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Escapade à Kraków

24 octobre 2016

Un peu d'histoire....

Il paraît que si Varsovie est le cerveau de la Pologne, Cracovie en est le cœur !!

À 2h de vol de Paris, une belle ville tourmentée par l'histoire et construite sur des légendes : un dragon, des frères ennemis, un sonneur de trompette …

Suivez le guide...en avant pour la visite:

-La porte fortifiée et les restes du mur d'enceinte aujourd'hui remplacé par la ceinture du jardin Planty qui offre une agréable balade dans la verdure tout autour de la vieille ville.

 

-La barbacane : c'est la mieux préservée d'Europe (XVe siècle) aux murs épais de 3 m, percée de 130 meurtrières et coiffée de 7 tourelles.

 

- L'élégante rue Floriańska : au passage, un petit regard sur l'hôtel de la rose qui hébergea Balzac durant ses séjours en Pologne. Au dessus de la porte d'entrée, une phrase en latin nous précise que « cette bâtisse demeurera debout jusqu'à ce que la fourmi ait bu toute l'eau de l'océan et la tortue fait le tour de la terre »

- Il faut aller à différentes heures sur la grande place du marché bâtie en 1257 pour en savourer les ambiances différentes. De belles façades, l'ancienne halle aux draps, le beffroi, l'église Sainte-Marie (XIVe siècle) érigée par deux frères rivaux. Ces deux tours sont dissymétriques et elle ne fut jamais achevée suite au meurtre fratricide de l'un d'eux. L'arme du crime est exposée sous les arcades de la halle aux draps...Je laisse les curieux partir à sa recherche !!

 

-L'université : Collegium Maius est installée dans une maison d'angle, qui bénéficie d'une magnifique cours du XVe siècle. Parmi ses élèves célèbres : Nicolas Copernic

-L'église Kósciot Franciszkanów brûlée en 1850, l'église des Franciscains (du XIIIe siècle) a gagné en retour les chefs d'œuvres de Wyspiański : des vitraux Art Nouveau dont le monumental « Dieu le père »

- Sur une colline, dans la ville, la forteresse de Wawel domine la Vistule. L'ensemble n'est pas particulièrement beau mais il laisse le promeneur songeur face à cette juxtaposition de styles.

-Dans l'ancien quartier juif, la synagogue réformée de style néo mauresque (1862), suscita l'indignation des juifs conservateurs : refus de la tenue rituelle, rejet du yiddish, pas de séparation homme/femme, aujourd'hui le rabbin est une femme !!

Le château royal

Après cette visite....quelques restos

Le restaurant Portofino sur la place de l'ancien quartier juif : de très bons Pierogi ! même pas besoin de choisir entre viande, fromage ou légumes, il y a une assiette avec un assortiment.
Service souriant, prix raisonnables.

 

Le restaurant Ariel : au cœur du quartier juif, une place qui semble avoir échappée au temps. La déco est originale, une profusion de peintures représentant des rabbins, des scènes de vie de l'ancien quartier juif. On ne sait plus où poser notre regard. La carpe façon « Ariel » est délicieuse, la vodka glacée comme il faut et les serveurs bien sympathiques.

Pour le moment, la Pologne reste moins chère que la France. Il ne faut donc pas hésiter à pousser la porte de restaurants qui paraissent un peu chicos, souvent les prix sont ceux d'un restaurant classique à Paris (enfin penser tout de même à regarder la carte avant !)
Chez Szara, c'est un peu class tout en restant sympa. La déco est travaillée, le service efficace et surtout c'est bon !!

Quelques musées

Le musée Oskar Schindler : ce n'est pas un musée sur Oskar Schindler mais dans l'ancienne usine de céramique de ce patron, se trouve un musée qui nous plonge dans la vie de Cracovie durant la seconde guerre. Très belle scénographie. De pièce en pièce, on traverse les heures les plus sombres de la ville : reconstitution d'habitat , de la gare, images d'archives.....Visite très intéressante.

Le musée Rynek underground : Musée qui ne vaut que par son emplacement d'une grande originalité : 4 m sous les pavés de la grande place de Krakow, ce musée retrace 1000 ans d'histoire archéologique de la ville. Il est vanté comme interactif, mais souffre de problèmes techniques : l'audioguide ne se met pas en route au bon moment où radote ...c'est dommage, cela nuit à la compréhension et à l'intérêt.

