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Cette semaine : escapade à Annecy

Annecy, commune de Haute-Savoie, mérite une longue escapade.

Chargé d'histoire, le lieu mêle les plaisirs de la culture et de la nature. L'architecture qui a traversé les siècles, le développement de la vie autour du Thiou, les canaux.....donnent à la ville un air d'antan plein de charme. 

La présence du lac et la proximité des montagnes donnent des envies de promenades....

Une petite visite...

Rue du Pâquier

Une très belle bâtisse : l'ancien hôtel particulier de Sales, fin XVII ème. Sur la façade, on admire les bustes des Quatre Saisons et celui de la Nuit tourné face à l'est.

Au bout de la rue, à l'intersection de la rue Notre-Dame, subsiste “Le Puits Saint-Jean”, seul souvenir des Hospitaliers de Saint-Jean dont sont héritiers Les Chevaliers de Malte.

Un peu plus loin dans la rue, on tombe sur une belle place. S'y trouve l'église Notre-Dame de Liesse, démolie sous la Révolution, elle a été rebattie en 1850 dans le style néoclassique.

Accolé à l'église, l'ancien hôtel de ville, devenu presbytère. En s'approchant on peut voir la truite du blason d'Annecy dans la très belle ferronnerie d'un escalier baroque. (1771)

Vous tomberez sous le charme de la rue Filanterie. Bordée d'arcades, on y débouche sur la devanture de la plus ancienne pharmacie d'Annecy.

Dans cette rue, on peut aussi couper par un “passage mystérieux” qui débouche rue du Collège, là on peut voir le canal Saint-Dominique, bordés sur ses deux rives par des maisons de bois.

L'ancien église des Dominicains, Saint-Maurice, édifiée au 15e siècle. À ce moment, cette église tient un rôle central dans la vie locale. Les Corporations de métiers et les familles importantes y ont fondé des chapelles. Saint-Maurice est patron d'Annecy et de la Savoie.

À deux pas, l'église Saint-François, de style architectural de la Contre-Réforme. Ici le point de vue est magnifique. Le charmant petit pont Perrière, d'un côté les montagnes, de l'autre le palais de l'Ile

Passez le pont pour emprunter le passage Galiardi et déambuler dans les ruelles pittoresques tel que le faubourg des Annonciades. Ça grimpe un peu pour atteindre le château !

le château : créé par les comtes de Genève qui séjournent à partir de 1219. Il passe entre plusieurs mains avant de devenir une caserne, de la fin du XVIIe siècle jusqu'aux années 1940. Aujourd'hui il abrite un musée.

Il faut redescendre par le chemin des remparts pour se rendre place Sainte-Claire. L'ensemble récent rappelle la manufacture de coton fondée en 1804 dans l'ancien couvent des Clarisses.

Pour finir, il faut flâner sur le quai des Cordeliers avec son lavoir couvert à colonnettes de fonte. Puis se perdre dans les ruelles autour du canal Notre-Dame. Vous tomberez forcément dans la cour de l'ancien palais épiscopal. Avant sa construction à la fin du 18e siècle, il y avait une petite maison où vécut madame de Warens, que Rousseau rencontre en 1728.

Un petit monument, le balustre d'or, garde le souvenir de la rencontre.

Pour la petite histoire : Madame de Warens est une femme très libérale pour son époque, mais c'est aussi une personne très contreversée : elle fait annuler son mariage, renie sa religion, s'enfuit avec la caisse d'une manufacture qu'elle a fondée......

Rousseau fait sa connaissance en 1728, il a alors 16 ans et va séjourner chez elle de 1735 à 1737. Elle assure durant ce temps, son éducation spirituelle, artistique et sentimentale. Madame de Warens est donc à la fois la tutrice et la maîtresse de Jean-Jacques Rousseau qui l'appelait maman ! 

Après cette longue balade, vous avez droit à une pause dans les jardins de l'Europe. À l'ombre sur un banc ou sur la pelouse, face au lac, vous pouvez vous reposer avant …. d'emprunter le charmant pont des Amours pour entamer le tour du lac.

Une trentaine de kilomètres......à vélo c'est mieux ! Si vous n'avez pas votre bicyclette, plusieurs loueurs sont présents aux abords du lac. Pas besoin d'un engin sophistiqué, la piste cyclable est très belle et c'est assez plat. 

Vous pouvez aussi faire le tour du lac par l'intérieur entendez par là : sur l'eau, en louant un pédalo.

Plusieurs villes et villages bordent ce magnifique "lac bleu" entouré de montagnes, entre autres Talloires qui tous les ans au mois de juin,  organise une fête du livre avec rencontres d'auteurs.

