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Le dernier des Juifs

Noé Debré

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Avec Michael Zindel, Agnès Jaoui, Solal Bouloudnine.

Comédie dramatique, France, 2024, 1h30


« Bellisha a 27 ans et mène une vie de petit retraité, il va au café, fait le marché, flâne dans la cité… Il vit chez sa mère, Giselle, qui sort très peu et à qui il fait croire qu'il est solidement implanté dans la vie active. Le vent tourne quand Giselle s'aperçoit qu'ils sont les derniers Juifs de la cité… »


Ce film pose une question de société, tout autant qu'une réflexion intime, exactement comme il mêle le drame à la comédie.

Les Juifs ont quitté la cité, la dernière épicerie casher a baissé le rideau faute de clients, ce qui pousse Giselle, qui a passé toute sa vie dans le même HLM, à vouloir partir. 

C’est aussi parce qu'elle sait qu'elle n'est pas éternelle et qu’après sa mort son fils sera bien seul.


Au-delà d'un regard posé sur le communautarisme, le film est construit sur une relation particulière entre une mère et son fils. Ce sont aussi leurs personnalités qui font les ressorts comiques.

Giselle ne regarde plus le monde qu'à travers une chaîne de télévision israélienne et, de son balcon, s’interroge sur la disparition des « arabes au profit des noirs », tout en refusant de s'installer en Israël où il y a « beaucoup trop de Juifs ».


Bellisha est un gentil mythomane, doux rêveur apprécié de tous. Comme lui dit un jeune de la cité, « en général, je n'aime pas les Juifs, mais toi c'est pas pareil ». Il faut dire que ce jeune homme est très conciliant. Il suit les rites auxquels sa mère semble très attachéemais plus pour lui faire plaisir que par réelles convictions. Il ne voit pas de différence notoire entre un poulet casher et un poulet halal ! 

Le spectateur s'amuse de beaucoup de situations qui passent en revue un certain nombre de clichés. Les deux personnages principaux sont attachants dans leurs travers qui finalement cachent de belles qualités humaines.


Giselle veut partir, elle trie ses affaires en vue d'un déménagement mais n'est-ce pas plutôt dans la perspective d'un départ plus définitif ? Bellisha fait de la résistance passive, mentant sur les actes antisémites dont il est témoin, tout en faisant croire qu'il œuvre activement à leur départ. Mais au fond sa passivité n'est-elle pas un moyen de prolonger une enfance qui aura duré… 27 ans ?


Le Dernier des Juifs alterne entre comédie, drame social et intime. Il ouvre le débat sur la question essentielle du « vivre ensemble ». Dans ce domaine, des pistes de réflexion sont données. On perçoit bien que pour s'accepter il faut partager un quotidien.

Cela dit la fin interroge car elle peut être interprétée de manière moins optimiste que ce que laissait présager l’ensemble du film !

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