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Parcours spécial confinement

quatrième semaine

12 avril  2020

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C'est long... long... très long !

 

Un grand merci à Claudette qui a peint et nous a « prêté » son poisson pour l'illustration de ce nouveau parcours « confinement ». Il illustre parfaitement bien notre état d'esprit du moment. Nous commençons à tourner en rond, désespérant de ne voir le monde qu'à travers notre bocal sans pouvoir le toucher.

 

Pour ce troisième numéro spécial, nous vous avons sélectionné quelques livres en format de poche et les dernières films sortis en VOD.

Comme chez “Pourvu Qu'on Ait Livre's”, nous avions, dans cette période exceptionnelle, envie de n'oublier personne, nous avons sélectionné quelques films et livres que nous avions classé “ à fuir ”.

Ceux qui n'ont pas du tout les mêmes goûts que nous ( si, si, ça existe !) pourront peut-être y trouver leur bonheur ou tout du moins de quoi passer le temps !

Bonne lecture !

Trois livres de poche...

L'Ouzbek muet de Luis Sepulveda

Éditions Métailié, 2015.

 

Il était une fois dans les années 1960, un pays où la politique était tout pour les jeunes gens. Ils s'attaquaient avec plus ou moins de succès au capitalisme. Ce pays, c'était le Chili, tiraillé entre deux idéologies et avide de tracer son propre chemin

 

Au premier abord, je ne suis pas attirée par les nouvelles. C'est un genre littéraire qui me frustre. Pour passer un agréable moment de lecture, j'ai besoin de temps pour m'installer dans l'histoire, de temps également pour m'attacher aux personnages. Le temps de la nouvelle est pour moi trop bref. On est à peine installé, on a à peine fait connaissance, qu’on doit quitter les lieux et dire au revoir à tout le monde pour aller de nouveau vers des inconnus.

 

L'Ouzbek muet m’a malgré cela enchantée, c'est une perle !

Peut-être aussi parce que l'unité de temps et de lieu m'ont permis d'aborder ce recueil de nouvelles comme un roman. On peut facilement imaginer que tous les personnages se connaissent. Il y a à travers chaque nouvelle un humour et une autodérision jubilatoires. On ne peut pas s'empêcher de rire tout en étant ému en lisant les “aventures” de tous ces jeunes empreints d'idéologie anticapitaliste. L'avant dernière nouvelle : “ l'autre mort du Che” est certainement ma préférée, le dernier paragraphe est un véritable poème !

En téléchargement en version numérique sur de nombreuses plateformes. Évitez le grand méchant A

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Eugenia de Lionel Duroy,

collection J'ai lu.

 

« À la fin des années 1930, Eugenia une jeune et brillante étudiante roumaine, tombée sous le charme d'un écrivain d'origine juive, prend soudain conscience de la vague de haine antisémite qui se répand autour d'elle. Comment lutter, quand tout le monde semble hypnotisé par la tentation de la barbarie ? »

 

Ce livre, très bien écrit nous offre un large panorama de l'histoire roumaine des années 30 jusqu'à la fin de la guerre. C'est ce qui est le plus passionnant dans ce roman.

La narration suit l'histoire d'amour d'Eugenia, une jeune fille issue d'une famille où l'antisémitisme semble naturel, avec un célèbre écrivain juif. Cet aspect du roman ne m'a ni emballée, ni convaincue.

L'écrivain et ses amours fantasmées (il en aime une autre…) la jeune fille qui entre et sort à sa guise de la Résistance... on y croit que modérément.

 

Parallèlement, j'ai été très intéressée par l'histoire de la Roumanie que je ne connaissais pas du tout. À travers un personnage odieux, Stéphane le frère d'Eugenia, on assiste au mécanisme de la montée du nazisme qui s'appuie sur un antisémitisme exacerbé par le sentiment de préférence nationale.

