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Escapade à Athènes (Grèce)

25 novembre 2019

Athènes, une capitale où il fait bon flâner, entre douceur de vivre à la méditerranéenne et témoignage d'un passé bien lointain. Athènes est une des plus anciennes villes au monde. La visite est marquée par les contrastes et on s'amuse de voir le temps s'écouler sous nos yeux. Le métro passe au milieu des ruines antiques, le Parthénon domine une ville couverte de graffitis

Petite visite...

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Pagrati

 

Un quartier très agréable composé en majorité d'habitations. On y voit les résidents dans leur vie quotidienne, les magasins sont ceux des achats courants, loin des gadgets touristiques. Cafés et restaurants ont l'air d'être peuplés d'habitués.

Cependant, comme un peu partout à Athènes, on n'est jamais très loin d'un site qui témoigne d'un passé plus ou moins lointain. Le quartier de Pagrati s'étend autour du stade panathénaïque en marbre blanc, site des premiers Jeux Olympiques modernes.

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Plaka

 

Le charme à la grec !

Ce petit quartier à flanc de coteau en contrebas de l'Acropole a aujourd'hui encore des allures de village.

Les ruelles pavées sont bordées de maisons blanchies à la chaux. Ces maisons typiques d'Anafi, île des Cyclades, rappellent d'où venaient les premiers habitants de ce quartier. La ville en partie détruite pendant la guerre d'indépendance a été reconstruite par des tailleurs de pierres venus de l'île d'Anafi.

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Syntagma

Emblématique d'Athènes, la place Syntagma est le cœur de la ville moderne, à la fois centre de la vie sociale et politique, lieu de rendez-vous et siège des manifestations.

La place tient son nom de la Constitution de 1843. Face à la place, la rue Ermou, artère piétonne commerçante, relie Syntagma à la place Monastiraki.

Cet axe très animé ne commence à se désemplir qu'à la fermeture des magasins.

Sur la place se trouve l'ancien Palais Royal construit pour Othon, premier roi des grec en 1832. Depuis 1935 c'est le siège du Parlement.

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Monastiraki

 

Au détour de chaque rue de ce quartier le regard est toujours surpris de tomber sur le Parthénon... un bon moyen pour se repérer ! Le quartier est très animé et connu pour ses sites célèbres comme les ruines de la bibliothèque Hadrien et l'ancienne Agora.

Autour de la place, c'est un dédale de ruelles piétonnes où selon l'heure il faut jouer des coudes pour se frayer un chemin.

D'un côté des boutiques artisanales très touristiques (savon, sandales... ) de l'autre côté de la place, des boutiques de brocanteurs. L'ensemble est également largement investi par les restaurants de cuisine traditionnelle.

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Kolonaki

En soi, le quartier n'a pas d'intérêt touristique. Pas de ruine, pas de musée... mais y flâner, si on a un peu de temps, permet de découvrir un autre visage d'Athènes.

Quartier résidentiel, on y découvre de beaux immeubles modernes, des passages joliment fleuris. Loin des foules, Kolonaki est un pôle commerçant chic où se développent boutiques de créateurs et galeries. Monter sur la colline de Lycabette est une bonne occasion de traverser le quartier puisque c'est par là qu'on trouve le funiculaire.

Culminant à 277 m de hauteur, la colline donne un panorama à 360° sur la ville.

Au sommet une belle petite chapelle du 19e siècle blanche et bleue.

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Escarchia

 

Historiquement place avant-gardiste, alternative, anarchiste,... c'est ici que débute le soulèvement contre la dictature des colonels en novembre 1973.

C'est également ici que naissent les émeutes de 2008 après la mort d'un adolescent, tué par balle par un agent de police.

Sur la place des banderoles, dans les environs, de grandes fresques, c'est là aussi que sont installés la plupart des imprimeurs, éditeurs, libraires, disquaires...

On trouve également des squats, des lieux autogérés et des « espaces sociaux libres ».

 

Malheureusement l'ambiance n'est pas très agréable.

La liberté ne semble pas fonctionner dans tous les sens. Les petits dealers s'érigent en flics pour empêcher de prendre des photos, s'imaginant être recherchés par Interpol !!!

