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Escapade lointaine à ... Buenos Aires (Argentine)

2 octobre 2019

« Depuis toujours, il y a quelque chose qui me plaît à Buenos Aires. Qui me plait tellement que je n'aime pas que cela plaise à d'autres. Voilà c'est un amour jaloux. »

 

Jorge Luis Borges

 

Buenos Aires, capitale de l'Argentine est très agréable. La ville a été fondée en 1536 par Pedro de Mendoza.

L'architecture de la ville à été influencée par plusieurs pays européens. Façonnée par plusieurs vagues d'immigration successives, l'architecture a largement ét influencée par divers pays européens. Quartiers anciens, quartiers récents, tous les styles se cotoient harmonieusement.

Buenos Aires est une ville riche culturellement. Elle détient la plus grande concentration de théâtres et opéras d'Amérique latine. De même qu'il n'y a pas moins de 140 musée...

Il y a quoi faire et, entre chaque visite, on trouvera toujours un café chaleureux pour faire la pause.

Petite visite...

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San Telmo

 

Ancien quartier bohème, l'atmosphère est encore imprégnée de cette ambiance.

On trouve de nombreuses galeries d'art, des passages avec de belles demeures, un marché plus que centenaire « Mercado de San Telmo » et une jolie place, « Plaza Dorrego » sur laquelle on peut assister à de petits spectacles de tango.

Le dimanche, la rue de la Defensa se transforme en immense marché aux puces. C'est très sympathique même s'il est difficile d'évoluer sur les pavés irréguliers de cette longue rue typique.

Pour faire une pause à mi-parcours, on pourra s'asseoir à côté de Mafalda, la célèbre petite fille, personnage principal d'une BD, publiée de 1964 à 1973. Elle est toujours très populaire en Argentine.

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Plaza de Mayo

C'est par là qu'on trouvera les principaux monuments ainsi que les principaux centres de décision de la ville. Autour de la place, sont regroupés l'ancien hôtel de ville, La Casa Rosada lieu du pouvoir exécutif et la cathédrale métropolitaine.

Cette dernière est assez originale puisque elle ressemble à un temple grec.

Au centre de la place, la Pyramide de Mai commémore la révolution du 25 mai 1810.

 

Il faut se rendre sur la place le jeudi après-midi pour y rencontrer les « mères de la Place de Mai ». Le moment est poignant, cela fait plus de 40 ans que cette association réclame des explications sur les disparus de la dictature militaire (1976-1983).

Des noms sont scandés, un fils, une fille, un frère, une sœur... l'État argentin identifie 11 000 disparus. Des historiens et les mères de la Place de Mai en dénombrent 30 000 !

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Le théâtre Colón

 

En quittant la Plaza de Mayo pour se rendre au théâtre Colón, on passera par la Calle Florida. Animée jour et nuit, c'est une immense artère piétonne et commerçante.

 

Le théâtre Colón est un lieu de consécration pour les artistes. Sa taille, son acoustique et son histoire en font un des meilleurs théâtres du monde.

Construit entre 1890 et 1908, le bâtiment occupe une surface de 8200 mètres carrés.

La salle principale fait 32 m de diamètre et 28 m de haut. La décoration mélange le style néo-Renaissance italien et le baroque français.

Le théâtre donne sur la Avenida 9 de Julio, tracée entre 1937 et 1980 avec une largeur de 110 m en moyenne.

Sur cette immense avenue, on trouve l'Obélisco construit en 1936 pour les 400 ans de la ville. Cette construction de 67 m de haut est devenue un des emblèmes de la ville. Un bon endroit pour se donner rendez-vous....on ne peut pas le rater !

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La Recoleta

 

Une fois passé le théâtre Colón, on ne manquera pas de se diriger vers le quartier de La Recoleta.

Le centre du quartier est en hauteur. Ā la fin du 19e siècle, il est donc réputé sain et voit affluer les familles riches qui fuient la fièvre jaune.

Le quartier est très agréable, élégant, on y voit de belles maisons familiales. C'est par là qu'on trouvera également le cimetière (équivalent du Père-Lachaise) de Recoleta, le Centro Cultural Recoleta et le musée des Beaux-Arts .

Pour se restaurer...

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El Patio

Reconquista 269

 

Lieu simple, sympa et très bon marché.

Pour quelques dollars argentins, on goûte une bonne cuisine roborative.

