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Pourvu qu'on ait livre's vous présente ses meilleurs vœux et vous souhaite une excellente année culturelle !

Préparcours en banlieue en collaboration

avec Luciole et Guillaume

4 janvier 2017

Cette semaine, je vous propose un préparcours pour la simple et bonne raison que la pièce de théâtre dont il est question ici, ne se joue qu'une fois dans quelques villes de banlieue. Donc s'il vous prenait l'envie d'y assister, prenez votre agenda !

Je fais tomber le suspens : il s'agit de “poésie” avec Fabrice Luchini et c'est le 26 janvier à l'Opéra de Massy.

N'ayant moi-même pas vu la pièce, j'ai fait appel à mes correspondants de la banlieue Nord Luciole et Guillaume qui s'y sont collés. Un grand merci à eux.

​Un Opéra

L'Opéra de Massy, 1 place de France, 91300 Massy

Opéra moderne proposant des spectacles lyriques, de la danse, du théâtre et la découverte de nouveaux talents.

Salle de 799 places, auditorium de 133 places, l'Opéra de Massy a été inauguré le 9 octobre 1993.

La programmation est assez éclectique pour que chacun y trouve son compte mais attention, une date par représentation....il ne faut pas la manquer!

Une pièce

Poésie de Fabrice Luchini

Luchini m’agace souvent.

Mais là j’ai trouvé qu’il était un magicien.

Magicien de la langue.

Réussir à faire entendre de la poésie et, en plus, pas n’importe laquelle - de la longue, dure, pointue, exigeante -

A une salle remplie à ras bord,

Je dis un grand bravo à l’artiste

Et merci pour mes oreilles qui ont bien savouré !

 

Luciole

 

 

 

 

Pour nous embarquer avec lui dans un spectacle sur la poésie, quel meilleur VRP que Luchini ? Qui d’autre pourrait à la fois nous décomplexer et nous la faire savourer, en nous faisant passer de la gravité au rire avec autant de facilité ? Qui d'autre oserait pour ce petit tour d'horizon faire côtoyer Rimbaud et…Johnny ?

 

Depuis la scène, Fabrice Luchini prend rapidement la température de la salle, tente un diagnostic du niveau poétique de son public et prétend ensuite s’y adapter. On pourrait néanmoins le soupçonner d'adapter le spectacle à son humeur du jour. Quoi qu'il en soit, il laisse penser qu’il réinvente son spectacle à chaque représentation. Un spectacle à forme d’arbre dont il choisirait, chaque soir, au fur et à mesure, une branche différente, en l'arrosant d'une bonne dose d’improvisation.

 

En nous enivrant au passage d’un bateau ivre, il dit son émerveillement du phénomène Rimbaud, de ce jeune prodige qui émancipa et révolutionna toute la Poésie française alors que celui-ci n’y consacra que quelques années de son adolescence. Cet émerveillement est satanément communicatif. Par là-même, le pari de notre hôte est réussi : nous donner envie de (re)donner à la poésie une place centrale dans nos lectures.

 

Guillaume

LE 26 JANVIER 2017 A MASSY !!!

Le 7 mars au théâtre Montparnasse

Le 13 janvier à Aix-les-bains

Le 18 février à Tours

Le 24 juin à Vichy

Après le spectacle...un resto

Les terrasses de l'Opéra,  2 rue du théâtre, 91300 Massy

Papilles d'or 2015.

Bon repas, très bon accueil. La salle de restaurant est bien décorée et très agréable.

Formule midi à 14,50 € : entrée/plat ou plat/dessert.

Opéra burger : 13 € 20

Délicieux café gourmand.

Le lieu idéal pour dîner avant ou après un spectacle de l'Opéra ou une séance de ciné. Aux beaux jours, grande terrasse ombragée sous la verrière de l'Opéra.

Un cinéma

Ciné Massy,  place de France, 91300 Massy

Salle art et essai.

Programmation de films en version française ou originale, de films jeune public et de projections avec débat.

Globalement c'est une bonne programmation avec des prix intéressants : plein tarif 7 € 10, tarif réduit 6,10 €, certains jours, séance de 18h, 4,40 €

Un film...

Neruda de Pablo Larrain, avec Louise Gnecco, Gael Garcia Bemal, Mercedes Moran

1h48, drame, biopic, Chili 2017.

