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Escapade à Firenze

Toscane, Italie

10 mai 2019

"Il y a des villes comme Florence, les petites villes toscanes (...), qui portent le voyageur, le soutiennent à chaque pas et rendent sa démarche plus légère."

Albert Camus

Berceau de la Renaissance en Italie, c'est la “capitale” de la Toscane. Firenze présente une richesse artistique exceptionnelle. On y suit les traces de Dante Alighieri, Giotto du Bondone, Donatello, Léonard de Vinci, Michel-Ange, Carlo Collodi... la liste est trop longue pour la dérouler ici. Cette belle ville est un véritable moment d'histoire tout en étant un musée à ciel ouvert. Sa découverte mérite plusieurs jours mais il faut également en profiter pour sillonner la Toscane, ses collines et ses villages charmants.

Dans les incontournables citons : Lucca, Pise, San Gimignano, Volterra, Sienne, la route du Chianti...

Petite visite...

On vient à Firenze pour la “Dolce Vita” propre à l'Italie: ses places, son espresso, son Chianti... mais également pour ses chefs-d'œuvre de l'art de la Renaissance.

Musées, palais... raviront les visiteurs, surtout ceux capables d'affronter des files d'attente de plusieurs heures.

Les autres flâneront le nez au vent et c'est déjà très bien !

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Santa Maria Novella

 

Sur une vaste place, se dresse la première basilique de Firenze. Construite à partir de 1246, sa façade, aux motifs géométriques en marbre vert et blanc, date quant à elle du milieu du 14e siècle.

En 1458 Alberti mêle éléments gothiques et Renaissance, ce qui en fait une des premières façades Renaissance au monde.

L'intérieur recèle des œuvres de référence.

La basilique se trouve au cœur du quartier de la gare, c'est vivant... un flot incessant.

Sur la grande place, des bancs permettent de faire la pause tout en admirant la façade et d'observer la foule…

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Ponte Vecchio

C'est une des grandes originalités de la ville. Construit entre 1335 et 1345, c'est à la fois un pont à trois arches et une galerie marchande.

Sa première construction en bois date de l'Empire romain.

Détruit par une crue en 1333, il est reconstruit en pierre.

À l'origine, ses boutiques étaient occupées par des bouchers, tripiers et tanneurs. Les mauvaises odeurs sont la raison de l'installation des joailliers et bijoutiers en 1593.

En lisant “Mort à Florence”, (voir plus bas) de Marco Vichi, on vivra l'inondation de 1966 durant laquelle les boutiques ont été gravement endommagées.

Ce pont est un véritable témoin de l'histoire de la ville.

C'est le seul pont de Firenze qui n'a pas été détruit par les Allemands en août 1944.

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Piazza della Signora

 

Avec la loggia dei Lanzi, musée en plein air de sculptures Renaissance, elle est, à mes yeux la plus belle.

La place date des 12e et 14e siècles et depuis sa création elle est un important lieu de réunions publiques, de festivités populaires, de révolutions, de supplices…

Avec la présence du Palazzo Vecchio, c'est le cœur politique historique de Firenze.

Construit entre 1299 et 1316 ce palais-forteresse était une démonstration de la puissance de la ville.

À côté on trouve la Galleria degli Uffizi. Construit en 1560 comme édifice administratif, il est devenu un des premiers musées du monde avec François 1er de Médicis (1541-1587).

Aujourd'hui, le musée propose un récapitulatif de la peinture italienne à travers ses plus grands artistes.

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Duomo

 

À quelques minutes, en déambulant dans un dédale de rues piétonnes, toutes plus charmantes les unes que les autres, on tombe dans le cœur religieux de la ville.

Le dôme coiffe la cathédrale Santa Maria del Fiore du 13e siècle. Lui, date de 1436, imposant et spectaculaire, c'est le plus grand du monde en maçonnerie avec 45,5 m de diamètre maximum de la coupole intérieure.

Cette construction, classée depuis 1982 au patrimoine mondial de l'UNESCO, a marqué le début de l'architecture de la Renaissance.

Sur la Piazza, (très encombrée), on trouve également le campanile di Giotto, haut de 84 m (400 marches) !.

Commencé par Giotto en 1334, il a nécessité 26 années de travail. Il est dans la droite lignée du style florentin avec l'utilisation du marbre polychrome.