On reste éberlué devant les multiples revirements du pouvoir. Les coups d'État se multiplient et au début de la guerre, comme à la fin, la population reste plusieurs jours, voire plusieurs semaines, sans savoir dans quel camp leur pays se trouve ! C'est incroyable et cela donne lieu à des situations qui si les circonstances n'étaient pas aussi dramatiques, seraient comiques !

 

Lionel Duroy nous montre également l'horreur. Il décrit de façon remarquable un effroyable pogrom dans la ville de Jassy. Une nuit sanglante où on tue son voisin parce que juif, où un vieux monsieur en costume achève, à coups de canne, une personne à terre parce que c'est un juif.

Une fois l'effroi passé, on aimerait comme Eugenia, croire à un moment de folie collective, à des regrets que des haines primitives aient tourné à une violence sauvage.

Sur ce sujet, l'auteur enfonce le clou avec réalisme : pour les habitants de Jassy, tout ceci ne serait pas arrivé si les Juifs étaient partis au moment on leur demandait gentiment !

 

Eugenia est un bon roman, même si inégal dans l'intérêt qu'il a suscité chez moi.

Le versant historique m'a semblé mieux réussi et plus efficace que l'aspect purement romanesque.

En téléchargement en version numérique sur de nombreuses plateformes. Évitez le grand méchant A

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Les heures indociles de Éric Marchal,

Pocket 2019

 

“Londres, 1908 : engoncé dans ses principes, le siècle renâcle à commencer. Trois combats se rencontrent alors : la suffragette Olympe Lovell, militante acharnée pour les droits des femmes ; le médecin Thomas Belamy, métis annamite déterminé à marier sciences occidentales et orientales et Horace de Vere Cole, poète excentrique, aristocrate et plaisantin de génie... Trois avant-gardistes dont les ambitions, tribulations et passions contrariées s'apprêtent à faire trembler l'Angleterre victorienne…”

 

Un roman très sympathique et intelligent qui embarque complètement le lecteur.

L'auteur nous transporte littéralement dans la ville de Londres du début des années 1900. Les descriptions des ambiances, des lieux, de la vie quotidienne chez les pauvres comme chez les riches, sont minutieusement travaillées, apportant un grand plaisir à la lecture.

La narration, très habile nous fait découvrir petit à petit les trois personnages principaux bien en amont de leur rencontre.

Avec Olympe Lovell, on pénètre dans le milieu des suffragettes. Cette héroïne aurait aujourd'hui toute sa place parmi les Femen.

N'hésitant pas à faire des coups d'éclat auprès des puissants, cette jeune femme, au caractère bien trempé est farouchement attachée à son indépendance et à sa liberté.

Avec le séduisant Thomas Belamy, on baigne entre les séries « Urgences » et « Docteur House » qui seraient transposées cent ans en arrière. C'est extrêmement divertissant, on prend plaisir à suivre ce docteur non conventionnel et humaniste dans un certain nombre d'enquêtes médicales.

Nos deux héros seront au cœur de nos questionnements de lecteur.

Leur passé recèle des secrets qu'au fil des pages, il nous tarde de découvrir.

Le personnage d'Horace de Vere Cole, le plus fantasque, amène encore une pointe d'originalité au tableau. Pourtant, il est pour moi le moins réussi des trois.

Il amuse au début par ses excentricités mais sur le long terme, ses frasques finissent par lasser. (850 pages tout de même!)

La rencontre de ces trois personnages hors du commun est le cœur de l'intrigue.

Comme le dit très bien la page de garde « Chacun est un rebelle. À deux, ils sont dangereux. À trois, ils sont incontrôlables. »

La première partie est à la fois intéressante et passionnante On regrette cependant que la deuxième partie change un peu d'orientation et que ce livre ne devienne qu'un roman d'aventure. Multipliant les intrigues, les rebondissements et les bagarres, on a hâte de finir, alors même qu'on reste très attaché aux personnages.