Un resto...un bar...

“ Les tables”

33 rue Sainte Claire

Restaurant de spécialités savoyardes.

Une très chouette terrasse sous des voûtes....ce qui est la meilleure protection contre le soleil !

C'est assez bon, les assiettes sont bien remplies et le rapport qualité/prix est honnête pour cette ville très touristique !

L'accueil est très sympathique et le petit digestif offert en fin de repas est une attention à noter tant elle se perd de plus en plus.

Escalope savoyarde :16 €, salade au reblochon pané : 15 €

Un super café gourmand qui évite l'écueil de l'éternelle boule de glace.

“ Le café des arts”

4 Passage de l'île

 

Un super petit café à l'opposé des grandes brasseries touristiques. Plein de choses à regarder à l'intérieur : des croquis, des affiches, des petites sculptures, une bibliothèque....

Une terrasse très mignonne et un serveur ultra sympa, que demander de plus ?

En prime : apéro concert le mercredi soir.

Deux librairies...

“Rue de Verneuil”

11 rue faubourg des Balmettes, 74000 Annecy

Une librairie pleine de charme : quelques articles de papeterie de très bon goût, on a envie d'acheter marque-page, petits ou plus grands carnets....

On se promène ensuite entre les post-it en forme de cœur, disséminés dans tous les genres littéraires. On lit toutes les 4e de couverture, on a envie de tout acheter …

L'accueil est très sympathique et on sent la libraire de bons conseils. On ne peut pas ressortir d'ici sans avoir trouvé LE ou LES livres dont on a envie. On repart avec un joli sac en tissu, sac qui semble plus lourd qu'on ne l'imaginait. La libraire y a glissé 2 livres en cadeau...! Merci !

La librairie imaginaire, 4 bis rue de la Poste

 

Relativement petite, mais toute belle : des étagères qui présentent des livres, du sol au plafond. Visuellement c'est magnifique, par contre cela n'est pas très pratique lorsque l'on veut fureter au hasard ! Mais je soupçonne la libraire de connaître son affaire, d'ailleurs comme c'est indiqué derrière le comptoir, "attention, votre libraire est contagieuse, elle pourrait vous donner envie de lire" .... super !

A noter : une forte présence de librairies de bandes dessinées, mangas et albums spécialisés. Les amateurs de ce genre seront ravis, ils trouveront leur bonheur quasi à chaque coin de rue et ils ne manqueront pas le festival du film d'animation.

Cette année il a eu lieu du 12 au 17 juin et en 2010 il fêtait ses 50 ans ! Il est l'occasion de découvrir des nouveautés, de repérer les tendances actuelles et futures , de rencontrer des réalisateurs. 

Les moins intéressés pourront tout de même jeter un coup d'oeil lors des projections en accès libre et en plein air. 

À vos agendas pour l'année prochaine.

Trois livres...

Le tour du monde du roi zibeline, de Jean-Christophe Rufin, Gallimard 2017

 

Comment un jeune noble né en Europe centrale, contemporain de Voltaire et de Casanova va se retrouver en Sibérie puis en Chine pour devenir finalement roi de Madagascar...

 

À partir de la biographie de Auguste Benjowski, voyageur célèbre du 18e siècle, Jean-Christophe Rufin construit un grand roman d'aventure mais aussi d'idées.

Il imagine la rencontre entre Benjamin Franklin, vieillissant et Auguste accompagné de sa femme Aphanasie. Benjamin Franklin, célèbre pour sa contribution à la rédaction de la Constitution des jeunes États-Unis, va écouter à tour de rôle ce drôle de couple dont le parcours l'intrigue et le tient en haleine. Ce n'est qu'après plusieurs jours que nous apprendrons le but de leur visite.

Auguste est né en Hongrie, a rencontré sa femme en Sibérie, a parcouru les mers et les terres australes avant d'être nommé roi de Madagascar.

C'est peu dire qu'au 18e siècle, de tels voyages sont épiques !

Bien sûr, au-delà de la simple découverte des mœurs d'ailleurs, il est question d'une réflexion politique et idéologique. Les luttes d'influence pour le pouvoir, la contrainte qui pèse sur les peuples... toutes ces questions sont au cœur des deux héros, lecteurs de Diderot.

Jusqu'à présent, j'ai toujours beaucoup aimé les livres de Jean-Christophe Rufin. c'est le premier qui ne m'emballe pas totalement. Comme d'habitude, c'est vraiment très bien écrit et très bien documenté mais peut-être que la succession des trahisons, complots, batailles... est trop répétitive et finit par lasser un peu.

Cela reste tout de même un ouvrage à lire avec plaisir et intérêt !

