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Parcours spécial : La BD s'affiche dans les gares
15 février 2021
L'art est confiné... le 9e comme les autres !
Le Festival d'Angoulême 2021 doit faire face à la crise sanitaire. L'événement a été divisé en deux temps avec en janvier, la remise des prix, en juin…. peut-être, la partie « grand public ».
Pour créer tout de même un événement particulier, le Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême a mis en place un partenariat avec « SNCF gares et connexions ».
Ce dispositif inédit a permis l'exposition des plus belles planches format XXL dans plus de 40 gares en France.
En manque de musées, « Pourvu Qu'on Ait Livre's » a donc fait le tour des gares parisiennes.
Si, en ces temps de disette culturelle, l'initiative est à saluer, la réalisation est assez inégale. La gare Montparnasse et la gare du Nord jouent à peine le jeu. Dans la première, il faut vraiment s'accrocher pour trouver l'exposition, reléguée sur un quai que seuls les voyageurs ouigo empruntent.
Dans la seconde, à part le grand écran en façade, on ne découvre que neuf planches et encore....faut-il penser à lever la tête.
Nous vous souhaitons tout de même une bonne lecture... en attendant des jours meilleurs.
Petit tour des gares parisiennes...
La gare Montparnasse
C'est l'unique gare à avoir changé plusieurs fois de place. Cinq gares se sont succédé !
En 1840, l'embarcadère du Maine est construit sur la commune de Vaugirard. Ce dernier, très vite saturé, une gare est ensuite construite le long du nouveau boulevard du Montparnasse.
Le trafic s'accélère entre les deux guerres. Deux annexes sont alors construites pour accueillir les trains Grandes Lignes : Maine Arrivée en 1929 et Maine Départ en 1938.
Dans les années 60, la transformation du quartier avec la construction de la Tour amène la disparition de la gare des trains de banlieue qui va rejoindre les deux annexes.
La gare de Montparnasse telle que nous la connaissons aujourd'hui, date donc de 1969.
Un des artistes exposés
Lynd Ward avec "L'éclaireur" aux éditions Monsieur Toussaint Louverture. Prix du Patrimoine 2021
Né en 1905, et mort en 1985, ce romancier américain est considéré comme le précurseur du roman graphique. Lynd ward est connu pour sa série de romans sans paroles en gravure sur bois. Ce genre d'ouvrage est apparu et s'est diffusé entre les deux guerres, en Allemagne et aux États-Unis, porté par un idéal socialiste, marqué par l'expressionnisme allemand et la grammaire visuelle du film muet.
« L'éclaireur » est composé de plusieurs tomes. À travers ses images Lynd Ward capture un monde plein de contradictions, à travers un artiste qui vend son âme, un couple pris dans les tourments de leur époque, un ouvrier rebelle à la psychée tourmentée…
Dans ses gravures, Lynd Ward souligne les maux et les dysfonctionnements de notre société. Ses travaux sont un témoignage des injustices du système économique et social américain à l'époque de la Grande Dépression.
Gare d'Austerlitz
Anciennement appelée gare d'Orléans, cette gare située sur les bords de Seine a perdu une grande partie de son trafic depuis l'apparition du TGV Atlantique de la gare Montparnasse.
Le premier embarcadère est construit en 1840 et en 1843 la ligne Paris-Juvisy est prolongée jusqu'à Orléans.
La gare est reconstruite de 1862 à 1867 par l'architecte en chef de la compagnie Paris-Orléans avec une grande halle métallique de 50 m de large sur 280 m de long ce qui en fait alors la seconde gare la plus grande de France après Bordeaux.
Durant le siège de Paris en 1870, ce vaste espace servira d'atelier pour la fabrication des ballons à gaz.
En 1906, la Grande Halle d'Austerlitz est littéralement transpercée dans sa largeur par la ligne de métro numéro 5 dans le prolongement d'un viaduc traversant la Seine.
Si aujourd'hui cette gare paraît un peu tristounette, c'est un monument. Halle, façades et toitures du bâtiment de départ avec la marquise font l'objet d'une inscription au titre des Monuments Historiques depuis 1997.
Zanzin et Hubert, Peau d'homme, Glénat éditions
Zanzin, de son vrai nom, Frédéric Letellier, est né en 1972. Il travaille à l'atelier Pepe Martini avec plusieurs autres dessinateurs.
