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Escapade à Budapest

 


“Ils descendaient vers le Danube puis ralentissaient le pas pour profiter plus longtemps de la vue. En son milieu, la ville s'ouvrait  en deux sur la largeur du fleuve, comme un fruit trop mûr, offrant aux bourrasques de vent une autoroute où se précipiter.” (Alice Zeniter, Sombre dimanche)

Budapest est créée en 1873 par la fusion de Buda, alors capitale de la Hongrie, de Pest et de Obuda.

Traversée par le Danube, cette capitale est marquée par les différentes traces laissées par l' Histoire. C'est une grande ville majestueuse avec de beaux palais et de beaux immeubles dont beaucoup sont encore à rénover.

Comme d'habitude, les escapades de “pourvu qu'on ait livre's” sont une proposition de parcours sous un angle culturel et en aucun cas une liste exhaustive de tout ce qu'il y a à faire.

Il y a 1000 lieux à voir que l'on s'intéresse à l'histoire, à l'art, à l'architecture ou à la musique.

Les amateurs de musique classique ne manqueront pas de visiter tout ce qui a trait à Franz Liszt.

Balade dans la ville de...Pest

Départ de la gare

Nyugati : le bâtiment mériterait un petit coup de frais. Malgré tout il reste bien beau. La gare a été conçue par Auguste De Serres et a été construite par la société Eiffel. Ouvert en 1877, le vaste hall et le bâtiment sont très imposants avec leur charpente métallique qui en faisait la plus grande gare moderne d'Europe.

Rejoindre le Danube par Szent István Körut

 

Une grande avenue plus populaire que ses voisines. On y retrouve les boutiques typiques des villes de l'Est de l'Europe : deux ou trois modèles présentés dans des vitrines sous les porches qui mènent aux inévitables cours que chaque immeuble possède.

Le Parlement

 

En longeant le Danube, on ne peut manquer cet énorme et très beau bâtiment construit sur le modèle du Parlement de Londres. Après 17 longues années de construction, il est achevé en 1904. Il borde le fleuve sur 270 mètres et c'était à l'époque le plus grand Parlement du monde. (pas moins de 691 salles)

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Juste derrière, un petit coup d'œil sur Szabadság Ter (la place de la Liberté). À quelques pas du Parlement, ne pas manquer un passage sur la place "des contrastes ou contradictions"... comme on veut !

Un monument à la gloire des Soviétiques, libérateurs du pays en 1944, entouré à gauche d'une statue en bronze de Ronald Reagan et à droite de l'ambassade des États-Unis qui ressemble à un bunker tant elle est protégée ! Le nom de la place...? la place de la Liberté !

À 2 pas de ce bunker, un magnifique bâtiment. Une caisse d'épargne de la poste datant de 1900 et dont la façade est ornée de symboles : des abeilles dorées montent le long de la façade pour acheminer leurs économies jusqu'au dôme en forme de ruches.

Après cette incursion (de quelques centaines de mètres) à l'intérieur, retournez le long du Danube.

Depuis 2006 une installation rend hommage aux Juifs fusillés à cet endroit par les Croix Fléchées et jetés dans le fleuve.

Émouvantes, ces chaussures en bronze disposées le long du quai et dont certaines sont au bord de la chute.

Zrunyi utca, rue piétonne, au bout de laquelle se trouve Szent Istvan Bazilika (la basilique Saint-Etienne)

Chouette rue bordée de terrasses qui commence par un palais Sécession : Gresham palota et débouche sur la monumentale Szent Istvan Bazilika. Il a fallu plus de 50 ans pour mener à bien le chantier de cette basilique.

Par la Károly Körut, entrer dans Zsidó Negyed : le quartier juif

En 1944, ce ghetto était entouré de palissades gardées pour empêcher toute évasion. Plus de la moitié des Juifs du ghetto partirent vers les camps d'extermination.

Aujourd'hui, les ruelles du quartier sont devenues branchées et sont peuplées de petits bars.

La grande synagogue : la plus grande synagogue d'Europe. (1859) Elle est surmontée de hautes tours de 43 m, de style mauresque, rayées rouge et jaune.

Dans la cour, un saule pleure des larmes d'acier sur les 600 000 juifs hongrois mort en déportation. Oeuvre de Imre Varga (1991).

Gozsdu udvar :

au numéro 13 de Király utca s'ouvre le Gozsdu udvar, un passage très animé. Ce passage assure la liaison avec la rue Dob et traverse 6 cours dans une succession de bars.