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Quartier Santa Croce

 

La basilique Santa Croce (1294) est au cœur d'un vieux quartier historique, plein de charme, avec ses ruelles et ses boutiques d'artisanat (encadreurs, antiquaires…).

La Piazza, de forme rectangulaire et spacieuse est depuis le Moyen-âge un lieu de rassemblements populaires. Notamment pour le déroulement du Calcio Storico Fiorentino, sport collectif de la Renaissance, disparu durant le 18e siècle, puis relancé dans les années 1930.

Dans le quartier, on trouve également la Casa Mona Buonarroti. Cette maison, achetée par Michel-Ange est devenue un musée dans lequel on trouve les œuvres de jeunesse du grand artiste.

Pour se restaurer...

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Café Scudieri

Piazza di San Giovanni 19 R

 

Ouvert en 1939, c'est une institution au pied du Duomo. C'est un beau café qui a laissé une large place au bois. Les serveurs sont en costume-cravate, un en particulier semble mener la danse des plateaux, monté sur ressort... on dirait le frère du célèbre acteur Roberto Benigni.

Bien sûr, tout ce décorum a un coût : 4 € un espresso, 3 € un croissant

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Osteria de Peccatori

Piazza San Firenze

Les pizze sont bonnes et comme souvent à des prix beaucoup plus raisonnables que par chez nous. Comptez entre 8 et 13 €.

Mais c'est surtout le lieu qui donne son charme au repas. La place est fréquentée mais moins que les plus courues, ce qui n'est pas désagréable !

La terrasse fait face au “Complesso di San Firenze” un des rares exemples de style baroque dans le centre-ville.

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Coco club

Piazza di Santa Maria

Novella 29 R

 

Drôle de nom qui ne colle pas très bien au lieu, il faut le reconnaître.

La terrasse, très bien située, laisse tout loisir pour observer la forte activité touristique sur cette grande place.

les prix sont peu élevés, les lasagnes très moyennes mais délicieuses gnocchi au pesto à 9 €.

La vitrine est assez fun, décorée avec une accumulation d'objets divers très colorés.

Des musées...

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Museo Novecento

(Musée d'art moderne)

Piazza di Santa Maria Novella, 10

 

Ceux qui refusent de faire la queue pour entrer dans les musées mais qui veulent absolument voir des toiles viendront ici…. ils seront déçus…. mais ils auront au moins visité un musée sans être bousculés !

L'endroit est plutôt agréable dans sa conception, notamment la cour, mais l'ensemble des œuvres présentées ici est très inégal. Inauguré en 2014, il est consacré à l'art italien du 20e siècle.

Dans la collection permanente, on compte, entre autres des œuvres de :

-Giorgio de Chirico (1888-1978) un des fondateurs du mouvement de la peinture Métaphysique.

-Giorgio Morandi (1890-1964) influencé par Cézanne, il appartient au mouvement Métaphysique et Futuriste.

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Officina profumo farmaceuita di Santa Maria Novella

via della Scala, 16 N

 

Une boutique qui se visite comme un musée.

L'extérieur ne paie pas de mine mais une fois la porte franchie, on fait un pas dans le temps qui vaut le coup d'œil. C'est aujourd'hui une maison de parfum mais c'était surtout une ancienne officine d'apothicaire. Ouverte en 1612 par des moines dominicains, cette pharmacie parfumerie est la plus ancienne du monde occidental encore en activité.

Le lieu est beau et chaleureux, fait de comptoirs en boiseries dans une succession de pièces voûtées. On découvre une multitude d'élégants récipients contenant herbes, essences, baumes…

La visite est à la fois charmante et raffinée.

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Bortolucci

via Condotta,12R

 

Pinocchio est bien évidemment à toutes les sauces, partout en Italie mais ici il a vraiment toute sa raison d'être !

En 1981, Francesco Bartolucci fils et petit-fils d'artisans du bois, sculpte son premier Pinocchio. Aujourd'hui ses magnifiques magasins un véritable hommage au travail du bois et au petit personnage de notre vie enfantine.

