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Escapade à Arcachon

Juillet 2017

“Sur la dune de l'océan,  rien ne donne l'époque,  on se croirait au premier âge du monde”

Jean Cocteau

Une petite visite...

Ville d'automne et le port

Le port accueille un quai patrimoine où l'on peut admirer pinasses, loups,  vieux gréements.

Avant le port,  il faut passer par la Pointe de l'Aiguillon. Ancien quartier de pêcheurs, il se caractérise par ses petites maisons aux toits de tuiles rouges et ses vérandas.

En allant vers le port,  vous ne pouvez pas manquer l'église Saint-Ferdinand (1900) dont le clocher coiffé d'une statue du sacré-cœur culmine à 42 mètres

Les planches

Les planches sont devenues un incontournable pour les promeneurs d'Arcachon. On rejoint le centre-ville en longeant les plages avec une très belle vue sur le bassin.

La jetée Thiers

Elle fait partie de la ville d'été qui a vu le jour au début du 20e siècle avec l'essor des bains de mer. Aujourd'hui,  elle comprend le front de mer aménagé pour les piétons et les cyclistes ainsi que le centre-ville,  rénové avec goût.

La ville d'hiver

Au bout de la plage,  il faut entrer dans la ville pour être sous le charme d'une époque que les moins de 160 ans ne peuvent pas connaître. La ville d’'hiver est un véritable joyau architectural.  Née de la volonté des frères Pereire de créer sur la dune d'Arcachon un véritable sanatorium à ciel ouvert (1863).  Rapidement, au côté des établissements de cure,  se construisent d’immenses villas dans lesquelles les plus grandes personnalités de l'époque se donnent rendez-vous.

Un peu excentré,  il ne faut pas manquer le belvédère qui vous donnera une vue imprenable sur le Bassin.

Le parc Mauresque

Avant de redescendre vers le centre-ville,  à l'assaut des cafés des boutiques…,   il faut prendre le temps de flâner et se reposer au Parc Mauresque.  C'est un oasis de calme !

Créé en 1863 par Paul Regnault (1827-1879) polytechnicien,  ingénieur en chef de la Compagnie des chemins de fer du Midi,  urbaniste et architecte. Ses hectares plantés  d’espèces rares surplombent la ville. L'endroit est des plus agréables,  on y trouve aussi des jeux pour les enfants,  des chevaux de bois à pédales,  et l’été, des spectacles pour enfants.

Le centre-ville

Il fait bon flâner dans les rues animées et peuplées de boutiques pour tous les goûts, de cafés, de restos...

Au passage, on jettera un coup d'œil au casino. "C'est pas Las Vegas" mais il est situé dans le château Degane, construit en 1853 et réplique du château Boursault en Champagne.

Les échappées...

...par la mer, en  bateau collectif, en croisière privée et même en kayak, les possibilités de balades sont nombreuses.

L'île aux oiseaux est un espace sauvage qui accueille de nombreuses espèces d'oiseaux. Devant, se dressent les cabanes Tchanquées, symboles du bassin.

Le banc d'Arguin : lieu d'accueil des oiseaux migrateurs, situé à l'entrée du bassin, c'est le plus vaste banc de sable du littoral girondin.

La pointe du Cap-Ferret avec son phare,  ses villages d'ostréiculteurs, ses pins maritimes, ce bras de terre de 25 km est le lieu de rencontre entre l'océan et les eaux calmes du bassin.

... sur les pistes cyclables

Si le bassin est le royaume des huîtres, c'est aussi le royaume des pistes cyclables. Les planches qui démarrent du port ont une partie réservée aux vélos. Arrivée au bout de la plage du centre-ville, la piste cyclable s'écarte un peu du bord de mer qu'on retrouvera assez rapidement.

 

La plage Pereire

 

La plage Péreire : un endroit bien agréable pour une première pause. On peut mettre pied-à-terre dans ce lieu entre plage et végétation. Ceux qui n'aiment pas le sable pourront choisir de s'asseoir dans l'herbe.

Parc Pereire. Les Abatilles

 

C'est un qartier résidentiel au cœur de la pinède.