En téléchargement en version numérique sur de nombreuses plateformes. Évitez le grand méchant A

Dernières sorties VOD

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Gloria Mundi de Robert Gédiguian

avec Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan,

1h47, drame, France

“Daniel sort de prison où il était incarcéré de longues années et retourne à Marseille.

Sylvie son ex-femme l'a prévenu qu'il était grand-père. Leur fille Mathilda vient de donner naissance à une petite Gloria. Le temps a passé, chacun a fait ou refait sa vie…”

Un film assez bouleversant, qui ne va pas nous réconcilier avec le projet de société qu'on nous impose de plus en plus aujourd'hui. Robert Guédiguian dresse un constat tristement amer de notre société et, si on trouve «la barque bien chargée», l'essentiel reste malheureusement très plausible !

Dans cette galerie de portraits brossés à partir des membres d'une même famille, il me semble que les « anciens » sont plus réussis que les représentants de la jeune génération. Il n'en reste pas moins sûr qu'ils sont beaucoup plus attachants.

Ariane Ascaride incarne parfaitement bien la mère (devenue grand-mère dès le début du film) usée par une vie d'un travail physique et inintéressant. Désabusée, Sylvie n'a même plus foi en la possibilité d'une avancée sociale quelconque. Avec son mari, ils forment un couple de travailleurs modestes qui constate et se désespère de ne pouvoir aider leurs enfants.

Les deux jeunes femmes (demi-soeurs), filles du couple, incarnent les différents visages de la nouvelle génération de travailleurs. On retrouve, comme dans le dernier film de Ken Loach, le fantasme de l'auto entreprenariat. Le compagnon de Mathilda se lance comme chauffeur avec son lot de précarité tandis que cette dernière enchaîne les contrats à durée déterminée et se sent (à raison) exploitée.

Face à eux la sœur de Mathilda et son compagnon sont atroces ! Avides, sans scrupules, ils n'hésitent pas à exploiter plus pauvres qu'eux.

L'analyse est fine mais légèrement écornée par certains aspects plutôt inutiles et qui viennent brouiller le propos. Des histoires « de coucheries » restent un peu énigmatiques. Peut-être Robert Guédiguian a-t-il voulu creuser encore plus le fossé entre les générations ? Si tel est le cas, il me semble que c'est un peu hasardeux...

Au centre de ce "tableau social", Daniel qui a passé de nombreuses années en prison est, durant la majeure partie du film, spectateur de notre nouveau monde. Faisant le point sur les changements dans la ville, dans la vie, il peine à trouver sa place dans cette société qui ne semble que reproduire les inégalités et les drames.

 

VOD :  http://www.allocine.fr/film/fichefilm-269632/telecharger-vod/

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It must be heaven de Elia Suleiman

 avec Elia Suleiman, Gael Garcia Bernal, Tarik Kopty,

1h42, comédie, drame, Palestine, Turquie

 

“Elia Suleiman fuit la Palestine à la recherche d'une nouvelle terre d'accueil, avant de réaliser que son pays d'origine le suit toujours comme une ombre”

 

Une vraie comédie de l'absurde, il faut donc aimer ce genre assez particulier pour apprécier « It must be heaven ». Il y a chez Elia Suleiman une bonne dose de Jacques Tati et un zeste de Buster Keaton avec en prime, beaucoup d'images très esthétiques.
Ce mélange offre un film à la fois burlesque et poétique.

Trois grands moments se dessinent, ils correspondent à trois lieux géographiques : Nazareth, Paris et New York.

Où qu'il soit, Élie Suleiman n'est pas acteur mais spectateur. Il observe le monde et si les situations sont souvent très drôles c'est aussi son regard particulier qui nous amène à rire.

Dans sa ville natale, Élie Suleimane voit une violence institutionnalisée, un pays archaïque où on conte des légendes et où on multiplie inutilement les pas car on transporte encore l'eau sur la tête.

 

Le paradis n'est pas là, à Paris peut-être ….

 

Ici la police est bien mise mais adepte de tout ce qui roule, tout aussi ridicule. Le jour du 14 juillet, la ville est déserte, les magasins fermés, à croire que tous les Parisiens sont au défilé.

