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Parcours Bastille et Promenade plantée

26 janvier 2018

Petite promenade...

La Promenade plantée ou coulée verte René Dumont.

 

Sentier verdoyant aménagé le long d'un chemin de fer désaffecté entre Bastille et le bois de Vincennes.

Un bon moyen de faire le plein de verdure au cœur de Paris !

Longue de 4 kilomètres et demi, la Promenade Plantée démarre derrière l'Opéra Bastille.

Elle surplombe l'avenue Daumesnil jusqu'au jardin de Reuilly. On trouve ensuite une partie commerçante avec l'allée Vivaldi . C'est ensuite une succession de tunnels et de portions plus végétales jusqu'au bois de Vincennes.

 

Au retour de la promenade, on peut sortir de la coulée verte à partir du jardin de Reuilly et longer le Viaduc des Arts par le bas.

Les anciennes voûtes de briques roses qui soutenaient la voix du chemin de fer ont été restaurées et modernisées. C'est vraiment très beau.

À l'origine, des artisans créateurs devaient investir les lieux. De ce côté, la réussite n'est pas totale. Quelques vitrines sont dignes d'intérêt mais la présence de certaines enseignes est incongrue.

Il n'en reste pas moins que la balade est très agréable !

Place de la Bastille

Loin de moi l'idée de faire un cours d'histoire ! cette place mérite qu'on y traîne ses guêtres : pour le symbole historique, pour les lieux culturels, mais aussi pour l'ambiance.

Tous les dimanches, on peut flâner sur le marché de la création. 200 créateurs, aquarellistes, céramistes, créateurs de bijoux…. s'étirent de la place de la Bastille puis le long du boulevard Richard Lenoir.

Rue de la Roquette

Un lieu idéal pour sortir mais cela n'a pas toujours été le cas !

La rue de la Roquette a longtemps été connue pour ses deux prisons et la guillotine que l'on sortait la nuit.

Aujourd'hui entre le théâtre, la librairie, les nombreux bars, c'est un endroit festif et toujours très animé !

Rue de Lappe

Impossible de passer dans la rue de la Roquette sans faire un petit crochet par la rue de Lappe !

Elle doit son nom à un maraîcher qui y possédait des jardins au 17e siècle : Gérard de Lappe.

Au début du 19e siècle, la rue est connue pour ses boutiques de ferraille. Mais sous l'impulsion des Bretons et des Auvergnats, ce sont les bistrots qui prennent le dessus. En 1930, dix-sept bals y étaient installés. On peut encore aujourd'hui voir le Balajo, ouvert en 1936 sous le parrainage de Mistinguett.

Pour se restaurer...

Entre la place de la Bastille, la rue de la Roquette et la rue de Lappe, il n'y a que l'embarras du choix. Même en faisant un resto différent chaque soir, je ne suis pas sûre qu'on aurait assez d'une année pour tous les faire !

Le café Divan, 60 rue de la Roquette

Il a les faveurs de “Pourvu qu'on ait livre's”. Assez fréquenté, le niveau sonore reste raisonnable et on peut tenir conversation sans hurler. La déco est très sympa avec des objets rétro et l'accueil très agréable.

Plats copieux et bons entre 14 et 18 €. Le brunch du dimanche matin est très chouette !

 "Chez Paul" situé au 13 rue de Charonne, juste à l'angle avec la rue de Lappe.


Derrière son nom de chaine de boulangerie de centre commercial, il s'agit d'un bistrot/brasserie typiquement parisien. 
Vous avez au Rdc une salle où les tables sont toutes très proches, et à l'étage une salle pour les grandes tablées. 
Sur les tables, serviettes à carreaux rouges et blancs, comme chez Mamie, et verre en pyrex. 
Mais sur la carte et dans l'assiette (et les verres) que du bon (enfin ce que j'ai gouté!) et du consistant Made in France: Andouillette AAAAA et sa purée maison par exemple ! 

Bref, de quoi bien se requinquer ou faire le plein d'énergie pour le parcours !

Une librairie...

La Manœuvre

58 rue de la Roquette

 

Une librairie pleine de charme. Décorée avec goût, elle offre un large choix dans les différents domaines et on y est très bien accueilli.