La grande salle est un peu bruyante mais la terrasse sous des arcades, dans une cour verdoyante est charmante.

On semble assez loin de l'agitation du microcentre et on comprend que ses employés viennent y déjeuner. 

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Los Imortales

Lavalle 746

Des photographies des artistes argentins de légende tapissent les murs : Carlos Gardel, Fangio, Piazzolo... d'où le nom de cette très bonne pizzeria.

Le service est efficace et très sympathique. Les pizzas cuites au feu de bois sont très bonnes et très copieuses.

Une bonne adresse dans une rue piétonne qui regorge de restaurants.

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Resto du musée Evita

Juan Maria Gutiérrez 3926

 

Un lieu cosy avec une terrasse charmante dans une cour carrelée et végétalisée.

Les plats sont délicieux et le menu du jour à prix très abordable.

L'intérieur est mignon mais semble un peu bruyant car peut-être... un peu serré ?!

Cadre et goût sont parfaitement maîtrisés !

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Café Tortoni

Avenida de Mayo 825

Un lieu mythique ! Pour y boire un café, il faut bien choisir son heure car il peut y avoir une longue file d'attente.

Inauguré en 1858, créé par un immigrant français, il doit son nom Café Tortoni de Paris, boulevard des Italiens où se réunissaient l'élite de la culture parisienne du 19e siècle.

L'intérieur est magnifique : boiseries, lustres, décoration...

Le café n'est pas donné mais le cadre vaut le coup d'œil. Le service est soigné mais assez inégal dans le sourire !

Des musées...

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Musée des Beaux-Arts

Av del Libertador 1473

 

Le musée compte 34 salles d'exposition.

Ouvert en 1895, rue Florida, il regroupait plus de 12 000 oeuvres en 2005, dont 700 pièces sont exposées.

 

Le musée, très agréable à parcourir, permet aux visiteurs néophytes en matière d'artistes argentins de faire des liens avec des œuvres plus connues.

 

Parmi les artistes exposés, on trouve entre autres : Rembrandt, Rubens, Renoir, Cézanne, Rodin, Monet, Manet, Picasso...

On peut ensuite se lancer dans la découverte de Augusto César Ferrari, Cesáreo Bernaldo

de Quirós, Reynaldo Giudici...

Le musée, dans sa forme actuelle, se situe dans la Casa de Bombas, édifice construit en 1870 pour être une station de filtrage d'eau.

Cédé en 1931, le bâtiment a subi de grandes modifications pour répondre à ses nouvelles fonctions avec notamment des salles spacieuses et lumineuses...

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Musée Eva Perón

Lafinur 2988

 

Pour goûter ce musée, il faut faire abstraction du grand amour et mari de Maria Eva Duarte... Juan Perón.

Il faut essayer d'oublier que ce dernier ne cachait pas ses sympathies nazis et qu'en 1955, quand il s'exile, c'est auprès de son ami Franco qu'il trouve refuge !!!

Il ne faut retenir que le fort attachement, encore aujourd'hui, du peuple argentin à cette icône qu'est devenue Evita.

Le musée est situé dans un très beau bâtiment de type espagnol du début du 20e siècle qui abritait un foyer pour femmes seules ou démunies.

On y découvre, en plus des étapes marquantes de la vie d'Evita, la cuisine reconstituée du foyer, un patio magnifique couvert d'azulejos...

Au départ comédienne, elle va se lancer en politique dès 1943, année de son mariage avec Juan Perón, en prenant une part active dans sa campagne électorale.

Evita œuvra ensuite en faveur du droit de vote des femmes obtenu en 1947. Evita est perçue comme féministe et comme attentive aux plus démunis.

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Centre Culturel de la Recoleta

Junin 1930

 

C'est fun ! Le Centre culturel, très coloré, jouxte la basilique Notre-Dame de Pilar construite en 1732.

Le lieu est très agréable, une sorte de labyrinthe de couloirs et de salles investis de différentes manières.

On débouche toujours sur quelque chose de surprenant ou d'original : des sculptures, de la peinture, des photographies...

Le centre accueille également un laboratoire de recherche de la production musicale qui a pour objectif de diffuser la musique contemporaine.

On découvre une multitude de petits espaces, des lieux d'expression, de travail, de repos. Cet endroit est très vivant.

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La Bocca

 

C'est un quartier mais son aspect, aujourd'hui très organisé et très touristique en fait plus une sorte de musée qu'un lieu de vie qu'on traverserait dans un parcours.