Király utca : elle se transforme vite en rue huppée. Pas de magasins, pas de cafés mais une série d'ambassades.

Hösök Tere : place des Héros

 

Un grand monument a été érigé sur cette gigantesque esplanade semi-circulaire pour célébrer le millième anniversaire de la conquête du pays par les Mahyars (1896). De part et d'autre, deux musées d'art sont installés dans des Palais.

Városliget : Bois de ville

C'est un véritable îlot de verdure : promenade dans les sous-bois, barque en été, patin en hiver.

En entrant dans ce Bois de ville, on ne peut manquer l'étrange château : Vajdahunyad var.

Conçu pour l'exposition nationale hongroise de 1896, c'est un méli-mélo de styles architecturaux qui illustre 1000 ans d'architecture hongroise.

Revenir par Andrássy utca

Une avenue de 3 km, typique du 19e siècle, la voie royale de la bourgeoisie. Elle est classée au patrimoine de l'Unesco. Elle est égrenée de façades néoclassiques, néo baroques, byzantines, et gothiques.

Des musées, des magasins, des restaurants et des bars... tout y est !

Pour se restaurer ou boire un verre...

Les cafés et restaurants, ce n'est pas ce qui manque à Budapest !

Les plats copieux et l'addition un tiers moins élevée qu'en France. Pour ce qui est de l'accueil, il est totalement impossible de faire de généralités.. Toute la gamme est représentée : pas sympa.... minimum syndical légal... très sympa !

Restaurant Ferencz József görözo

On y dîne très copieusement sous le regard de l'empereur Austro-hongrois et de Sissi.

Des énormes escalopes vienoises dans un cadre Autichien du 19ème siècle : des tableaux, un vaisselier.....

 

Most

 

Dans la première salle a lieu un “cocktail painting”.

Un groupe peint un même paysage en suivant le modèle d'un prof en sirotant en même temps des cocktails ! En repartant nous verrons ceux qui sont venus plus pour le versant cocktail que le versant peinture !

Les plats sont copieux mais malheureusement envahis par la sauce ! Ce qui dénature le goût des aliments et à terme peut être écoeurant.

Très bons desserts, la déco est très sympa

Café Intenzo,  Kalvin ter

Une belle terrasse, un serveur ultra sympa, pour manger un très bon burger. Certes, ce n'est pas très local, quoique le mélange “moutarde et ketchup” est peut-être une idée hongroise !

En tous les cas, on passe un bon moment à quelques mètres de la statue de l'austère Calvin.

Le Café Vian, Gozsdu Udvar 

 

Terrasse ensoleillée dans le passage il traverse six cours. De nombreux bistrots.

My mano ou Maimano café 

Le café QG du séjour : une terrasse cernée par des théâtres, une petite salle chaleureuse, tentures aux murs sur lesquelles on s'adosse, des coussins sur les banquettes, des photos et le café à 1 € !

Trap café, Erzébet Korüt 41

Mojito, Cuba Libre, Tequila Sunrise, Sex on the beach , dignes du nom de cocktail pour 650 Ft, ce qui fait environ 2 € !

Par contre pour ce prix, n'espérez pas un sourire en prime !

Balade dans la ville de...Buda

Le Pont des Chaînes

Long de 380 m, c'est le premier pont de la ville, construit entre 1839 et 1849. Il est gardé de chaque côté par des lions de pierre.

Le câble composé de doubles chaînes est suspendu entre les deux grands arcs de triomphe des deux piles.

Királyi Vár, le château royal et Siklo le funiculaire

 

Si vous êtes patients, si faire la queue ne vous effraie pas, vous pouvez monter au château par l'élégant funiculaire qui date de 1870. Il s'élève lentement et ne prend que peu de passager à la fois.

La montée à pied est bien agréable et le panorama sur Pest vraiment splendide.

Quant au château, imposant, un peu terne, il n'est pas vraiment beau. Seule, sa situation dominant les alentours, vaut le coup de faire le détour.

Halászbástya , le Bastion des Pêcheurs 

Construit vers 1905 sur le site d'un marché aux poissons médiéval, le bastion aux pêcheurs est un lieu de promenade agréable. Des escaliers et des terrasses pour une vue photogénique sur le Danube.

Máthyás Templam, l'église de Matthias 

Église de 1255, c'est en 1873 qu'on lui rend sa splendeur. 20 ans de travaux ont été nécessaires pour en faire un joyau néogothique. De mon point de vue, c'est le toit qui mérite un coup d'œil prolongé ! Les tuiles colorées et vernissées sont magnifiques.