Le choix des libraires est mis en valeur de façon originale : en vitrine, chacun à sa petite case qui expose son choix . On peut donc y faire de belles découvertes.

Le calendrier des événements est assez chargé et de haut vol.

Deux livres...

Un loup pour l'homme de Brigitte Giraud, Flammarion, 2017

 

Printemps 1960.

Antoine est appelé pour l'Algérie au moment où Lila, sa toute jeune femme est enceinte. Il demande à ne pas tenir une arme et se retrouve à l'hôpital militaire de Sidi Bel Abbès.

Ce conflit, c'est à travers les récits que lui confient jour après jour les “soldats en pyjama” qu'il en mesure la férocité.

 

Un bon livre, dans le sens où il est efficace mais qui ressemble plus à un récit qu'à un roman.

Efficace, car percutant et mettant habilement en lumière, d'une part la sauvagerie de la guerre d'Algérie, et d'autre part son absurdité.

 

Le quotidien d'Antoine nous est raconté à la troisième personne. Ceci mêlé à l'utilisation de phrases courtes fait presque l'effet de lire un reportage.

Cela amoindri l'aspect romanesque mais donne une certaine crédibilité et crée un espèce de malaise qui sied bien aux événements.

Nous découvrons donc en même temps que les personnages principaux, les blessures de chacun, la peur de se faire égorger, la peur de rentrer estropié, la peur de participer (quoi qu'on en dise à l'époque) à une véritable guerre.

 

“Un loup pour l'homme” est aussi une belle histoire d'amitié. Antoine va, au fil des pages, apprivoiser Oscar, un jeune soldat amputé. Oscar est le symbole parfait de tout ce qui fait la cruauté d'une guerre. Ses confidences marqueront à jamais Antoine qui prend conscience petit à petit, de l'incongruité de la présence française en Algérie.

 

Lila, la jeune épouse d'Antoine viendra le rejoindre et donnera naissance à leur fille en Algérie. Sa venue suscite l'admiration des compagnons du jeune infirmier, mais surtout cela souligne l'inconscience de la Métropole quant à la réalité de ce qui se passe en Algérie.

À travers les yeux de Lila, on découvre la vie en dehors de l'armée, les rapports avec la population locale, la découverte de l'exotisme et la chaleur.

 

Le style est abrupte mais il sert parfaitement le propos.

Voilà un bon livre pour ceux qui désirent s'intéresser à la guerre d'Algérie.

Sigma de Julia Deck, Les Éditions de Minuit, 2017

 

“Messieurs,

vous avez chargé notre organisation de lutter contre les œuvres indésirables. Quand il est impossible de les éliminer à la source, nous les faisons entrer dans des musées , où leur potentiel de nuisance s'épuise de lui-même. Aucune pièce majeure n'échappe à notre vigilance.”

 

 

L'idée de ce roman est très séduisante, elle est aussi plutôt bien ficelée techniquement, mais malheureusement, au final, cela n'est pas très réussie !

Sigma est une organisation internationale secrète qui contrôle le monde pour éviter tout bouleversement de l'ordre établi. Des agents sont placés en tant qu'assistants auprès des artistes, scientifiques, banquiers, afin de rendre compte à l'organisation de leurs travaux, pensées...….

En retour, les assistants sont chargés d'orienter, d'influencer, contrecarrer ceux qu'ils surveillent.

 

Ce sont ces échanges, comptes-rendus et directives qui composent le roman.

 

Une œuvre disparue, du peintre Conrad Kessler doit refaire surface.

Sigma à décrété que ce peintre avait “une influence fâcheuse”.

Tout va être mis en œuvre pour maîtriser les conséquences éventuelles de la réapparition de la toile. Nous allons donc suivre, tout au long du roman une galeriste, un scientifique, un banquier, et une actrice.

Le thème de ce roman est très original et le schéma narratif est vraiment très bien maîtrisé. On navigue entre humour et réflexion sur la “marche du monde”.

Mais tout cela s'essouffle très vite. Entre les surveillés et ceux qui surveillent, on finit par s'y perdre.

