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Anti-squat

Nicolas Sihol

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avec Louise Bourgoin, Samy Belkessa, Sâm Mirhosseini, Antoine Gouy

drame, France, 2023, 1h35


« Inès est menacée de se faire expulser de chez elle avec Adam, son fils de quatorze ans. À la recherche d'un emploi, elle est prise à l'essai chez Anti-Squat,  une société qui loge des personnes dans des bureaux inoccupés pour les protéger contre les squatteurs.  Son rôle : recruter les résidents et faire respecter un règlement très strict… »


Comme dans son précédent film Corporate, Nicolas Sihol pose une question claire qui revient ici comme leitmotiv :  «  jusqu’où peut-on aller pour s'en sortir ?

Il y a du Ken Loach (It's free world) dans Anti-Squat mais avec l'émotion en moins.


La loi qui permet de protéger des bâtiments commerciaux en logeant des personnes précaires, temporairement, ouvre la voie à une exploitation toujours accrue des plus faibles.

Inès est dans une situation difficile, elle ne voit ou n’a d'autres possibilités que d'être sans pitié pour plus précaire qu'elle.

Pour avoir un appartement,  il lui faut un CDI, pour obtenir celui-ci, elle se plie aux exigences de son employeur.


La société Anti-Squat ne fait pas dans l'oeuvre humanitaire. Dans  son système de recrutement de résidents, il n'y a pas de place pour les sentiments. Pour faire respecter le règlement très strict, Inès doit se déshumaniser. Le manque de chaleur humaine est renforcé par le décor glacial : un immeuble de bureaux dans une banlieue sans âme.

Nicolas Sihol filme une réalité sans fard où les bons sentiments n'ont pas leur place au point de rendre le film parfois dérangeant.


Il est vrai que le propos de souffrirait pas l'angélisme mais cela donne une réalisation qui manque de dynamisme.

Inès marche sur le fil de la morale, ne jouant collectif que lorsqu'elle elle-même se sent menacée par l'absence d’état d’âme de ceux qui sont au-dessus d'elle dans la pyramide sociale. Elle impose des règles qu'elle même n'est pas en mesure de respecter et ne souffle des techniques de résistance que pour son propre compte.

Un des résidents ne manquera pas de lui faire remarquer. 


Les différents personnages qui occupent l'immeuble donnent un nouveau visage à la précarité moderne.

Le mal logement touche aujourd'hui un spectre de plus en plus large qui dépasse  les « simples » sans emploi. Ce sont des travailleurs qui d'ailleurs sont sélectionnés puisque ce logement qui leur est proposé n'est pas gratuit (ouvriers, chauffeurs VTC, infirmières, profs…).


L’injustice sociale ne révolte plus ceux qui se sentent acculés. Seul le fils d'Inès, du haut de ses quatorze ans veut une autre vision du monde même s'il ne sait pas exactement laquelle... Malgré certaines faiblesses dans le rythme, Anti-Squat est un film intéressant qui pose un regard et les questions qui en découlent sur l'état de notre société.

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