Tóth Árpád Sétány, la promenade

 

Aux abords de l'église Mathias, il y a foule. Pour retrouver un peu de calme rien de mieux que cette promenade jalonnée de belles résidences et offrant une belle vue sur les monts de Buda.

Pour redescendre, vous pouvez traverser le quartier de Vizivaros, une série d'escaliers permet de rejoindre Bathyány ter qui a une vue directe sur le Parlement, sur la rive d'en face.

Si vous avez encore un peu de temps...

L'île Marguerite et le quartier Obuda

 

Longue de 2,5 km et large au maximum de 500 m, cette île était au Moyen-Âge la réserve de chasse royale. On y accède au milieu du pont du même nom. Aujourd'hui c'est une île de promenade et de loisirs : piscine, parc aux oiseaux, pistes de jogging, de vélo, installations sportives, jardin japonais, fontaine....

 

Pour être honnête, cette description, je l'ai lue... un peu perçue... mais pas vraiment vue ! En ce moment , l'île est en pleine rénovation et c'est donc un immense chantier que j'ai traversé !

Au bout de l'île, on est tout près du quartier Obuda. Il ne faut pas manquer la place Fö ter.

 

On se croirait dans un décor de cinéma. Une série de petits Palais bien restaurés, plusieurs jolis cafés, c'est un îlot plein de charme, entouré de barres d'immeubles de l'époque communiste.

Plusieurs musées se trouvent sur cette place. Dommage que celui consacré à Vasarely soit en travaux en ce moment !

Szentendre

 

 

À 30 minutes de Budapest, en train de banlieue, c'est vraiment un chouette endroit. C'est un village charmant, au maisons colorées, avec des petites ruelles pavées. Ancien repère d'artistes, il y a aujourd'hui plusieurs musées et galeries.

Notamment Ferenczy Múzeum . C'est une rétrospective de ce qu'a produit une famille de

peintres : père, mère et enfants étaient artistes.

La visite n'est pas désagréable mais c'est un peu court et inégal.

Le père, Károly Ferenczy, appartenait à la “colonie des peintres de Nagybánya”, groupe d'artistes hongrois de 1896 à la Seconde Guerre mondiale dont la particularité était de peindre en plein air. Károly Ferenczy a été fortement influencé par les impressionnistes. Le travail de sa fille, plus brute et minimaliste m'a un peu moins séduite.

Des musées...

la Fondation Kappa, Nagymezó utca 10

 

Dans un bâtiment qui extérieurement est très délabré, un bel espace intérieur dédié à la photographie. Attention, il n'y a pas de photos de Robert Capa, les 600 mètres carrés sont dévolus à des expositions temporaires des oeuvres des plus grands noms de la photographie mondiale. Lors de mon passage, il y en avait pour tous les goûts : photos de reporters sur l'actualité, photos concernant le sport... les animaux.

Mémento Park, Balatoni utca, 22 ème arrondissement.

 

Cette visite se mérite car elle est un peu loin du centre et le lieu est isolé, mais cela vaut franchement le coup. C'est une plongée dans l'histoire sous un angle très original. Ce parc rassemble les statues de l'époque communiste qui ont été déboulonnées de leur place centrale en ville,  mais qui ont été conservées. Ā l'entrée, il faut absolument acheter le livre en français. Avec quelques explications, la promenade au milieu des statues, dont certaines sont monumentales, devient très intéressante.

Varga Imre Gyüjtemény, le musée Varga

Ne pas manquer cette petite mais très belle galerie, dédiée à l'un des plus grands sculpteurs hongrois contemporains.

La puissance évocatrice de ses oeuvres est assez extraordinaire. Ses sculptures sont de toutes tailles et souvent mises en scène : une femme près d'un réverbère, le poète Radnóti adossé à une barrière, un homme sur un banc... La plus grande pièce de cette galerie, qui ressemble à une maison, est lumineuse et met en valeur toutes les œuvres qui y sont présentées. Le jardin est aussi plein de charme.

Ā quelques pas de la galerie, des femmes d'un réalisme fou, s'abritent sous un parapluie.

Ce petit musée m'a totalement emballée. Vous pourrez ensuite vous amuser à chercher ses créations dont il a parsemé la ville.