 

1948, la guerre froide s'est propagée jusqu'au Chili. Au Congrès, le sénateur Pablo Neruda critique ouvertement le gouvernement. Le président Videla demande alors sa destitution. Il confie à l'inspecteur Oscar Peluchonneau, le soin de procéder à l'arrestation du poète.

 

Quelle déception ! On prend un personnage célèbre, on fait un film poético-loufoque et moi je ressors de là avec cette question lancinante : Neruda était-il comme décrit pendant presque deux heures ? Narcissique, égoïste, arrogant.  Voilà le Neruda de Pablo Larrain.

Seules les deux dernières minutes le réhabilitent dans son rôle de poète dont les vers ont soutenu la cause du peuple chilien.

S'il s'était agi d'un illustre inconnu, peut-être aurais-je pu faire abstraction de toute rationalité, mais là impossible !

À plusieurs reprises, lors de conversations entre les personnages, le lieu change : à l'intérieur, dans la forêt, en montagne puis hop de nouveau à l'intérieur.

La symbolique de ce procédé m'a complètement échappé. Pour certains critiques le film est réussi et du coup “la question de la véracité des faits devient soudainement bien secondaire”. Je pense exactement le contraire. Non seulement le film n'est pas réussi, ce n'est ni un vrai biopic puisqu'il n'y a pas de véracité, ni un vrai polar. Ce film n'est donc absolument pas enthousiasmant.

Durant quelques minutes, on peut entendre une petite sélection des plus beaux vers de Pablo Neruda mais ce n'est pas assez pour faire un film ! Peut-être vaudrait-il mieux les lire ?

Une bonne librairie...

 “La Fontaine aux livres”

4 rue Voltaire, 91120 Palaiseau.

Une belle librairie, rare en banlieue, avec un accueil sympathique et professionnel.

Imaginez au rez-de-chaussée d'une belle maison, un 4 pièces avec chaque espace dédié à un domaine. Un rayon enfant/littérature de jeunesse, une pièce pour de beaux articles de papeterie ou tout simplement la gomme qui manque dans la trousse de votre collégien (où le stylo rouge dans ma trousse d'instit !), un espace bandes dessinées et la pièce principale pour la part belle à la littérature. Une dernière pièce dévolue aux expos, à la venue de conteurs, rencontres...

Les libraires sont de très bons conseils. N'hésitez pas à commander les ouvrages moins récents, les délais sont ultra-courts, cela vous donnera l'occasion d'y retourner et de ressortir avec un livre dont vous ne soupçonniez pas l'existence.

http://www.lafontaineauxlivres.fr/

Quelques bon livres...

“Va et poste une sentinelle” de Harper Lee, livre de poche, 2016

 

Milieu des années 1950. Jean Louise Finch, dite “scout”, est de retour à Maycomb, sa petite ville natale de l'Alabama, pour rendre visite à son père, Atticus. La nation se déchire autour des questions raciales. Confrontée à la société qui l'a façonnée mais dont elle croit s'être affranchie en partant vivre à New York, Jean Louise va découvrir ses proches sous un jour inédit…

 

La lecture de ce livre me laisse un sentiment bien mitigé !

Si je fais abstraction du précédent “Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur” alors je dirais que c'est un bon livre.

L'auteur décrit parfaitement bien les tensions raciales de l'époque. Tensions qui ne se manifestent pas forcément par la violence physique mais par la multitude de propos et  d'interrogations qui aujourd'hui font froid dans le dos.

 

De même, le contraste entre grande ville du Nord, et petite province du Sud est saisissant. Jean Louise ne se préoccupe pas de la personne qui est assise à côté d'elle dans le bus et ne remarque sa couleur de peau que lorsqu'elle se lève pour gagner la sortie, alors que les habitants de sa petite ville natale n'ont pas dépassé le stade du racisme primaire et voient les noirs comme des arriérés auxquels il est inconcevable de donner des droits.

Si tout cela est bien écrit et très intéressant, il me semble cependant que le contexte historique dans lequel s'inscrit l'action du roman n'est qu'un prétexte pour aborder une réflexion plus intime qu'historique , à savoir : à quel moment, et comment s'émanciper des idées de ses parents ? Comment parvient-on à penser par nous-même et à quitter la ligne familiale si elle ne nous convient pas ou plus ? Cet aspect du livre est très bien réussi.