La psychologie de certains personnages n'est que survolée, nous enlevant ainsi des clés pour mieux comprendre leurs actes.

Une riche idée, une écriture aisée, mais un plaisir de lecture gâché.

Sigma m'a parfois fait penser à certains livres de Jean Echenoz, dans le côté surréaliste et délirant mais justement,  ce ne sont pas ceux que j'ai préférés de cet auteur !

le Théâtre de la Bastille, 76 rue de la Roquette

 

À l'origine, théâtre de variétés, en 1912 il devient cinéma jusqu'en 1969.

Cyrano théâtre puis théâtre de la Roquette, c'est en 1982 qu'il est baptisé Théâtre de la Bastille.

C'est aujourd'hui une scène d'art indépendante qui propose un vaste programme de créations théâtrales et chorégraphiques contemporaines.

Un théâtre...

Une pièce...

Mélancolie(s) de Julie Deliquet, collectif in vitro,

 

avec Julie André, Gwendal Anglade, Éric Charon, Aleksandra de Cizancourt, Olivier Falez, Magaly Godenaire, Agnès Ramy et David Seigneur.

L'idée de départ était excellente. Nous plonger à la fois dans “Les trois Sœurs” et “Ivanov” de Tchekhov, avec pour fil conducteur la mélancolie très présente dans l' œuvre de ce dernier.

Le résultat est malheureusement quelques peu décevant !

La première partie de la pièce est intéressante.

Pour son anniversaire, Sacha est entourée de sa famille. Le souvenir du père mort, un an plus tôt, est encore très présent mais la fin du deuil s'annonce. Un ancien proche de la famille, Nicolas, accompagné de sa femme et d'un drôle d'ami arrive de façon impromptue.

Nicolas c'est Ivanoff et sa “mélancolie violente”.

Cette rencontre va bouleverser la vie de chacun. Le destin des personnages ne résistera pas à leurs questions existentielles.

 

L'histoire et les sentiments mis en exergue sont intemporels et universels, et en cela la mise en scène et le jeu des acteurs plutôt bien vus.

 

Il est regrettable que la deuxième partie de la pièce tourne sacrément en rond. Notre Ivanoff, en proie à sa violence et sa mélancolie, surjoue et se répète inlassablement !

En tant que spectateur, il finit par nous agacer au plus haut point et la pièce devient d'un ennui fâcheux !

Un film...

The Wedding Plan de Rama Burshtein

avec Noah Koler, Amos Tamam, Oz Zehavi,

1h50, comédie, romance, Israël.

 

À 32 ans, Michal est enfin heureuse : elle doit se marier.

Un mois avant le jour J, son fiancé lui avoue qu'il ne l'aime pas ! Michal est au bord de la crise de nerfs.

Bien décidée à abandonner son statut de célibataire, Michal continue ses préparatifs... ne reste plus que le mari à trouver ! 

A voir comme une agréable comédie romantique ! Si on espère une critique de la religion... la déception peut être rude !

Michal souffre avant tout de solitude amoureuse. Elle est très touchante dans sa quête pathétique et elle n'est pas sans nous rappeler Muriel de P.J. Hogan (film de 1994).

Affublée de vêtements les plus moches et ringards, elle confond la recherche d'un mari et la recherche de l'amour.

Les scènes du défilé des prétendants sont vraiment drôles. Entre celui qui refuse de la regarder, car ainsi celle qu'il épousera sera forcément la plus belle puisqu'il n'en aura vu aucune autre (!) et la rencontre avec un sourd accompagné de son interprète, on s'amuse de toutes ses rencontres.

 

Jusqu'au trois quart, le film est plutôt fin et subtil. On est dans l'humour délicat, loin des comédies potaches et grivoises.

Cependant, la fin s'enlise un peu, cela devient longuet alors qu'on pressent largement ce qui va se passer.

Le dénouement n'est pas à la hauteur de ce qu'on pouvait espérer du début du film.

On touche même du doigt la mièvrerie, si habilement évitée jusque-là.

On aurait tout de même très largement espéré le triomphe de l'amour avec un grand A plutôt que le triomphe de la foi !

... pourquoi pas ?

... vraiment pas mal

... à ne pas manquer

... à fuir !

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