Mémorial 1956

 

Attention ce n'est pas un musée. En sous-sol, à quelques mètres du Parlement, c'est un émouvant Mémorial des événements d'octobre 56, quand la Hongrie s'est soulevée contre le régime communiste.

Des photos, des vidéos, des objets exposés racontent les quelques jours où les Hongrois ont cru à un changement politique et la violence avec laquelle les chars russes leur ont fait perdre espoir.

Les documents ne manquent pas de rappeler que les pays occidentaux les ont laissés à leur triste sort après les avoir encouragés à l'insurrection.

Pour les hongrois, mettre en évidence le caractère oppressif et brutal du communisme servait, en définitive, les intérêts du monde libre. 200000 personnes en on fait les frais au prix de leur vie !

Mũcsarnok

(Musée d'art, sur la place des Héros, à l'entrée du Bois de Ville.

Magnifique bâtiment, le fronton néoclassique est décoré d'une splendide mosaïque. Cette galerie d'art accueille des expos temporaires d'art moderne et contemporain. Si j'aime le premier, je me méfie du second, mais là, pas d'inquiétude, jusqu'à mi-avril c'est le festival de la photographie et dans ce cadre, il y a une très belle expo du travail d'Alex Weltb.

C'est un photographe américain qui travaille pour l'agence “Magnum photos” depuis 1979.

Deux librairies...

Librairie Irok Boltja (Andrassy tca 45)

Très belle ! Un étage en mezzanine, de grands rayonnages. Un peu à l'ancienne ou du moins “classique”, pas de coup de cœur, la présentation des livres est sérieuse. L'escalier est décoré de photographies d'écrivains. Des tables et des chaises sont à disposition pour feuilleter les ouvrages où pour les moments de dédicace.

Deux petites étagères pour les livres en français. Bien sûr on trouve tous les livres de Sandor Marai. Pour les auteurs français , Anna Gavalda est coincée entre plusieurs Camus et plusieurs Voltaire !

Latitudes, Fó Útca 17

 

Ici , on a pas une ou deux étagères d'ouvrages en français, mais des rayonnages entiers. On trouve les auteurs hongrois mais aussi, tout ce qu'on trouverait dans une librairie en France. Si vous n'avez pas mis assez de livres dans votre valise, c'est là que vous irez.

Elle se trouve au rez-de-chaussée de l'Institut français qui abrite aussi un café et une boutique pour ceux qui seraient en manque de coq au vin ou de bœuf bourguignon !

Trois livres...

La porte de Magda Szabó, éditions Viviane Hamy, 2003 pour la traduction française.

“C'est moi qui ai tué Émerence. Je voulais la sauver mais non la détruire mais cela ne change rien”

La porte est une confession. La narratrice y retrace sa relation avec Émerrence Szeredās, qui fut sa domestique pendant 20 ans.

Parallèlement, cette dernière est concierge et refuse à quiconque l'accès à son domicile. Quels secrets se cachent derrière la porte ?

Ce livre est au premier abord déroutant puis il devient envoûtant.

Déroutant car on se demande assez longtemps où l'auteure veut en venir. S'agit-il de nous raconter un trait de l'histoire de la Hongrie, Émerence étant à en un moment soupçonnée de cacher des biens de juifs déportés ?

S'agit-il d'aborder les rapports hiérarchiques et de domination ?

Au début, on peine à comprendre la narratrice qui semble s'accrocher à cette domestique qui la rabroue en permanence et qui la domine complètement.

Au fil des pages, on est pris par le suspense et on s'attache aux protagonistes. Les personnages secondaires dont on entrevoit la vie dans l'immeuble et la rue, mais surtout les deux femmes qui nouent un rapport pour le moins étrange.

On apprend les choses au compte-gouttes. Les événements de la vie d'Émerence ne sont pas étrangers à son caractère complexe.

C'est une histoire peu banale, d'amitié entre deux femmes que tout oppose.

La narratrice, écrivaine, met au-dessus de tout le travail intellectuel. Émerence, forte-tête n'a pas le temps pour “ces bêtises”, et doit manier la pelle pour déblayer la neige. L'une a besoin d'aide pour faire tourner sa maison et se consacrer à son travail d'écriture, l'autre ne lit pas et revendique farouchement sa liberté.

Émerence qui commande, que l'on n'ose pas contredire, qui interdit, qui malmène parfois a peut-être plus (où tout du moins différemment, de façon moins égoïste), de considération pour les autres qu'il n'y parait.