Pas assez politique, le film d'Elia Suleiman ne trouve pas acquéreur. Peut-être que New York lui donnera sa chance ?

 

Une scène avec un chauffeur de taxi qui voit pour la première fois un Palestinien est absolument géniale. Mais ici aussi tout semble être étrange à l'acteur : toute la population est armée, la police entreprend de drôles de chorégraphies pour arrêter un ange, les intervieweurs font les questions et les réponses…

 

Ce périple permettra à Élie Suleiman de redécouvrir ce qu'il ne voyait peut-être plus dans son pays où tout n'est pas aussi archaïque qu'on peut le croire.

 

Le film est une succession de sketchs mais le fil narratif n'est jamais rompu. Certains passages sont certes nettement meilleurs que d'autres, le film est un peu trop long, mais l'ensemble très original est vraiment réjouissant sans avoir besoin de longs discours.

VOD : http://www.allocine.fr/film/fichefilm-266837/telecharger-vod/

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Les Misérables de Ladj Ly

avec Damien Bonnard, Alexis Manenti, Djebril Didier Zonga, Issa Perika,

1h45 policier drame France

 

« Stéphane, tout juste arrivé de Cherbourg, intègre la brigade anti-criminalité de Montfermeil, dans le 93. Il va faire la rencontre de ses nouveaux coéquipiers, Chris et Gwada, deux « bacqueux » d'expérience. Il découvre rapidement les tensions entre les différents groupes du quartier. »

 

Un film prenant qui présente avec réalisme la poudrière qu'est la banlieue. Ladj Ly s'abstient des jugements hâtifs et péremptoires. Il donne à voir, mais dans sa manière de traiter le sujet, il soulève forcément des questions chez le spectateur.

La première partie du film est en quelque sorte descriptive. C'est une immersion totale dans la vie quotidienne d'une cité où différents groupes tentent, tant bien que mal, de coexister : des enfants désoeuvrés, des parents démunis, des dealers, des médiateurs magouilleurs, Les Frères musulmans…. Cette première approche se fait à travers le regard de  « Pento » le  "baqueux"  fraîchement débarqué. Ses réserves face aux méthodes et à l'attitude de ses collègues participent à la vision nuancée souhaitée par le cinéaste. II n'y a pas d'un côté tous les gentils et de l'autre tous les méchants.

Dans la seconde partie, le film social se double d'un film policier. Lors d'une bavure, les trois policiers sont filmés par un drone manipulé par un enfant. Le rythme s'accélère. Pour retrouver le drone, de drôles d'alliance vont se nouer.

Une telle vidéo provoquerait des émeutes or cela m'arrangerait ni policiers ni trafiquants !

 

Il me semble qu'ici, « Les Misérables » ce sont surtout les enfants. Tout au long du film, ce sont eux qui subissent les principales violences : bringuebalés, manipulés, souvent considérés comme quantité négligeable.

C'est leur révolte qui va conclure le film nous laissant sur une interrogation : comment tout cela va-t-il finir ?

Le film a été diffusé à l'Élysée. Selon les médias : « Le président a été bouleversé par sa justesse, il a demandé à son gouvernement de rapidement trouver des idées et d'agir pour améliorer les conditions de vie dans les quartiers ». Voilà des propos qui laissent perplexe. J'ai peine à croire que le monde politique découvre en 2019 avec « Les Misérables » la situation dans les banlieues dites difficiles !!

VOD : http://www.allocine.fr/film/fichefilm-273579/telecharger-vod/

Des livres pour ceux qui n'ont pas les mêmes goûts

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La Purge de Arthur Nesnidal 

Julliard, 2018.

 

Un étudiant décrit le quotidien d'une année d'hypokhâgne, sacro-sainte filière d'excellence qui prépare au concours d'entrée à l'École normale supérieure.