Tout ce dont on rêvait, de François Roux, Albin Michel 2017

 

Dans les années 1990, Justine, 25 ans rêve une grande histoire. Elle tombe éperdument amoureuse d'Alex depuis leur nuit passée ensemble. Mais 20 ans plus tard, c'est avec son frère Nicolas qu'on la retrouve mariée et mère de deux enfants.

Elle vit un bonheur tranquille et sans histoire, jusqu'au jour où Nicolas est licencié et plonge irrémédiablement.

François Roux ne m'avait pas totalement convaincu avec “Le bonheur national brut” fresque des années Mitterrand et c'est encore le cas cette fois-ci ! Ce livre se laisse lire mais on n'est pas emporté, ni par l'histoire, ni par les personnages. Pourtant on devrait ! Les ingrédients pour me plaire étaient censés être réunis. Ce livre est décrit comme une “chronique de notre époque minée par le chômage et les compromis idéologiques”

Certains aspects sont bien vues, notamment en ce qui concerne l'évolution des rapports sociaux de Nicolas, après la perte de son emploi, la lente évolution de son emploi du temps.

Cependant, tous ces personnages qui expliquent les mauvais choix de leur vie par leurs “traumatismes d'enfance”, ça finit par profondément agacer et par annuler toute empathie.

Au point que j'en suis presque arrivée à être totalement indifférente au sort de ce trio amoureux exaspérant.

Les deux seuls personnages qui ont un quelconque intérêt, sont l'horrible et tyrannique grand-père Joseph qui vire de l'extrême gauche à l'extrême droite et Adèle la petite fille qui a les yeux bien ouverts sur les dérives de notre société individualiste.

Un collectionneur allemand de Manuel Benguigui, Mercure de France, 2017

 

 

Pendant la deuxième guerre mondiale, Ludwig, officier de l'armée allemande est en poste à Paris dans un service dévolu à la confiscation des œuvres d'art où il excelle. Protégé par Goering, lui-même collectionneur compulsif, il attise les jalousies...

Mais Ludwig ne déroge pas à sa mission, mû par une exigence et une intransigeance esthétique qui l'éloigne de plus en plus du monde des hommes.

Pourtant, le jour où il croise Lucette, quelque chose en lui vacille.

Un court roman qui laisse une étrange impression, mais comme cela semble être le but de l'auteur, c'est très réussi.

Tout est vu à travers les yeux de Ludwig : le Paris occupé, l'organisation du pillage des œuvre d'art, Goering...Or Ludwig est un étrange personnage qui nous laisse totalement perplexes, il ne s'intéresse à rien d'autre qu'aux oeuvres d'art, il ne cherche que le plaisir de contempler ces merveilles.

Aucun humain, n'est digne d'un quelconque intérêt à ses yeux, pas même les artistes, seules leurs œuvres comptent !

Ludwig traverse donc l'Histoire de l'humanité avec un détachement qui est tour à tour comique et effroyable.

Une seule rencontre le rapprochera de l'humain, Lucette qui semble tout droit sorti d'un tableau de maître.

Malgré tout, Ludwig reste un personnage hors du temps et hors du monde.

“Un collectionneur allemand” très bien écrit est un livre atypique.

Un film...

Une famille heureuse

de Nana Ekvtimishvili et Simon Grob

avec Shugliashvili, Merab Ninidze

Géorgie, drame, 2017

 

 

 

Professeure dans un lycée de Tbilissi, Manana est mariée depuis 25 ans à Soso. Ensemble, ils partagent leur appartement avec les parents de Manana, leurs deux enfants et leur gendre. Le soir de son anniversaire, Manana décide de quitter le domicile pour s'installer seule...

“Une fois de plus c'est trop long”, voilà une phrase que je ne devrais plus écrire mais que je pourrais “copier coller” pour les trois quarts des films qui sortent aujourd'hui. Malgré tout, cela reste un film vraiment très intéressant.

Un film sur une société patriarcale en mutation. La femme, pilier de la famille, sollicitée par ses parents, ses enfants, son mari... Une société dans laquelle le divorce est possible mais où l'honneur de la famille est en permanence engagé. Une société dans laquelle on se marie très jeune mais où faute de moyen, on vit en famille élargie, où tout le monde se mêle de tout et où l'intimité est chose impossible.

Avec “une famille heureuse” on a une description assez large de la société géorgienne. Par contre, à travers Manana, on a un touchant portrait de femme qui pointe du doigt, un thème plutôt universel, le droit des femmes à avoir un espace où elles ne seraient pas au service des autres. Vaste thème qui est très bien analysé ici.

 

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