Radio Prague
Jiri Madl
2

de Jiri Mádl
Avec Vojtech Vodochodský, Tatiana Pauhofová, Stanislav Majer
drame, historique, 2025, 1h55
« Mars 1968. À la veille du Printemps de Prague, Thomáš décroche un emploi à la radio et travaille pour des journalistes qui défient la censure de l'État. Soumis à un chantage de la police secrète, parviendra-t-il à la déjouer sans trahir ses idéaux ? »
Pour un premier film c'est particulièrement bien réussi ! L'image très travaillée et la reconstitution des décors soignée, nous plongent dans le Prague de 1968 et surtout dans l'ambiance oppressante d'un régime dictatorial.
D'un point de vue historique, la fin du film n'est pas un mystère. On sait que les chars des pays du Pacte de Varsovie sont entrés à Prague, que l'Union soviétique a repris la main et que nous ne saurons jamais si un régime communiste à visage humain aurait pu fonctionner !
Le suspense réside donc surtout dans le déroulement des événements et sur le sort des membres de Radio Prague qui prennent des risques en mettant leur vie en jeu.
Comme dans tout régime totalitaire, on trouve ici la présence tentaculaire de la police politique.
Le jeune Thomáš sera pris au piège des pressions amicales qui se transforment vite en chantage puis menaces physiques.
Il est chargé de renseigner la police secrète sur les agissements des journalistes de l'émission de Milan Weiner. En cas de refus il est menacé d'être séparer de son frère dont il a la charge.
II faut dire que l'équipe de radio fait frémir le pouvoir. Leur vision d'un journalisme qui devrait être basé sur la confrontation des sources et non sur la seule ligne du grand frère soviétique, a de quoi irriter les instances dirigeantes.
La jeunesse pragoise a les mêmes désirs que toutes les jeunesses en cette année 1968. L'équipe de Milan Weiner soutient et insuffle en même temps ce vent de liberté.
Déjouant la censure à l'arrivée des chars, ils mettent en place un système pour émettre le plus longtemps possible.
Le rythme est soutenu et haletant. Le spectateur se demande comment Thomáš parviendra à concilier les idéaux de ses collègues, qu'il a fait sien, mais également jusqu'où l'équipe parviendra à faire diffuser des informations non tronquées sur les heurts entre la population et ce qu'elle considère comme des envahisseurs.
On regrette seulement que la fin traîne en longueur. Le dénouement tourne un peu en rond n’apportant rien de plus à l'intrigue qui était bien menée jusque-là!
Cependant Radio Prague reste un bon film, à la fois cours d'histoire, et hommage poignant aux militants de la liberté d'expression tel que Milan Weiner.