Hubert est né en 1971 et mort en 2020. Scénariste et coloriste, il a signé plusieurs séries.
"Peau d'homme" a reçu le fauve des lycéens au festival Angoulême de cette année.
Pendant la Renaissance en Italie, Bianca est promise à Giovanni.
Transmise depuis des générations par les femmes de sa famille, Bianca a hérité d'une "peau d'homme" lui permettant de devenir un homme, appelé Lorenzo lorsqu'elle la revêt.
Elle va explorer le monde des hommes et découvrir que Giovanni est homosexuel...
Gare de Lyon
Située dans le 12e arrondissement, c'est la deuxième gare de Paris en terme de fréquentation. Le premier embarcadère fonctionne dès 1847. Au départ ce n'est qu'un bâtiment de planches conçu sous la direction du baron Haussmann.
L'augmentation du trafic entraîne la construction d'une gare en 1855. Celle-ci est édifiée sur une levée de terre afin de la protéger des crues de la Seine. La gare sera en partie détruite en 1871 par un l'incendie lors de la Commune de Paris.
En 1901, une nouvelle gare est inaugurée. Elle se distingue dès lors par une tour d'horloge haute de 67 m. Dans le bâtiment principal, on trouve également une grande fresque du peintre Jean-Baptiste Olive qui représente certaines des villes desservies à partir de la gare.
En 1900, les voyageurs découvriront également la première ligne du métro parisien qui dessert la gare.
Nicolas Petrimaux avec "Il faut flinguer Ramirez", éditions Glénat, 2020
Nicolas Petrimaux est scénariste dessinateur et coloriste de bandes dessinées et "concept designer". Il a débuté sa carrière en 2004 au studio Visiware.
En 2013, il réalise sa première bande dessinée “Zombie Nécrologie” sur le scénario de Olivier Peru.
En 2018, sort le tome 1 de "Il faut flinguer Ramirez" qui reçoit le Prix des libraires de bandes dessinées. En 2020, sort le deuxième tome de ce thriller construit autour d'un héros vitaminé des années 80. Ramirez, obscur réparateur d'aspirateur embringué malgré lui dans une sanglante poursuite.
Gare de l'Est
Initialement appelée gare de Strasbourg, la gare de l'Est se trouve dans le 10e arrondissement, non loin de la gare du Nord. Le sommet du fronton Ouest est orné d'une statue représentant la ville de Strasbourg tandis que celle du fronton Est figure Verdun. La gare de l'Est est ouverte sous le nom d' embarcadère de Strasbourg en 1849. Elle se compose alors de deux voies pénétrant sous un grand hall.
En 1883, l'inauguration de l'Orient-Express aura lieu ici.
D'année en année la gare s'agrandit suivant l'expansion du trafic. Durant la Première Guerre mondiale, le 23 mars 1918, un obus lancé par la Grosse Bertha explose devant la gare.
La gare, comme on la connait aujourd'hui, date de 1921 à 1931 .
Avec cet agrandissement, la symétrie d'origine est respectée, la nouvelle partie à l'Est est identique à la première.
Du fait de ses lignes qui vont vers l'Est, cette gare a été une étape importante dans les grandes mobilisations des deux guerres mondiales.
En 2010 à l'occasion de l'arrivée du Moscou Express Paris, la gare de l'Est a été jumelée avec la gare de Biélorussie à Moscou.
Bertrand Gatignol et Hubert avec les Ogres-Dieux tome 4,, Première-Née
Bertrant Gatignol, né en 1977, partage son temps de travail entre la création de personnages pour séries TV, l'illustration de livres jeunesse et la bande dessinée.
En 2014, il s'associe au scénariste Hubert pour présenter une série en noir et blanc, Les Ogres-Dieux.
Ce récit est axé sur le poids du déterminisme familial dans un univers de fantasy médiévale sombre.
Le tome 4 raconte une émancipation féministe en questionnant la folie inhérente au pouvoir.
La gare du Nord
Ouverte en 1846 en tant que embarcadère de la ligne de Paris-Nord à Lille, cette gare est un carrefour majeur du trafic ( Eurostar- Thalys).
Dès 1847 la gare est considérée comme trop petite. En 1860, le bâtiment originel est démonté pour faire place à une nouvelle gare. La façade de pierres précédente est remontée à Lille, surmontée d'un étage et d'une horloge, c'est la façade actuelle de la gare Lille Flandres.