 

Mais, car forcément il y a un un “mais”, si je prends cet ouvrage comme la stricte suite de “Ne tirez pas sur L'oiseau moqueur” alors il ne m'a pas plu, ni convaincu. Atticus ne peut pas tenir les horribles propos qu'il professe sur les noirs après avoir été le défenseur de “l'égalité pour tous, privilèges pour personne”.

Jean Louise n'aurait pas pu être ce qu'elle est, si elle avait été élevée dans la pensée que les noirs sont des êtres inférieurs.

Si vous n'avez pas lu “Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur” lisez le vite.

Pour “Va et poste une sentinelle” réfléchissez y à deux fois ou alors changer les noms des personnages pour ne pas y voir une suite.

Au piano, de Jean Echenoz, Éditions de Minuit, 2002

 

Auteur que j'ai découvert grâce à ma librairie préférée, “La Fontaine aux livres”, à Palaiseau

J'ai commencé par “Envoyée spéciale” et je pensais m'arrêter là, parce que même si c'et très bien écrit et assez drôle, je n'ai rien retiré de particulier dans cette lecture.

Puis mon libraire m'a mis “14” entre les mains, et là, je dois dire que c'est un vrai petit bijou de la littérature ! J'ai donc continué Echenoz de manière aléatoire, sans m'occuper ni du thème, ni de la date de parution.

Avec cet auteur c'est un peu “au petit bonheur la chance”, toujours plaisant, cela reste inégal dans l'intérêt.

Dans “Au piano”, Jean Echenoz met en scène un pianiste (jusque-là rien de très original) un peu alcoolique, éternel amoureux mais trop timide, un peu gauche et rêveur. Il va mourir et nous allons  découvrir avec lui le “Centre”, une version moderne et originale du purgatoire.

 

J'ai beaucoup aimé la première partie du livre. Ce pianiste de renom qu'il faut quasiment pousser sur scène au dernier moment. Les tactiques déployées par son très sympathique 'garde du corps' pour l'empêcher de boire avant ses représentations.

La deuxième partie, la description du purgatoire, est assez drôle mais elle m'a aussi assez vite ennuyée.

Par contre, la dernière page est un régal.

Même si ce n'est pas le meilleur Echenoz “Au piano” et une assez bonne lecture.

Eden Utopie, Fabrice Humbert, Folio, 2015

 

Fabrice Humbert raconte sa famille. La famille de deux cousines germaines, dont les mariages vont sceller les destins, heureux pour l'une, malheureux pour l'autre, et qui vont participer au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, à la création d'une communauté utopique, la Fraternité.

 

Ce n'est pas un mauvais livre, mais je trouve que Fabrice Humbert nous avait habitué à beaucoup mieux. Notamment avec “la fortune de Sila”, “Avant la chute”, ou encore “L'origine de la violence”.

Le propos n'est pas inintéressant, bien au contraire !

L'auteur nous brosse un portrait social et politique de la France de 1946 à nos jours. Les aspirations de l'après gerre, le bouillonnement politique, les bouleversements de l'année 1968, la radicalisation de certains groupes de gauche, l'histoire d'action directe... tout y est, de l'histoire avec un grand H à l'anecdote !

Malheureusement cela ne suffit pas. L'auteur nous raconte tout cela par le prisme des membres de sa famille, c'est ce qui faisaient l'intérêt de l'ouvrage, et finalement, je trouve que c'est sa faiblesse.

L'intérêt parce que cela donnait lieu un bon compromis entre le roman et le récit et qu'on n'aborde pas la lecture comme si il s'agissait d'un livre d'histoire .

La faiblesse parce qu'on finit par ne plus savoir qui est qui. Pour suivre, il faudrait sans cesse revenir à l'arbre généalogique établi à la première page, mais du coup cela ne rend pas la lecture agréable.

Parfois Fabrice Lambert fait référence aux “Rougon-Macquart” d'Émile Zola car il aime cet auteur (ça tombe bien…. moi aussi !) mais aussi parce qu'il voit des similitudes entre les deux branches de sa famille et celle du cycle de notre grand auteur. Il oublie cependant qu'à chacun des héros de Zola, est dédié un tome et que des tomes... il y en a 20 !

Zola est donc plus facile à suivre que Fabrice Humbert !

Pour retrouver du plaisir à lire ce récit, j'ai le plus souvent renoncé à situer précisément les personnages ne prenant les événements que dans leur globalité.

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