Pinocchio est un incontournable de Florence puisque c'est un enfant du pays... du moins son père littéraire. Carlo Collodi est né ici en 1826, auteur humoriste et journaliste, il a publié “les aventures de Pinocchio” en 1883

La boutique dont il est question ici fait une très large place à cette icône populaire mais on trouve également quelques autres pièces remarquables comme une moto ou un manège de fête foraine.

Une librairie...

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Librairie française de Florence

Piazza Ognissanti 1R

 

Depuis 30 ans, petit bout de France à quelques mètres de l'Arno.

Une table présente quelques romans qui se déroulent à Florence. On trouve les dernières parutions mais bien évidemment les grands classiques.

Heureusement pour cette adolescente qui annonce à sa mère qu'elle doit lire “20 000 lieues sous les mers”, pour l'école, ici elle a même le choix entre la version complète ou la version abrégée.

La librairie est dans un ancien et assez beau bâtiment, l'intérieur mériterait une déco un peu plus travaillée... mais bon, c'est déjà bien d'avoir un tel endroit, une aubaine pour le voyageur qui n'a pas pris assez de livres dans ses bagages.

Deux livres...

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Le temps qui reste

de Marco Amerighi, Liana Levi, 2019

 

“ À quoi rêve-t-on quand on a 14 ans dans un bourg ouvrier de Toscane ? Pour Sauro, la réponse a l'allure d'un dieu du rock en boa blanc, découvert au début de l'été 1985.

Avec le Docteur, Momo et le Trifo, ils vont chanter comme David Bowie et monter “le meilleur groupe de la région”. Qu'importe si personne ne sait jouer, s'il faut répéter dans la chambre froide d'un abattoir.

 

20 ans plus tard, Sauro qui a coupé les ponts avec sa famille et avec le groupe, reçoit un appel l'informant que son père a disparu.

De retour sur les lieux de son enfance, dans l'ombre suffocante de la NovaLago, la centrale géothermique qui étouffe toujours hommes et paysages, Sauro affronte enfin les démons de cet été tragique où sa vie a basculé”.

 

Un roman brillant et fort, c'est du Sorj Chalandon à l'italienne.

L'auteur mêle habilement une peinture sociale du monde ouvrier et un drame personnel.

La construction narrative accroche complètement le lecteur.

Dès le début du livre, on sait qu'un drame s'est joué entre les quatre adolescents dont on va suivre le parcours tout le long des pages.

Ce drame au cours duquel le Trifo, l'ami handicapé mental, disparaît est le pivot du roman.

Mais deux autres questions vont s'inviter et tenir le lecteur en haleine : où est le père de Sauro aujourd'hui et pourquoi, au cours de cet été tragique de 1985, avait-il mis son fils à la porte ?

L'auteur nous fait progresser dans l'histoire en menant ces trois intrigues parallèlement.

Personnages et faits se mettent en place, petit à petit sous nos yeux. Chaque question aura sa réponse et pour tout savoir il faudra être patient.

Il est vrai que dans ce livre, “la barque est chargée”.

Le monde que nous décrit Marco Amerighi est glauque, bien loin de l'image de carte postale des beaux paysages de la Toscane.

La centrale géothermique est pourvoyeuse d'emploi dans le village mais elle tue à petit feu ses employés et leurs familles.

Sauro, le “Docteur”, Momo et le Trifo vivent dans une ambiance qui nous fait plus penser aux années 50 qu'aux années 1980.

Chaque famille traîne son lot de drames, bizarreries, non-dits... leurs terrains de jeux sont une décharge et des abattoirs infâmes.

 

J'ai été complètement happée par ce roman. Brûlant de savoir tous les éléments pour comprendre ce qui a fait basculer la vie de Sauro, narrateur de cette triste histoire.

 

Je regrette tout de même que le personnage du “Docteur”, le plus lié au héros ne soit pas plus explicité. Ce personnage central reste trop nébuleux jusqu'au bout alors que tout le reste trouve ses justes réponses.

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Mort à Florence

de Marco Vichi,

10-18, 2017

 

“ Novembre 1966, Giacomo, 13 ans, disparaît à la sortie du collège.

Faute d'indice, le commissaire Bordelli s'accroche à une mince piste qui va le mener parmi des nostalgiques du fascisme et de Mussolini.

Plus que jamais hanté par la guerre, il affiche une humeur aussi noire que le ciel qui surplombe alors Florence.