On cherchait du pétrole...on a trouvé de l'eau ! En 1923, la source a été découverte par la société française de recherche de minerais et d'hydrocarbures.

Puisée à 472 mètres de profondeur, c'est une eau sans nitrate.

Une fois là, vous ne pouvez pas vous arrêter en si bon chemin. je vous fais grâce de la plage du Moulleau mais vous n'échapperez pas à la dune du Pilat !

La dune du Pilat 

 

La vue se mérite, grimper dans le sable n'est pas de tout repos. C'est la plus haute dune d'Europe. Avec ses 110 m de haut, elle offre un panorama exceptionnel sur le banc d'Arguin, l'entrée du bassin et le Cap Ferret.

Une boutique...deux restos...

Une boutique à ne pas manquer : le comptoir Magellan

240 boulevard de la Plage

La caverne d'Ali Baba des quatre coins du monde. Cette boutique est une invitation au voyage : des livres, du thé, du café, du textile, des plantes, (la liste est trop longue) venus des 5 continents.

Grand Café Repetto, 2 avenue Gambetta

 

Des serveurs dynamiques et sympathiques. Les assiettes sont copieuses, c'est bon et les prix raisonnables eu égard à la situation géographique ! ( à deux petits pas de la jetée Thiers)

Seul regret, une belle terrasse qui n'est pas chauffée en hiver !

Café de la plage, 1 boulevard promenade Veyrier Montagnères

Une belle terrasse avec vue sur la plage, le cadre est vraiment très sympa et l'accueil aimable. La carte est variée, le budget un peu élevé mais c'est bon. (en front de mer, on ne peut pas le dire de tous les restos !)

Très bons sushis et c'est une “non adepte” qui le dit !

Deux librairies...

Librairie générale, 49 cours Lamarque de plaisance

Librairie indépendante depuis 1924, vous ne pouvez pas la manquer tant elle est jolie ! Le lieu propose des rayons généralistes et des événements. Il est vrai que c'est un peu petit mais c'est ce qui participe au sentiment de convivialité. Il est difficile de s'y frayer un chemin, les jours maussades, quand les vacanciers désertent la plage mais il serait mal venu pour moi de me plaindre qu'une librairie soit prise d'assaut !!

Librairie “Les Marquises”, 4 place des Marquises

Concept de librairie et restauration. Je ne suis pas hostile à l'idée, notamment dans les lieux où il y a peu de café, de restaurant...

À Arcachon, je n'en vois pas l'intérêt majeur !

Cela dit, même si elle est plus impersonnelle que la Librairie générale, le lieu n'est pas désagréable. Le grand espace permet de mettre à l'honneur beaucoup d'ouvrages. C'est aussi le lieu idéal des adolescents avec un large choix de BD, romans et mangas.

Deux livres...

L'ordre du jour de Éric Vuillard , Actes Sud,  2017

 

“Ils étaient vingt-quatre près des arbres morts de la rive, vingt-quatre par-dessus noirs, marron ou cognac, vingt-quatre paires d'épaules rembourrées de laine, vingt-quatre costumes trois pièces et le même nombre de pantalons à pinces avec un large ourlet.

Les ombres pénètrèrent le grand vestibule du palais du président de l'Assemblée mais bientôt il n'y aura plus d'assemblée, il n'y aura plus de président et dans quelques années, il n'y aura même plus de Parlement, seulement un amas de décombres fumants.”

Excellent livre !

Bien écrit et vraiment Intéressant. Éric Vuillard relate une suite de rencontres déterminantes , entre 1933 et 1938, pour construire les bases du rêve de Hitler, à savoir unifier les pays de langue allemande en une grande Allemagne, dont il serait le maître.

C'est avec une ironie grinçante que l'auteur rappelle les compromissions des grands industriels au régime nazi. Des fortunes croissantes construites sur le dos des prisonniers des camps de concentration.

Krupp, Siemens, Opel, IG Farben, Telefunken, BASF..... tous ces noms connus encore aujourd'hui, mais dont on avait oublié la place durant le grand Reich.