Pour se restaurer...

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Dexameni

Place Dexameni

 

L'endroit est plus que charmant et agréable. Sa terrasse en escalier donne sur une place arborée et calme. Cette place se situe sur les flancs de la colline Lycabette et ce resto/bar est l'endroit idéal pour faire la pause à la montée ou à la descente (ou les deux !). L'été, un cinéma à ciel ouvert ouvre ses portes.

De très bonnes salades à 5 € et des desserts entre 2 et 4 €.

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Antica

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La rue est une succession de restos tous plus touristiques les uns que les autres. Toutes les terrasses vous ouvrent les bras, donnant une vue tout en contraste : la ligne d'un métro très coloré de graffitis en contrebas et le Parthénon en levant le regard de quelques degrés.

Le plus chez Antica c'est l'accueil, non seulement très sympathique mais aussi avec beaucoup d'humour.

Entrées : (très bonnes feuilles de vigne) autour de 5 €

Plats, entre 7 et 10 €

Des musées...

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Le Parthénon

 

Visible de beaucoup d'endroits dans la ville... il donne souvent l'impression d'être partout à la fois. Le Parthénon est un temple grec situé sur la colline Acropole, dédié à la déesse Athéna que les Athéniens considéraient comme la patronne de la cité.

Entièrement réalisé en marbre, il est à la fois très beau et un fort témoignage du passé. Symbole architectural de la suprématie athénienne à l'époque classique, ce temple est celui qui a sûrement le plus inspiré les architectes néoclassiques. Érigé entre - 447 et - 438 à l'initiative du stratège Périclès, sa construction a mobilisé plus de 1000 ouvriers et a nécessité 22 000 tonnes de marbre. Le lieu est chargé d'histoire, on a la sensation de fouler un sol qui a tout connu ! En prime, la vue de la ville qu'on y découvre est magnifique.

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Basil et Élise Goulandris Foundation, Musée d'Art Moderne

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Inauguré en octobre 2019, c'est un magnifique musée où est exposé l'incroyable collection du couple Goulandris (Basil Goulanfris 1913-1994, armateur grec). Le musée se trouve dans un bâtiment de style néoclassique joliment rénové et les oeuvres sont accueillies sur quatre niveaux.

Les deux premiers étages exposent des œuvres d'artistes internationaux, les deux niveaux suivants regroupent exclusivement des œuvres d'artistes grecs.

L'agencement du musée, très bien pensé, permet d'admirer à loisir des pièces uniques des plus grands noms : Monet, Rodin, Modigliani, Picasso, Matisse…

Un régal !

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Entrepôts, usines... transformés dans le quartier de Gazi

 

 

Anciennement quartier populaire et industriel, Gazi offre aujourd'hui un visage tout autre.

Le point central est l'ancienne usine à gaz reconvertie en « musée industriel du gaz » avec en plus des espaces artistiques contemporains et une salle de concerts.

Le quartier voit se multiplier : fresques sur les murs, bars branchés et lieux d'expositions. Notamment Kentro Mélina, une ancienne fabrique de chapeaux reconvertie.

En ce moment, on peut y voir une expo qui tourne autour du théâtre : costumes, reconstitutions de scènes en maquettes, dessins…

À l'étage, on entre dans une ambiance autre avec la reconstitution de vitrines de l'Athènes du début du 20e siècle.

Une librairie...

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Le livre ouvert

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Située dans le quartier des écoles et universités, elle n'est pas la seule dans le coin. Toute les librairies semblent s'être données rendez-vous ici.

Le livre ouvert est un lieu très agréable, librairie francophone qui propose un très large choix dans tous les domaines.

Trois livres...

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Chut de Charly Delwart, seuil, 2015

 

« Dans la Grèce plongée au cœur de la crise, une jeune fille de 14 ans décide d'arrêter de parler et se met à écrire sur les murs d'Athènes, au milieu des inscriptions qui se multiplient pour dénoncer le système qui a conduit à l'effondrement. »

 

Roman très intéressant mais dont le style peut rebuter. La lecture n'est pas toujours fluide, certaines phrases laissent perplexe quant à leur construction. Mais au fond c'est bien de perplexité dont il est question ici.

