Lettres siciliennes
Fabio Grassa-Donia
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avec Tony Servillo, Elio Germano, Barbara Bobulova
drame, thriller, 2025, 2h15
« Sicile, au début des années 2000. Après plusieurs années de prison pour collusion avec la mafia, Catello, homme politique aguerri, a tout perdu. Lorsque les services secrets italiens sollicitent son aide pour capturer son filleul Matteo, le dernier chef mafieux en cavale, Catello saisie l'occasion pour se remettre en selle. »
Librement inspiré de faits réels, Lettres siciliennes n'est pas un film classique sur la mafia. À la fois noir et décalé, on apprécie, dans la première partie du film, son originalité.
Malheureusement la deuxième partie est terriblement longue, l'ennui prend petit à petit le pas sur la singularité.
Les flashback, les rêves et la réalité sont mêlés et si au départ, ils surprennent le spectateur, cela finit par embrouiller l'histoire plus que nécessaire.
Le lien entre le mafieux et le traître se fait par l'intermédiaire d'une correspondance dont la teneur littéraire paraît grotesque pour ce milieu de grands délinquants.
Catello tente d'agir sur la seule corde sensible de son filleul pour le faire sortir de sa cachette, à savoir son père, à qui il succède dans le rôle de parrain.
Le parallèle entre les deux personnages principaux est plutôt drôle. D'un côté Catello, qui fait plus cabotin que mafieux est prêt à tout pour retrouver l'aisance financière qu'il a perdu pendant son séjour en prison. Son personnage est souvent plein d'humour, roublard mais peureux.
De l'autre, Matteo fait figure de psychopathe. Froid, tueur sans état d'âme ni émotion visible.
Une chose est sûre, le monde mafieux ne fait pas rêver, entre les rivalités internes et la traque policière, la vie du parrain est loin d'être " fun ". Coupé des siens, reclus ne sortant que la nuit venue, Matteo occupe ses journées à faire des puzzles !
Lettres siciliennes entend montrer l'évidence des collusions entre le monde mafieux et les autorités : hommes politiques, police….
Cet état de fait est bien établi dans le film mais les raisons restent nébuleuses.
Certaines scènes sont très drôles : le personnage de la femme de Catello, revêche aux paroles incisives, la colère de Matteo lorsqu'il constate qu'il lui manque une pièce de puzzle, l'ambiance pesante de sa famille, sa sœur qui fait le même effet que Mercredi de la Famille Addams !
On ne peut que regretter la longueur excessive qui ne peut que nuire à ce film à l'esprit déjà bien alambiqué.