Éric Vuillard fait dans ce court récit, un devoir de mémoire. L'Autriche, plus accueillante qu'on veut bien se le rappeler. L'auteur se,  et nous, questionne sur l'attitude des hommes politiques européens de l'époque. Ignorance ou légèreté, manque de courage, d'anticipation...?

Un livre qui remet les pendules à l'heure.

J'ai vraiment trouvé qu'Éric Viard nous faisait revisiter l'Histoire avec une grande aisance littéraire.

À lire absolument

Giboulées de soleil de Lenka Horakova-Civade, Alma éditeur, 2016

Elles s'appellent Magdalena, Libuse, Eva. Elles sont tchèques et partagent le même destin de mère en fille : elles naissent de père inconnu. De cette malédiction, elles vont faire une distinction. Chacune à sa façon, selon sa personnalité, ses rêves, ses lubies et l'époque. Car leur vie, qu'elles voudraient fière et libre se transforme en saga dans ce pays bousculé par l'histoire.

Ce livre a reçu le prix Renaudot des lycéens en 2016. Ceci n'est pas totalement étranger à mon choix. Généralement, on sait qu'on va y trouver un pan important de l'histoire collective (pays, classe sociale...) mêlé à des destins individuels, souvent empreints d'une grande sensibilité.

L'auteure, née dans la province de Moravie, dans l'actuelle République tchèque, nous offre trois beaux portraits de femmes. Les dialogues, souvent naifs, peuvent à la longue agacer mais on ne peut rester indifférent à ces destins de femmes, que ni les hommes, ni la société n'ont épargné. De même, peu d'enthousiasme sur la part belle faite à la broderie. Mais on passe outre, puisqu'il est aussi souvent question de l'histoire d'une nation, de sa création jusque dans les années 1980.

Magdalena connaîtra l'annexion nazi, Libuse, les années “camarades” et Eva la fin de l'hégémonie soviétique.

Nos héroïnes vivent dans un petit village. C'est de leur monde campagnard qu'elles voient défiler l'histoire de manière atténuée et décalée, mais qui finit toujours par les rattraper.

Un bon livre, bien écrit, touchant mais aussi plein de combativité.

“ Il paraît que tu ne veux pas être traitée de bâtarde, alors que tu en es une ? Prends la vie comme elle vient mais ne baisse jamais la tête, surtout devant ce petit monde là “.

Un film...

Une femme douce de Sergei Loznitsa avec Vasilina Makovtseva, 2 h 23, drame, France

 

Une femme reçoit le colis qu'elle a envoyé quelques temps plus tôt à son mari incarcéré pour un crime, qu'il n'aurait pas commis.

Inquiète et désemparée, elle décide de lui rendre visite. Ainsi commence l'histoire d'un voyage, l'histoire d'une bataille absurde contre une forteresse imprenable.

 

Quelle horreur ! Voilà ce que j'aurais aimé dire en sortant, pour évoquer le propos du film. Malheureusement, c'est surtout la forme qui est insoutenable !

Voilà un film qui se veut politique et qui, à mon goût, est totalement raté. L'usage excessif des plans fixes dépasse le supportable.

Certes, ils nous montrent bien la misère humaine, la violence d'une société en perdition et le désarroi de cette femme, face à l'absurdité d'un système qui n'a plus rien d'humain. Mais une fois enlevés les plans statiques sur le visage de notre femme douce quasi mutique, les paysages d'une tristesse infinie, la porte de la prison, les passagers du car, Il doit rester en tout et pour tout 20 minutes de film sur les 2h23 !

La dernière partie est encore pire : une envolée onirique dont on ne cherche même plus l'intérêt tant on s'ennuie !

Bref, 2h23 à gigoter sur son siège, à chercher la télécommande pour faire “avance rapide” Pour une fois, on aurait préféré être à la maison plutôt que dans une salle obscure ! c'est un comble ! On ne reste que dans le vain espoir d'avoir la réponse à une seule question, que bien sûr on n'aura pas.

 

Tant pis, on ne demande pas son reste, on sort de là totalement assommé !

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