Face au bachotage harassant, au formatage des esprits et aux humiliations répétées des professeurs sadiques, la révolte gronde dans l'esprit du jeune homme…

 

Un sujet bien intéressant mais totalement gâché ! Le livre est si mal écrit qu'il a failli plusieurs fois me tomber des mains. Le style est ampoulé au possible. Les descriptions des profs, des élèves ,du self ...sont si excessives, dans le fond et dans la forme, qu'elles perdent toute crédibilité. On a souvent à faire à de longues listes d'adjectifs qualificatifs qui rendent le style plus lourd qu'éclairant.

Le propos est noyé dans une tentative d'érudition qui devient très vite irritante pour le lecteur.

Certains passages frisent l'incompréhension. La finalité de certaines phrases nous laisse perplexe. L'auteur veut dénoncer le mépris des professeurs mais on finit par se demander si lui-même ne méprise pas son lecteur !

Celui qui se qualifie lui-même comme “l'unique loup dans la meute des caniches” me donne l'air de souffrir du complexe de supériorité qu'il traque chez les autres. “Ces professeurs hérissés, écumants, rageurs, la craie au poing, la hargne aux lèvres, le costume en bataille, et le cri à la bouche...”

“C'était la la jeunesse de notre civilisation, informe, rustique, retive à la pensée, hostile aux connaissances...”

 

“La purge” manque sa cible, on ne dénonce pas l'éducation élitiste à la française en usant d'un style qui à chaque phrase semble tenter de “nous en mettre plein la vue”.

La quatrième de couverture ose faire un rapprochement avec Prévert, on en est très loin !

La purge....c'est de lire ce livre !!

En téléchargement en version numérique sur de nombreuses plateformes. Évitez le grand méchant A

Les Républicains de Cécile Goubert

Édition Grasset, 2017

Novembre 2016.

Trente ans après s'être perdus de vue, deux anciens camarades d'étude se retrouvent à l'occasion d'une émission de télévision. La fille en noir et l'écrivain Guillaume Fronsac, un marquis de l'aristocratie d'État devenu banquier d'affaires.

Quel livre prétentieux !

J'ai entendu Cécile Guilbert parler de son livre sur France Inter. J'ai trouvé l'idée de départ intéressante : montrer que personnages politiques, médiatiques et de la sphère économique sortent tous des mêmes grandes écoles.

Lors de son interview, l'auteur semblait vouloir dénoncer cet état de fait, regretter que le milieu des élites ne soit pas plus ouvert.

Finalement, ce roman ne correspond pas à l'idée que je m'en étais fait. Il ne s'agit que d'égratigner tout le monde. Certes il y a des portraits acerbes des hommes politiques, tout le monde en prend pour son grade, droite et gauche confondues.

Mais cela ne ressemble pas à une dénonciation. On dirait plutôt la transcription de rancoeurs de quelqu'un qui crache dans la soupe ! La fille en noir et Guillaume Fronsac passent la nuit à déambuler dans les beaux quartiers de Paris, confrontant leurs existences et leurs illusions perdues, de manière complètement artificielle. Les discours de l'un ou de l'autre sont plaqués dans le seul but de passer tous les thèmes d'actualité en revue. L'aspect roman n'est qu'un prétexte. Du coup le style est à la fois lourd et ampoulé.

Parallèlement, les petites histoires n'ont aucun intérêt. Apprendre que lors d'une soirée étudiante, Copé a vomi.... la belle affaire !

Ce livre peut sembler d'actualité. Il est beaucoup question de manipulation politique et financière, de petits arrangements douteux qui font passer l'intérêt personnel devant l'intérêt collectif. Rien que l'on ne sache déjà. Au fil des pages, on passe de l'ennui à l'irritation. Le ton condescendant de la fille en noir ne nous la rend pas sympathique alors même qu'elle est censée symboliser la rupture avec ce petit monde cynique de l'oligarchie.