La mine de sel de Wieliczka (10 km de Cracovie) : une promenade originale dans les entrailles de la terre. Cette mine est exploitée depuis le X eme siècle. 400 marches à descendre pour découvrir le dédale de chambres, de lacs salins et surtout l'impressionnante chapelle de sainte Cunégonde de 22 000 m³, décorée de sculptures en sel. Parmi les visiteurs célèbres, Copernic, Chopin. Il paraît que Gainsbourg voulait la visiter mais aurait renoncé à cause de l'interdiction de fumer !! (dixit le guide français bien rigolo!)

Cracovie, c'est aussi malheureusement le camp d'Auschwitz à 60 km à l'ouest de la ville.

 

L'entrée est gratuite, seul le parking est payant.

À savoir : il y a énormément de visiteurs. J'ai fait la visite un samedi, peut-être vaut-il mieux privilégier un jour de semaine car la foule rend la visite un peu étrange. Enfin quelles que soient les circonstances ou les conditions, je voudrais juste vous citer les mots du professeur Wladyslan Bartoszeski, ancien détenu de Auschwitz : « Des millions d'individus du monde entier savent ce que fut Auschwitz, mais la question essentielle est aujourd'hui de leur faire prendre conscience qu'il dépend d'eux seuls qu'une telle tragédie ne puisse plus avoir lieu. Ce sont des êtres humains qui l'ont provoquée et il n'y a que des êtres humains qui puissent l'empêcher »

Pour rester sur ce thème....un livre

« La mort est mon métier » de Robert Merle, Éditions Gallimard, 1952, collection Folio

 

Ce livre retrace la vie de Rudolph Hoess, commandant du camp d'Auschwitz.

Il est extrêmement bien écrit. Entre roman et document historique, Robert Merle nous livre ce qu'il y a de plus atroce : le degré zéro d'humanisme. L'auteur le dit lui-même, il n'a pas brossé le portrait d'un sadique, ce serait trop facile de résumer le nazisme ainsi, or c'est pire que ça et beaucoup plus complexe. Rudolph Hoess ne sait qu'obéir, il n'a aucune conscience propre, pas d'humanité, pas de morale en dehors de son parti. La seule chose qui l'empêche de dormir est : comment répondre techniquement aux objectifs que lui a fixé Himmler, à savoir, exterminer le plus de juifs possible en un minimum de temps ! Ce livre est terrible et une fois achevé, il continue de vous hanter.

Si vous avez l'âme d'un poète, plongez-vous dans l'œuvre d'Adam Mickiewicz : «  Mon âme est incarnée dans ma patrie... Je regarde ma patrie infortunée comme un fils regarde son père livré au supplice de la roue »

Adam Mickiewicz (1798-1855) est un poète et écrivain polonais considéré comme l'un des plus grand poète romantique. Exclusivement pour ceux qui ont quelques inclinaisons pour les vers, (j'avoue moi-même ne pas avoir lu plus de deux poêmes d'Adam Mickiewicz) !

Pour terminer, deux films à voir... ou revoir

La liste de Schindler de Steven Spielberg, 1994 avec Liam Neeson, Ben Kingsley, Ralph Fiennes.

 

Évocation des années de guerre d'Oscar Schindler, fils d'industriel d'origine autrichienne, rentré à Cracovie en 1939 avec les troupes allemandes. En 1944, il sauvera 1100 juifs du camp d'extermination de Auschwitz.

Avec Spielberg, on a un concentré des artifices du cinéma américain : on sait quand on doit avoir peur, quand on doit pleurer, quand on doit être révolté, on nous dit presque ce que l'on doit penser.

Mais voilà, pour ce film, cela fonctionne parfaitement. On est bouleversé par la cruauté, filmée dans un beau noir et blanc, ému par le parcours d'un homme, qui au fil du temps et au contact de la barbarie, va s'humaniser. Un des rares films à mériter ces trois heures. Il faut au moins ça pour montrer comment « de profiteur de guerre » on devient « un juste parmi les justes », comment on passe du quartier juif au ghetto, du camp de travail au camp d'extermination.

L'homme du peuple, d'Andrews Wajda, 2014, biopic, 2h08, avec Robert Wieckiewicz, Agnieszka Grohowska, Iwona Bielska.

Évocation du combat mené par Lech Walesa, le chef historique du syndicat « Solidarnosc »

Ce film est décevant, un biopic trop long dans lequel on a du mal à entrer totalement. Pourtant ce n'est pas faute de le vouloir ! Malgré tout, c'est un film à voir pour comprendre l'histoire récente de la Pologne (Lech Walesa restant malheureusemant un militant ultra catholique) et avoir une vision du climat de l'Est dans les années 70-80. Les images d'archives se mêlent aux reconstitutions ; elles montrent la brutalité avec laquelle sont réprimées les manifestations, la surveillance des opposants, les files d'attente pour acheter du pain,du lait...

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