Près du port, la Bocca est un endroit mythique de Buenos Aires.

Quartier pauvre d'ouvriers vivant dans des habitations précaires, mêlant des vagues de migrations successives.

Aujourd'hui on s'y rend pour contempler les façades colorées des maisons, se promener sur des airs de tango.

Il est vrai que le lieu manque d'authenticité mais comme pour Montmartre, ça n'empêche pas d'y flaner un petit peu.

Des librairies...

Il est des villes où il faut parcourir des kilomètres pour trouver une librairie. Ce n'est pas le cas à Buenos Aires, on peut même dire qu'ici, elles font partie intégrante du paysage.

De toutes les tailles, de tous les styles, les librairies jalonneront votre promenade quel que soit le chemin choisi. Un vrai plaisir !

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Librairie Avila

Adolfo Alsina 500

 

Un lieu paisible qui nous fait voyager dans le temps. Il faut dire qu'ici, on vend des livres depuis 1785 !

La librairie Avila est devenue par décret « un lieux d'intérêt culturel et du patrimoine historique de la ville ».

Des livres dans tous les coins et recoins, il y a ici un large assortiment d'ouvrages :

des livres récents mais on s'y rend surtout pour les livres rares et anciens, les livres épuisés et les éditions originales.

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El Ateneo

Av. Santa Fe 1860

 

Créée en 2000 dans un ancien théâtre, le magazine National Geographic a classé la librairie El Ateneo comme la plus belle du monde en 2019 !

Il est vrai qu'elle est magnifique. Les balcons sont transformés en rayonnages, la scène abrite « un café Littéraire ». L'immense espace permet une offre très large d'ouvrages. On comprend donc mal qu'il n'y ait pas un rayon, même petit, de livres en français. Vu le nombre de touristes français qui viennent admirer le lieu, ce ne serait pas incongru !

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Mil y una hojas (Mille et une feuilles)

 

Une charmante petite librairie Franco Argentine. Les trois quarts des ouvrages proposés sont en français !

Le libraire, très sympathique, vous aidera avec bienveillance et patience à retrouver un livre dont vous ne vous souvenez plus l'auteur et dont vous n'avez plus que quelques mots du titre !!

Cette librairie sauvera le touriste qui a égaré son livre dans un hôtel argentin avant de l'avoir terminé !

Trois livres...

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Luz ou le temps sauvage de Elsa Osorio

collection Points, 2000 pour la traduction française

 

« Après 20 ans d'ignorance puis de quête, Luz a enfin démêlé les fils de son existence. Elle n'est pas la petite fille d'un général tortionnaire, en charge de la répression sous la dictature argentine. Elle est l'enfant d'une de ses victimes. C'est face à son père biologique, Carlos, retrouvé en Espagne qu'elle lève le voile sur sa propre histoire et sur celle de son pays. »

 

 

Un roman fort et bouleversant. À travers l'histoire de Luz, ce sont les heures les plus sombres de l'histoire de l'Argentine que l'auteure nous conte. Le climat des années 1970 est rendu de manière terrifiante. On est plongé dans l'horreur de la dictature militaire : répressions, enlèvements, séquestrations, tortures, meurtres... La vie humaine semble avoir perdu sa valeur. Les opposants politiques ne sont pas à combattre, il s'agit tout bonnement de les éliminer physiquement.

Le système va pousser le vice jusqu'à justifier le vol des bébés. Ces « pauvres enfants » ne sont pas responsables des déviances de leurs parents. Mieux vaut les délivrer de ces géniteurs communistes, drogués et homosexuels pour les confier à des familles « honorables de militaires » !

Dans le roman de Elsa Osorio, l'enlèvement de Luz entraîne une double problèmatique : arrachée à sa mère biologique, elle est reconnue par une autre femme mais c'est dans une troisième famille qu'elle atterrira.

L'histoire, ainsi complexifiée, demande un peu de concentration pour suivre une narration où s'entremêlent les voix de tous les protagonistes.

On mesure à quel point la recherche de la vérité est ardue voire dans certains cas impossible.

On assiste avec émotion à la naissance du mouvement « des grands-mères de la Place de Mai ». On constate avec effroi que 20 ans plus tard, les militaires inspirent encore la peur et même la terreur.

« Luz ou le temps sauvage » est un roman totalement prenant qui nous hante plusieurs jours après avoir été achevé.