En téléchargement en version numérique sur de nombreuses plateformes. Évitez le grand méchant A

Fille de révolutionnaires de Laurence Debray

Stock, 2017

 

"Pourquoi m'avoir exclue de leur histoire ? Voulaient-ils m'épargner le rôle asservissant de gardienne du Temple ? Où était-ce parce que je ne me montrais pas à la hauteur de la légende ?

La culpabilité du rescapé les empêcherait-elles de se confier ? D'un commun accord, ils ne tenaient pas à me relier à leur passé. J'aime à croire qu'ils voulaient me protéger."

 

Un livre qui met en colère tant il suinte de malhonnêteté intellectuelle !

La quatrième de couverture, prometteuse, est terriblement trompeuse !

La fille de Régis Debray est censée nous faire revivre le parcours de ses parents, de Saint-Germain-des-Prés à Cuba, de Che Guevara à la France de Mitterrand.

 

La narration est parfois intéressante mais les analyses personnelles de l'auteure sont d'une mauvaise foi affligeante. Bien sûr, qu'aujourd'hui, on sait que la révolution cubaine a été un échec. Mais qui peut repprocher à la jeune génération, contemporaine de ces événements, d'y avoir cru ?

Laurence Debray, elle, se le permet, à priori plus maligne que tout le monde, elle fait passer son père et ses “acolytes” pour une bande de naïfs, voire d'illuminés.

Cette auteure nous livre des analyses simplistes, réacs, sans aucune profondeur, ni mise en perspective.

C'est un pur règlement de compte avec son père. Les reproches contre celui-ci sont divers et variés : il ne sait pas s'adresser aux gens qui n'auraient pas un bac + 8, il s'est plus occupé du tiers-monde, que d'elle....Il l'a empêchée de boire du coca et de manger des corn-flakes !!

Au fur et à mesure de la lecture, on sombre dans le ridicule. Est-ce du 15 ème degré où cette jeune femme prend-t-elle au sérieux ses complaintes ? À vouloir nous faire pleurer sur son enfance, elle en arrive à nous faire rire !

Pauvre petite fille qui a côtoyé les plus grands intellectuels, qui a voyagé partout dans le monde, dont le père a annulé un rendez-vous avec le président Mitterrand pour partir à la recherche d'un doudou,  offert par Jane Fonda !!

Comme je regrette d'avoir acheter ce livre, catalogue d'inepties !

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Des films

pour ceux qui n'ont pas les mêmes goûts

Emily Dickinson de Terence Davies

de Terence Davies, 2h05, biopic, drame, Grande-Bretagne, 2017.

 

 

Nouvelle-Angleterre, 19e siècle. Dans son pensionnat de jeunes filles de bonne famille, la jeune Emily Dickinson ne cesse de se rebeller contre les discours évangéliques qui y sont professés. À son retour dans sa famille, Émily passionnée de poésie, écrit nuit et jour dans l'espoir d'être publiée.

Les années passent, Émily poursuit sa recherche de la quintessence poétique….

 

Comme il est difficile de rester jusqu'au bout tant on s'ennuie !!!

Le film est austère, long et malgré une belle image, on peine à s'intéresser à cette poétesse qui pourtant le mériterait sûrement.

C'est un film très esthétique, un éclairage soigné, des décors et costumes élégants.

Une fois de plus, cela ne suffit pas….. on passe 2h relativement pénibles.

Pourtant, durant les 10 premières minutes, on y croit un petit peu : Emily Dickinson refuse de se soumettre à certains conformismes, on attend alors les rébellions et les emportements.

Malheureusement, tout cela reste dans l'introspection permanente. C'est l'intimisme poussé à son paroxysme, il semble que rien ne dépasse le bout du jardin de la grande poétesse.

Un film à ne voir que si on est un inconditionnel de sa poésie !

VOD : http://www.allocine.fr/film/fichefilm-237788/telecharger-vod/

Neruda de  Pablo Larraín

avec Louise Gnecco, Gael Garcia Bemal, Mercedes Moran

1h48, drame, biopic, Chili 2017.