Quelques jours plus tard, sous l'effet des pluies torrentielles, l'Arno déborde et déverse dans les rues des flots de boue qui paralysent la ville et tandis qu'elle sombre, la disparition de Giacomo semble destinée à rester impunie…”

 

La résolution de l'intrigue policière m'a plutôt déçue.

Cela dit, ce n'est pas bien grave, car l'intérêt du livre est ailleurs. Cette enquête est me semble-t-il un simple point de départ pour nous dresser une succession de tableaux de l'Italie des années 60 et nous présenter une galerie de personnages.

Si le procédé n'est pas toujours subtil, la progression narrative est par trop souvent artificielle, la lecture n'en est pas moins agréable.

On suit avec plaisir ce commissaire Bordelli, bourru mais plein d'humanité.

Ses procédés atypiques lui font lier des amitiés si diverses que l'ensemble de la société est couverte : on croise donc, une ancienne prostituée, un gentil truand, un jeune policier, un cuisinier,  un médecin légiste, un scientifique et j'en passe...

Avec Bordelli, on traîne nos guêtres dans les rues de Florence.

Derrière la beauté de la ville on découvre également ses côtés les plus sombres.

Dans ce domaine, notre sympathique commissaire est sans complaisance pour ses concitoyens :

“L'important c'était de dormir, de manger, de peu travailler, de se remplir la bouche de paroles et d'avoir assez d'argent pour aller à la plage. Un peuple de minables qui cherchait le salut dans des rêves de puissance”.

Plus son enquête avance, plus on a à faire à un homme désabusé se demandant avec écoeurement si finalement les Italiens n'étaient pas des fascistes dans l'âme.

Cette noirceur sera plutôt bien symbolisée par l'énorme crue de l'Arno.

Toutes les pages sur cet événement sont très bien écrites. On vit totalement la montée des eaux, la stupeur, l'affolement, les dégâts. Florence perd alors de sa splendeur et le retour à la normale sera lent, les moyens techniques de 1966 ne sont pas ceux d'aujourd'hui.

L'époque joue également un grand rôle dans le charme de ce livre.

On assiste à une enquête "à l'ancienne" faite de longues attentes près de son téléphone…. filaire, de filatures mobilisant beaucoup d'agents...

 

La fin est un peu abrupte, certains aspects me semblent trop rapides eut égard à l'ensemble qui s'étend largement sur des éléments qui ne concernent pas l'enquête.

Cela dit on ne peut pas nier que le dénouement offre, malheureusement, une bonne dose de réalisme.

Une échappée...

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Il Giardino dei Tarocchi

Le Jardin des Tarots à Garavicchio (6 km de Capalbio)

 

C'est certes à 200 km de Florence mais dans le périple toscan, c'est une visite à ne pas manquer.

Niki de Saint Phalle (1930-2002) est une grande artiste.

Autodidacte, elle s'inscrit dans le courant “Nouveaux réalistes". En 1971, elle se marie avec l'artiste Jean Tinguely avec la collaboration duquel elle va réaliser un grand nombre de sculptures-architectures.

Dans le domaine artistique, Niki de Saint Phalle s'est créée un univers coloré peuplé aussi bien de monstres que de Nanas fabuleuses.

Ici, ses sculptures gigantesques trouvent parfaitement leur place dans un décor naturel sur fond de ciel bleu.

L'ensemble du jardin a été réalisé entre 1979 et 1993 et il est basé sur les 22 arcanes du jeu de tarot.

Ses sculptures très colorées et imposantes (15 m pour certaines) sont composées de céramiques polychromes, de mosaïque de miroir et de verres précieux.

“L'impératrice” est une sculpture “maison”. Dans celle qui est à la fois une femme fatale et une mère protectrice, on trouvera une chambre à coucher, une salle de bain...

Dans l'esprit, on trouve bien sûr une forte influence de Gaudi et son parc Güell.

Citons également le Facteur Cheval dont elle aimait la poésie et le fanatisme.

 

Les œuvres de Niki de Saint Phalle restent remarquables car liées également à une certaine idée de la féminité et du féminisme. Le lieu est vraiment féerique !

... pourquoi pas ?

... vraiment pas mal

... à ne pas manquer

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Spécial camping-car
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