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L'air de la mer rend libre

Nadir Moknèche

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 avec Youssouf Abi-Ayad, Kenza Fortas, Saadia Bentaïeb, drame, France, 2023, 1h30


« Rennes, de nos jours. Saïd habite encore chez ses parents. Il vit une liaison secrète avec Vincent. Incapable d'affronter sa famille, il accepte un mariage arrangé avec Hadjira.

Après une histoire d'amour malheureuse et quelques démêlés avec la justice, elle aussi s'est résignée à obéir à sa mère. Piégés par leur famille, Saïd et Hadjira s’unissent malgré eux, pour retrouver chacun de son côté, leur liberté. »


Le film se veut le portrait actuel d'enfants de l'immigration. En cela, ce n'est pas entièrement réussi. Pour ce qui concerne Saïd, le règlement de compte générationnel est plus large qu'un quelconque communautarisme. Assumer son homosexualité reste encore difficile dans beaucoup de familles, quelles que soient leurs origines. 


On voit Saïd se débattre entre ses désirs d'émancipation et son incapacité à résister à ses parents, par ailleurs très aimants. Malheureusement pour le spectateur, certaines clés de compréhension manquent et laissent dubitatifs voire perplexes. Notamment à propos de la composition de la famille. Ses frères et sœurs n'ont pas l'air de subir de pressions qui seraient d'ordre traditionaliste. Le message finit par être flou, on ne comprend pas très bien où le film  veut nous emmener.


Le personnage de Hadjira n'est pas moins déconcertant. Elle dit elle-même qu'elle est passée « de la prison à la religion » mais on n’en saura guère plus. Ce choix ne sera pas plus explicite et il est en tel décalage avec ce que l'on voit à l'écran qu’on a bien du mal à cerner le personnage.


Chacun des deux protagonistes entre dans ce mariage arrangé pour se conformer à ce qui serait une normalité aux yeux de la société. Le film fait le constat de l'échec de cette vision préconçue…. mais ça, personne ne pouvait en douter.

On s'ennuie un peu à voir se dérouler cette vie à deux qui ne permet même pas de développer la psychologie des personnages. Hadjia regarde des films et fait la cuisine. Saïd refuse qu'elle travaille mais on ne comprend pas très bien pourquoi. De son côté, il multiplie les rencontres sexuelles par l'intermédiaire d'un site gay.


L'air de la mer rend libre... le titre le dit mais le film ne le montre pas !

C'est souvent bien trop brouillon pour qu'on saisisse les personnages. On finit même par s'interroger sur le propos général. La multiplicité des directions brouillent l'ensemble et finalement, le film reste très superficiel pour un sujet qui aurait mérité mieux.

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