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Argentina de Dominique Bona,

Folio, 1984

 

 

« Argentine, terre de rêve et d'espérance, planète imaginaire pour tous les Européens qui au début du siècle, vont chercher fortune en Amérique du Sud.

Jean Flamant a 20 ans. Pauvre mais ambitieux, il quitte le nord de la France, brisé par la guerre.

En mai 1920, il s'embarque à bord d'un somptueux paquebot avec la foule des migrants de 3e classe en direction de la Plata. »

 

On retrouve ici la très belle écriture de Dominique Bona.

Argentina est à la fois un roman d'aventures, de portraits mais également un livre instructif sur le fondement de la société argenti.

C'est la saga d'un homme qui sera guidé par son ambition et dont la vie évoluera en fonction des rencontres qu'il fera.

Son ambition trouve son origine dans ses espoirs anéantis par la Première Guerre mondiale.

Le départ pour l'Argentine, la traversée, la découverte de Buenos Aires sont déjà une véritable aventure puisque nous sommes dans les années 1920.

Jean Flamant arpentera tous les quartiers de la capitale et fera tous les petits boulots possibles et imaginables.

Son caractère calculateur et ses ambitions le rendent de moins en moins attachant au fil des pages.

Malgré tout, le lecteur est tenu en haleine par l'intérêt des différents portraits que l'auteure dépeint et par la naissance du sentiment national argentin.

La haute société de Buenos Aires est composée de différentes vagues d'immigration. Il arrivera un temps où ces anciens immigrés refuseront la chance qu'ils ont eu aux nouveaux arrivants.

Devenu riche, c'est dans un autre type d'aventure qu'on suivra Jean Flamant, de la Pampa qui le fascine jusqu'à la Terre de Feu qu'il rejoindra par amour.

L'ultime rencontre de sa vie sera la plus décisive.

Thadéa, une botaniste, libre et affranchie des conventions de la bonne société, le mettra en garde dès le début : ”ta vie est un challenge, ma vie une promenade, nous ne marchons pas du même pas”.

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La disparition de Josef Mengele de Olivier Guez

Grasset 2017

 

1949, Josef Mengele arrive en Argentine. Caché sous divers pseudonymes, l'ancien médecin tortionnaire à Auschwitz croit pouvoir s'inventer une nouvelle vie à Buenos Aires.

Comment le médecin SS a-t-il pu passer entre les mailles du filet 30 ans durant ?

Très bien écrit, ce livre fait froid dans le dos et a le mérite de faire une piqûre de rappel sur l'histoire de l'après guerre.

Suivre Mengele durant les 30 années de sa cavale, c'est mettre en lumière la bienveillance de l'Argentine de Peron vis-à-vis du nazisme.

C'est aussi rappeler que le monde politique, financier et industriel de l'Allemagne d'après-guerre est vraiment très loin d'être purgé de ses nazis.

Sans complaisance au plus haut niveau, sans un réseau hommes influents et sans le soutien financier indéfectible de sa famille, Mengele n'aurait jamais pu se soustraire à un jugement pour crime contre l'humanité.

Il faut attendre les années 60 pour que la vie de Mengele vire au cauchemar mais c'est si peu par rapport à ce qu'il a pu faire endurer à ceux qui ont croisé sa route à Auschwitz.

“Le médecin orgueilleux a disséqué, torturé, brûlé des enfants,  le fils de bonne famille a envoyé 400 000 hommes à la chambre à gaz en sifflotant”

En écrivant “ce roman vrai” d'une cavale, Olivier Guez rend aussi, d'une certaine manière , hommage à ceux qui n'ont pas voulu oublier, même au titre des intérêts supérieurs des états : Fritz Bauer et Simon Wiesenthal.

Fritz Bauer juge et procureur allemand, fut l'initiateur, envers et contre tout, des procès dit "d'Auschwitz” à Francfort-sur-le-Main en 1963.

Simon Wiesenthal a été déporté en 1939 et après la guerre, a consacré sa vie à la collecte d'informations et à la recherche de criminels de guerre nazis pour qu'ils soient jugés.

Un livre pour ne pas oublier les horreurs du nazisme mais aussi les manigances et complaisances de l'après-guerre ainsi que l'absence totale du moindre regret ou remord des acteurs du génocide.

C'est effrayant.

Deux films...