L'héroïne n'a que 14 ans et les bouleversements propres à son âge se doublent de la terrible crise qui frappe son pays. Dimitria décide d'arrêter de parler mais cette décision n'est pas la manifestation d'une crise d'adolescence puérile. Ce qui a fait son monde jusqu'à présent s'écroule. La jeune fille a besoin de ce silence pour observer et analyser les choses.

 

Ce roman est touchant. Notre jeune héroïne doit tourner la page de l'enfance dans un contexte à la fois de désespoir et de révolte du peuple grec. Suite à la crise, la famille de Dimitria doit déménager, ses parents veulent se séparer, sa sœur est indifférente, son frère s'est exilé.

Par le biais de la jeune fille, le lecteur va vivre la crise grecque au plus près. Des magasins mettent la clé sous la porte, les manifestations se multiplient, certains se suicident.

Face à ces événements terribles, Dimitria veut garder espoir et c'est chez les anciens philosophes grecs qu'elle va puiser les mots dont elle va parsemer les murs de la ville.

La Grèce a été totalement infantilisée par la Troïka, soumise à un chantage qui ne prend en compte que les chiffres, jamais le versant humain.

Dimitria ne veut pas se résoudre, elle veut continuer à croire :

"NOUS AVONS ÉTÉ PLUS QUE CA"

"REDEVENIR NOUS"

« Chut » est un roman émouvant à la fois sur ce moment si particulier qu'est l'adolescence mais aussi sur le drame de la population grecque.

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Z de Vassilis Vassilikos, Gallimard, 1967

« Un matin de mai 1963, les murs d'Athènes se couvrent d'innombrables « Z » : le député de gauche Lambrakis venait d'être assassiné en pleine rue sous l'oeil complice de la police. « Z » pour « zei », il vit, devenait le symbole, le cri de révolte du peuple grec. »

Ce roman, inspiré de faits réels, fait froid dans le dos et met parfaitement en mot la « fabrication » d'une dictature. Z, député de gauche est un pacifiste. L'organisation du rassemblement durant lequel il doit prendre la parole est entravée par les autorités policières. Il faut éradiquer le communisme comme le mildiou champignon qui s'attaque aux vignes. C'est ainsi que le livre commence, le communisme est une maladie, il faut anéantir les éléments qui en sont atteints et protéger les éléments sains.

L'ambiance est plantée.

Au fur et à mesure du meeting, la violence monte, les « éléments sains » veulent en découdre.

L'instruction démontrera tous les procédés et mécanismes qui font glisser un État dans une dictature. Durant les événements, la police n'a pas fait que fermer les yeux. Le meurtre a été commandité par les responsables de l'armée.

Le travail du juge d'instruction ne se fera pas sans mal : faux témoignages, intimidations de témoins, pressions de ses supérieurs.

Les recherches d'un journaliste mettront également en lumière comment la police utilise de simples gens pour faire leurs basses besognes : distributions d'autorisations pour ouvrir un commerce, aides à l'obtention d'un logement….

 

Le fond ébranle le lecteur. La forme, elle, peut paraître déconcertante.

De longs monologues poético- politiques ponctuent la narration. Ces passages sont plutôt fastidieux à lire et leur raison d'être m'est restée flou.

En parallèle, un humour cynique sous-jacent m'a beaucoup plu.

 

Après avoir eu du mal à entrer dans le roman, j'ai été complètement happée à partir du moment où je me suis autorisée à ne faire que survoler les passages qui m'ont semblé entraver la narration.

Vassilis Vassilikos, écrivain grec a dû s'exiler en France en 1967 pour fuir la dictature des colonels.

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Le justicier d'Athènes de Petros Markaris,

collection Point. Policier 2013

 

“De la ciguë. Comme pour Socrate. Tandis que chaque jour, Athènes paralysée par des manifestations, menace de s'embraser, un tueur sème la mort antique. Mais en ciblant de riches fraudeurs fiscaux, d'assassin il devient héros populaire”

 

Ceux qui dans un polar, aiment le frisson, le suspense insoutenable et des flots d'hémoglobine passeront leur chemin. Ceux qui veulent comprendre l'état d'esprit de la population grecque au cœur de la crise apprécieront de suivre l'inspecteur Kostas Charitos.

