “s'en prend au mythe Godard”. Ce n'est pas tout à fait exact. Le Redoutable rend le cinéaste très sympathique : plein d'humour et de sarcasme, Godard n'est pas avare de bons mots. La forme du film, parfois décalée amène des moments vraiment drôles.

J'ai particulièrement apprécié la scène dans laquelle les acteurs jouent nus, un Godard et sa femme qui s'interrogent sur l'utilité du nu au cinéma !

Si la forme est réjouissante, le fond n'en est pas moins intéressant.

Au fil des événements, on perçoit mieux la démarche intellectuelle et le bouleversement de celui qui a été catalogué “artiste maoïste, hors système aussi incompris qu' incompréhensible”

Finalement Godard est excessif car il se refuse aux contradictions, incapable de faire semblant même pour ne pas froisser ses amis. Il renie ses grands succès puisqu'il représente l'ordre bourgeois que mai 68 veut abolir.

Il se laisse maltraiter par les étudiants puisqu'il considère que les jeunes ont toujours raison face aux vieux qui par définition sont toujours cons !

Un film réussi qui rend bien l'atmosphère du monde intellectuel durant mai 68 !

... pourquoi pas ?

... vraiment pas mal

... à ne pas manquer

... à fuir !

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