Le bâtiment de style néoclassique moderniste possède une façade ornée de 23 statues. Celles-ci représentent la tête de ligne et ses destinations internationales mais également nationales.
Desservant l'Allemagne, la gare du Nord a connu les heures sombres de la guerre. Durant 4 ans la gare vit au rythme des trains qui permettent aux occupants de regagner le Reich.
Aujourd'hui la gare du Nord est souvent considérée comme la première gare européenne en terme de fréquentation et la troisième mondiale.
Cyril Pedrosa et Roxanne Moreil avec l'âge d'Or, tome 1, éditions Dupuis
Cyril Pedrosa est né en 1972. Il a étudié le dessin animé à l'école des Gobelins. Avant de signer des succès en bande dessinée, il a travaillé dans les studios d'animation français de Disney.
Né en 1987, Roxane Moreil a fait des études d'Histoire de l'Art à l'Université de Nantes. Elle travaille depuis 2015 avec Cyril Pedrosa avec qui elle a créé les éditions la Vie Moderne.
L'âge d'or est son premier scénario, coécrit avec Cyril Pedrosa. Cette série se présente comme une fable politique en forme de récit médiéval.
Le premier tome a reçu le prix Fnac/ France Inter 2019
Pour se restaurer...
Deux BD du festival...
1984 de George Orwell, adapté et illustré par Fido Nesti, Grasset, 2020.
“Au Ministère des Vérités, Winston Smith réécrit l'histoire. Adapter le passé afin de ne pas contredire le parti, tout faire pour préserver le règne et les ambitions de Big Brother, voici les missions de cet homme dont la soif de révolte grandit pourtant jour après jour.”
Anaïs Nin, sur la mer des mensonges de Léonie Bischoff, Casterman, Prix du public France Télévisions, 2021
“Plusieurs fois déracinée, Anaïs Nin a grandi entre deux continents, trois langues et peine à trouver sa place dans une société qui relègue les femmes aux seconds rôles. Elle veut être écrivain et s'est inventée, depuis l'enfance, une échappatoire : son journal.”
Deux autres BD...
Cinq nouvelles en forme de poire
Bastien Loukia, BVR éditions
"Roman graphique composé de Cinq récits de témoins de la vie déconcertante de Erik Satie. “Satie est le seul musicien à avoir des yeux” disait Man Ray.
Pour Jean-Pierre Armengaud, pianiste concertiste, le roman graphique de Bastien Loukia “a aussi des oreilles qui captent l'éternelle jeunesse de cœur du compositeur de Honfleur."
Le journal d'Anne Frank
Adaptation en roman graphique de Ari Folman et David Polonsky, Calmann-Lévy, 2017.
"Anne Frank est née le 12 juin 1929 à Francfort. Sa famille a émigré aux Pays-Bas en 1933 à Amsterdam. Elle connaît une enfance heureuse, jusqu'en 1942, malgré la guerre.
le 6 juillet 1942, les Franck s'installent clandestinement dans “l'annexe” de l'immeuble du 263 Prinsengracht où Anne écrit son journal.
Le 4 août 1944, la famille est arrêtée, vraisemblablement sur dénonciation, déportée à Auschwitz puis à Bergen-Belsen. Anne meurt du typhus en février mars 1945, peu après sa sœur Margot."
Les mots croisés de José...
Deux films d'animation...
Les hirondelles de Kaboul de Zabou Breitman et ÉLéa Gobbé-Mévellec
1h21, aanimatio, France.
“Été 1998, Kaboul en ruines est occupée par les talibans. Moshen et Zunaira sont jeunes, ils s'aiment profondément.
En dépit de la violence et de la misère quotidienne, ils veulent croire en l'avenir.
Un geste insensé de Moshen va faire basculer leurs vies.”
Les hirondelles de Kaboul de Ali Soozandeh
avec Elmira Rafizadeh, Zahra Amir Ebrahimi,
1h36, Animation, drame, Allemagne
"Téhéran : Une société schizophrène, dans laquelle le sexe, la corruption, la prostitution et la drogue coexistent avec les interdits religieux.
Dans cette métropole bruyante, trois femmes de caractère et un jeune musicien tentent de s'émanciper."
... pourquoi pas ?
... vraiment pas mal
... à ne pas manquer
... à fuir !