 

L'enquête qu'il mène n'est certes pas spectaculaire mais elle bénéficie d'une certaine originalité. Le tueur ne s'attaque pas à n'importe qui en éliminant des fraudeurs fiscaux. L'intrigue de ce polar met en lumière une grande partie du problème de la crise en Grèce. Les riches sont devenus de plus en plus riches sans jamais contribuer au fonctionnement du pays.

Pour résoudre la crise, c'est vers le citoyen lambda qu'on se tourne pour lui demander de se serrer la ceinture!

« Le justicier d'Athènes » met donc en en scène un meurtrier qui devient petit à petit un héros populaire. Chacun pense qu'il a trouvé le moyen de régler la fraude fiscale de façon plus efficace que l'État. Ce qui n'est pas complètement faux puisque certains paieront sous la menace.

L'enquête du commissaire Kostas Charitos ne sera pas une mince affaire. En bon flic il se doit d'arrêter ce meurtrier mais son « boulot » le met aux premières loges des conséquences dramatiques de la crise.

Des citoyens désespérés se suicident, un fort sentiment d'injustice se développe, d'autres choisissent l'exil. Sa propre fille, diplômée, s'interroge sur son avenir en Grèce.

 

« Le justicier d'Athènes » est à la fois une enquête policière et une étude sociologique. L'intrigue permet de décrire toutes les couches de la société et de nous entraîner dans tous les quartiers de la ville.

Trois films...

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"Z"de Costa-Gavras avec Yves Montand, Irène Pappas, Jean Louis Trintignant

2h05, drame, France - Algérie

 

"Un député progressiste est assassiné dans un pays méditerranéen. Le juge d'instruction s'occupant de l'enquête met en évidence, dans ce crime, la participation de l'armée et de la police.

Sortie en 1969, "Z" reçoit le Prix du Jury du Festival de Cannes la même année."

Dans sa forme, il est vrai que le film a vieilli, cependant le fond reste toujours percutant et la démonstration implacable. De plus, d'un point de vue cinématographique, il n'est pas désagréable de retrouver les acteurs en vogue des années 70.

Costa-Gavras a adapté le roman du même nom de Vassilis Vassilikos. (voir dans la rubrique Livres) Le film suit pas à pas le roman, seule la fin diffère mais le propos est identique.

"Z" est un plaidoyer contre la dictature. Sous la forme d'un thriller politique, on assiste au glissement de la démocratie vers un régime dictatorial. La progression de l'intrigue montre parfaitement bien les rapports entre le pouvoir judiciaire et le pouvoir exécutif.

De même, est disséqué le poids des autorités militaires dans le quotidien de la population : aides financières contre services douteux, distributions d'autorisations diverses... les manipulations et les pressions sont nombreuses, elles s'exercent à tous les niveaux du pouvoir.

Seule l'intégrité d'un simple juge d'instruction viendra à bout de cette affaire. La justice triomphe mais la réalité la rattrape. L'état de droit est aboli, la dictature militaire prend ses quartiers ouvertement. Un seul homme peut faire vaciller le pouvoir mais un seul ne suffit pas à résister à un "groupe" qui concentre tous les pouvoirs.

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Her Job de Nikos Labôt  

avec Marisha Triantafyllidou, Dimitris Imellos, Konstantinos Gogoulos

1h30, drame, Grèce

 

“Athènes, de nos jours, Panayiota est une femme au foyer complètement dévouée à son mari et à leurs deux enfants. Elle est peu allée à l'école, ne sait pas lire, a quitté la demeure familiale pour le domicile conjugal, passant d'une domination à une autre.

Crise oblige, pour la première fois de sa vie, elle doit travailler ailleurs qu'à la maison.”