 

1948, la guerre froide s'est propagée jusqu'au Chili. Au Congrès, le sénateur Pablo Neruda critique ouvertement le gouvernement. Le président Videla demande alors sa destitution. Il confie à l'inspecteur Oscar Peluchonneau, le soin de procéder à l'arrestation du poète.

 

Quelle déception ! On prend un personnage célèbre, on fait un film poético-loufoque et moi je ressors de là avec cette question lancinante : Neruda était-il comme décrit pendant presque deux heures ? Narcissique, égoïste, arrogant.  Voilà le Neruda de Pablo Larrain.

Seules les deux dernières minutes le réhabilitent dans son rôle de poète dont les vers ont soutenu la cause du peuple chilien.

S'il s'était agi d'un illustre inconnu, peut-être aurais-je pu faire abstraction de toute rationalité, mais là impossible !

À plusieurs reprises, lors de conversations entre les personnages, le lieu change : à l'intérieur, dans la forêt, en montagne puis hop de nouveau à l'intérieur.

La symbolique de ce procédé m'a complètement échappé. Pour certains critiques le film est réussi et du coup “la question de la véracité des faits devient soudainement bien secondaire”. Je pense exactement le contraire. Non seulement le film n'est pas réussi, ce n'est ni un vrai biopic puisqu'il n'y a pas de véracité, ni un vrai polar. Ce film n'est donc absolument pas enthousiasmant.

Durant quelques minutes, on peut entendre une petite sélection des plus beaux vers de Pablo Neruda mais ce n'est pas assez pour faire un film ! Peut-être vaudrait-il mieux les lire ?

VOD :  http://www.allocine.fr/film/fichefilm-239713/telecharger-vod/

Paterson de Jim Jarmusch

avec Adam Driver, Golshifteh Farahani, Rizwan Manji, 1h58 drame USA

Paterson vit à Paterson dans le New Jersey, cette ville des poètes, de William Carlos Williams à Allen Ginsberg, aujourd'hui en décrépitude.

Chauffeur de bus d'une trentaine d'années, il mène une vie réglée au côté de Laura qui multiplie projets et expériences avec enthousiasme et de Marvin bulldog anglais.

Chaque jour,  Paterson écrit des poèmes sur un carnet secret qui ne le quitte pas.

 

Je trouvais le postulat de départ très attirant. Montrer que la poésie n'est qu'une question de regard sur les choses qui nous entourent, est une idée juste et louable.

Dire que la poésie n'est pas la chasse gardée du monde intellectuel, c'est une nécessité.

Je m'imaginais plutôt un air à la Francis Ponge avec son “Cageot”. Une beauté inattendue mêlée à une petite dose d'humour.

On est loin de tout ça avec Paterson. Ce personnage ne donne vraiment pas envie de se découvrir une âme de poète. Cet homme a l'air d'être au mieux indifférent, au pire complètement déprimé,  voire autiste.

On ne sait, ni ce qu'il pense, ni ce qu'il ressent….. peut-être rien ? Quelques rares scènes sortent du lot. Dans son bar habituel, un couple semble jouer régulièrement les "Roméo et Juliette" modernes. La rencontre avec une fillette, elle-même poète est bien trouvée.

La fin du film est plus réussie, mais cela ne sauve pas de deux heures d'un ennui profond.

 

Julien Gester de Libération écrit : “Résolument radieux, délié et anti spectaculaire, Paterson opère à son allure singulière, empreinte d'autant d'indolente tendreté que de délicatesses, et se rêve en précis de Zen américain, attaché à parcourir les sourdes ondes de félicité recouvertes par le fracas du monde plutôt qu'à en sonder les failles où les grands tremblements.”

Si vous comprenez parfaitement cette phrase, courez voir ce film...!

VOD : http://www.allocine.fr/film/fichefilm-228189/telecharger-vod/

... pourquoi pas ?

... vraiment pas mal

... à ne pas manquer

... à fuir !

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