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Citoyen d'honneur de Mariano Cohn et Gaston Duprat

avec Oscar Martinez, Dady Brieva, Andrea Frigerio, Manuel Vicente

1h57, comédie, Argentine

 

L'Argentin Daniel Montovani, lauréat du prix Nobel de littérature, vit en Europe depuis plus de 30 ans. Alors qu'il refuse systématiquement les multiples sollicitations dont il est l'objet, il décide d'accepter l'invitation reçue de sa petite ville natale qui souhaite le faire “Citoyen d'honneur”.

Ce “Citoyen d'honneur” est une comédie satirique qui tourne au drame .

Cynique et grinçant, c'est souvent très drôle et toujours subtil.

Est-ce une si bonne idée de revenir à Salas, dont les habitants sont devenus à leur insu les personnages de ses romans ?

Les retrouvailles donnent lieu à des situations irrésistibles.

Pour le personnage central, les choses vont gravement se compliquer.

Oscar Martinez qui joue le prix Nobel de littérature désabusé est excellent.

Certains verront dans Daniel Montovani, un être arrogant qui méprise le milieu dont il est issu, à savoir la campagne profonde de l'Argentine.

Il me semble que c'est avant tout un écrivain qui s'interroge sur son parcours, parvenu à la consécration, il se sent placé dans les auteurs “conformistes” ce qui paraît ne pas le rendre très heureux. Ce retour aux sources va lui faire prendre la mesure du fossé entre son passé et son présent, entre la campagne et la ville, entre la culture et ......

Traité en objet qu'on exhibe, conférences, inaugurations, Daniel Montovani devient, certes cynique, mais assène un certain nombre de vérités assez jubilatoires. Une scène d'anthologie : Le Maire demande à Daniel d'être président du jury d'un concours de peintures d'artistes locaux. On assiste alors au défilé d'une ribambelle de croûtes affligeantes ! Mais voilà certains artistes sont des gens importants dans le village !

 

Comme souvent, je trouve ce film un peu trop long mais quel film ne l'est pas aujourd'hui ?! Ce "Citoyen d'honneur" est une réussite !

Ce film n'est plus à l'affiche mais vous pouvez le voir sur VOD en cliquant ici

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Un coup de maître de Gaston Duprat avec Guillermo Francella, Luis Brandoni, Raúl Arévalo

Argentine/ Espagne

comédie, 1h4, février 2019.

 

« Arturo est le propriétaire d'une galerie d'art à Buenos Aires, un homme charmant, sophistiqué mais sans scrupule.

Il représente Renzo, un peintre loufoque et torturé qui traverse une petite baisse de régime.

Leur relation est fait d'amour et de haine… »

 

Un très bon film qui mêle habilement, humour, émotion et critique du monde de l'art.

Impossible de trop en raconter car un certain nombre de rebondissements participent à la réussite du film.

Les joutes verbales entre l'artiste et son galiériste sont savoureuses. Leur amitié est vieille de plusieurs décennies mais au moment du film leurs vies professionnelles se sont éloignées.

Arturo, pour vendre des toiles, veut de la modernité, pour lui, l'art doit se plier aux désirs du client.

Renzo devenu un vieux peintre bougon et sans concession, refusant de peindre sur commande, exècre les critiques. Sans le sou, il aime tout de même les bonnes choses de la vie.

La valeur de l'art est mise ici en question. Elle ne répond que peu à une certaine objectivité, elle n'est que ce que l'acheteur accepte de débourser.

On le verra au cours du film mais la différence entre les deux hommes peut se mesurer dans leur rapport à la ville. Renzo n'a besoin que de son atelier et de sa peinture. Arturo a besoin de liens sociaux, il aime sa ville qu'il voit comme le lieu de tous les possibles.

Il nous fera d'ailleurs un beau portrait de Buenos Aires et de ses habitants qu'il aime observer et en inventer la vie.

L'intrigue est bien menée, nous menant parfois sur des fausses pistes pour mieux nous surprendre.

Les personnages, bien dessinés sont attachants malgré leurs défauts.

Il faut dire qu'ils sont traversés de sentiments bassement humains.

« Un coup de maître » est un vrai film distrayant et réjouissant.

Ce film n'est plus à l'affiche mais vous pouvez le voir sur VOD en cliquant ici

... pourquoi pas ?

... vraiment pas mal

... à ne pas manquer

... à fuir !

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Spécial camping-car
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