Un film touchant, un sujet fort qui met en avant la difficile condition de la femme, à la fois dans une société machiste, mais aussi dans un pays qui subit une grave crise économique. Il n'y a pas de doute, dans cette configuration là, pour les femmes, c'est la double peine. À l'intérieur de son foyer, Panayiota est la bonne et ne semble être que ça. En plus d'être dévolue aux tâches ménagères, elle subit la dictature d'une horrible adolescente odieuse et les paroles d'un mari qui n'hésite pas à la traiter d'imbécile, d'idiote, d'incapable...

D'ailleurs, ce mari au chômage qui semble plus compter sur la chance aux jeux que sur Pôle emploi, n'est-il pas à l'image de la violence sociale faites aux travailleurs précaires ?

À l'extérieur, au premier abord, Panayiota subira la même exploitation.

Femme de ménage dans un centre commercial pour 580 €, elle ne ménage pas sa peine, se plie à toutes les demandes de son supérieur : changements de planning, heures supplémentaires au pied levé... Ici, on ne la traite pas d'imbécile, on ne parle pas de “travail” mais de “collaboration”.

 

Cela dit, lorsqu'on n'aura plus besoin d'elle, son supérieur, profitant de son illettrisme, lui fera signer une lettre de démission, sans aucun état d'âme ni considération que son dévouement aurait mérité.

L'intérieur et l'extérieur sont des mondes d'une grande dureté pour cette mère de famille.

Néanmoins, cette plongée dans le monde du travail lui apportera une vision des possibles : camaraderie, solidarité, émancipation...

 

On peut tout de même regretter que la forme du film soit souvent trop âpre. Cela peut rebuter, alors que le sujet vaut le détour. Les nombreux plans fixes soulignent bien la monotonie de la vie de Panayiota mais pour le spectateur c'est à la longue terriblement pesant.

Cinq minutes sur de l'eau qui bout, plus cinq minutes sur Panayiota qui regarde l'eau qui bout, ça fait un peu long... dommage !

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Adults in the Room de Costa-Gavras

avec Christos Loulis, Alexandros Bourdoumis,

2h04, biopic-drame, Grèce France

 

“Après sept années de crise, le pays est au bord du gouffre..

Des élections, un souffle nouveau et deux hommes qui vont incarner l'espoir de sauver leur pays de l'emprise qu'il subit.. Nommé par Alexis, Yanis va mener un combat sans merci dans les coulisses occultes et entre les portes closes du pouvoir européen”

 

Un très bon film, à la fois haletant et oeuvre utile.

Adults in the room est une tragédie grecque tristement moderne. Le choix de l'angle de vue était périlleux. Suivre les méandres du pouvoir politique européen aurait pu donner naissance à un film bavard et ennuyeux. Ce n'est pas le cas, bien au contraire. Costa-Gavras a réussi habillement à mêler pédagogie et suspense digne d'un thriller.

Si « Z » était un plaidoyer contre la dictature militaire, « Adults in the room » est un plaidoyer contre la dictature économique de l'Union européenne.

 

On suit avec émotion, Yanis Varoufakis batailler (car c'est bien d'une bataille quasi au sens guerrier dont il s'agit) pour renégocier la dette de la Grèce. Confronté aux images d'un peuple en souffrance : chômage de masse, fermeture de nombreux commerces, baisse effroyable des salaires et pensions…, le spectateur ne peut voir en la Troïka qu'une bande de tueurs à gage à la solde des pays économiquement les plus forts de l'Union.

 

L'humain est gommé au profit des chiffres, l'austérité est présentée comme la seule et unique solution, les puissances financières ont pris le contrôle du politique.

Yanis Varoufakis se démène dans ce milieu austère et hostile mais Alexis Tsipras n'en sera pas moins pris dans un étau inextricable.

Élu pour un programme symbolisant un nouvel espoir pour le peuple grec, il est sous la coupe d'un chantage financier exercé par l'Union européenne.

 

On ressort de ce film terrifié !

D'une belle idée qu'est l'Europe, on constate que nous avons créé un monstre.

Costa-Gavras nous alerte avec force : les gouvernements ne sont plus que des pantins et dans le monde moderne, ce sont les peuples qui sont renversés !

... pourquoi pas ?

... vraiment pas mal

... à ne pas manquer

... à fuir !

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Spécial camping-car
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