Les Confessions d'un bourgeois de Sandor Marai, 1934, Albin Michel, 1993, pour la traduction française

Avec cette grande histoire de famille inspirée par la vie des siens, Sandor Marai nous fait partager son itinéraire personnel,  tout en décrivant le monde qui l'entoure au début du 20e siècle.

Sandor Marai écrivain et journaliste hongrois est né en 1900 à Kassa.

Son destin est lié aux soubressauts de l'histoire de son pays.

Anti-fasciste, il se cachera des nazis et ne sera ensuite que “toléré” dans la République de Hongrie. Sandor Marai connaîtra l'exil et pendant ces 41 années, il poursuivra l'écriture d'une oeuvre immense qui aujourd'hui est considérée comme faisant partie du patrimoine littéraire européen.

Brisé par la disparition de ses proches, et vivant dans un isolement de plus en plus complet, Sandor Marai se donne la mort en 1989, huit mois seulement avant la fin de la république populaire de Hongrie.

 

 

Les Confessions d'un bourgeois ne sont pas faciles à lire. Ce livre est aux antipodes du roman de gare, c'est de la littérature avec un grand L. Il ne faut pas hésiter à s'accrocher un peu car c'est un ouvrage qui vaut vraiment le coup.

Sandor Marai retrace l'histoire de sa famille, non de façon chronologique,  mais par anecdotes thématiques.

Toute la première partie est consacrée à une description subtile de la bourgeoisie hongroise : sa vision de la société, ses rapports au monde et les prémices de son déclin.

Sandor Marai nous expose ainsi avec lucidité et non sans humour les conditions de sa formation.

La seconde partie se déroule après la Première Guerre mondiale.

Sandor Marai est alors voyageur et journaliste. Cette partie du livre est excellente. C'est à la fois un témoignage d'une époque mais aussi un questionnement intime sur la création littéraire. Dans ces pages, on assiste à la naissance d'un intellectuel et d'un grand écrivain.

Du point de vue du “voyageur” je recommande vivement les pages de son arrivée à Paris, elles sont pleine d'humour. Sandor Marai horrifié de la saleté,  compare les toilettes des cafés parisiens à des lieux d'aisance d'un train militaire transportant des soldats dysentriques !

Sa description des Anglais n'est pas mal non plus ! Un peuple qui aime rentrer sur son île mais qui s'en échappe à la moindre occasion pour aller dépenser son argent sur le continent, car les Anglais ne supportent pas de vivre chez eux où ils s'ennuient “énergiquement, méthodiquement et systématiquement”

Avec ce livre, nous traversons l'Europe, un thème bien d'actualité.

Sombre dimanche, Alice Zeniter, éditions Albin Michel, 2013

 

Une maison en bois près de la gare Nyugati à Budapest. C'est là, au bord des rails que les Mándy vivent de génération en génération.

 

Le livre parfait pour cette escapade. On y retrouve presque tous les endroits cités tout au long de la visite de la ville : la gare, le pont des chaînes, l'île Margueritte.....

On y retrouve également les différents événements historiques qui ont marqué Budapest et plus globalement la Hongrie. Alice Zeniter nous offre une famille à la fois loufoque et poétique.

Imre, le personnage central traverse la vie et la ville avec une certaine nostalgie qui lui colle à la peau. Il faut dire qu'il a été élevé dans une drôle d'ambiance et une serie de non-dits.

Une grand-mère qui serait morte d'un excès de communisme en 1955 !

Un grand-père, bourru mais diablement attachant, passe son temps à maudire à grands coups de jurons,  Staline, Rezsö Seress et les jardiniers qui seraient responsables de son malheur.

Un père peu bavard et enfermé dans une incommensurable mélancolie.

Et enfin, une mère écrasée par un train, à cause....d'une miette !

Pendant sa jeunesse, Imre pensait que la chute du communisme signifierai aller « en Californie, se taper des californiennes ». L'ouverture des frontières ne lui donnera que le droit de voyager, mais pas les moyens financiers pour le faire. En guise de californienne, il rencontrera une allemande.

L'intrigue couvre une bonne partie du siècle dernier jusqu'au début des années 2000. Une dose d'humour et une dose de poésie mêlées à une grande tendresse, font de ce «Sombre dimanche» un excellent livre. Sur la fin on voudrait ralentir la lecture pour ne pas quitter cette famille Mándy.

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... pourquoi pas ?

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... vraiment pas mal

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... à ne pas manquer

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... à fuir !

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Spécial camping-car
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