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Escapade au Mans (72)

17 octobre 2018

Le Mans à 1h50 de Paris, dans la Sarthe, est communément connu pour ses rillettes et sa célèbre course de voitures.

Ici, il en sera peu question, la ville gagnant, aussi, à être connu pour son patrimoine historique : enceinte gallo-romaine, cité Plantagenêt... et un grand événement autour du livre.

Petite balade dans le centre historique...

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Quai Louis-Blanc

 

Entre les rives de la Sarthe et l'enceinte gallo-romaine, c'est une belle promenade puisque le lieu a été aménagé en jardin. Les parcelles plantées d'arbustes et vivaces sont séparées par des bandes de gazon.

Cet aménagement met en valeur l'enceinte qui date du 3e siècle. Elle est très bien conservée sur environ 500 m. Classée au titre de monument historique depuis 1862, elle présente des ornementations géométriques polychromes qui la rendent originale.

Du quai Louis-Blanc, face au pont Yssoir, un tunnel monte la pente de la cité pour atteindre le centre-ville. Ce tunnel, construit au 19e siècle, a longtemps été réservé au tramway. C'est le moyen le plus direct de se rendre sur les hauteurs de la cité mais mieux vaut flâner et monter doucement par les ruelles moyenâgeuses

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Ruelles de la cité Plantagenêt, rue de la Verrerie, Grand rue, Place Saint-Pierre

 

C'est une agréable flânerie dans l'histoire, que le vieux Mans nous offre.

Beaucoup de maisons historiques, représentant des époques différentes, onr été très bien restaurées : maison à colombages, portails Renaissance, nombreux hôtels du 16e siècle…

La ville a bien gagné son label “ville d'art et d'histoire”.

La Maison du Pilier Rouge, bâtisse à pans de bois doit son nom au pilier de teinte ocre placé à l'un de ses angles. La légende en a fait la maison du bourreau qui “venait s'y essuyer les mains pleines de sang” …. mais c'est une légende !

Rue de la Reine Bérengère, la maison des Deux Amis, construite au 14e siècle est une des plus belles demeures.

La place Saint-Pierre, date du Moyen-Âge. On y trouve l'hôtel de Vignolles, aussi nommé Le Petit Louvre. L'ancien palais royal deviendra l'hôtel de ville.

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La cathédrale Saint-Julien du Mans, place Saint-Michel.

Pas une escapade sans sa cathédrale !!

Une fois de plus, ne faisons pas semblant, les membres de “Pourvu Qu'on Ait Livre's” sont impressionnés par les performances de construction eut égard à l'époque mais reste relativement froids quant à l'esthétique de ses monuments.

La cathédrale Saint-Julien est l'un des plus grands édifices de l'époque gothique romane de France. Elle est le témoignage médiéval du style architectural du gothique angevin.

Commencée vers 1060, elle a été achevée sous sa forme actuelle vers 1430. Située sur une butte, elle possède une tour qui culmine à 64 m, ce qui en fait l'édifice le plus haut de l'agglomération mancelle.

Au bout de la place Saint-Michel, l'escalier du “Jet-d'eau” offre une belle perspective sur la place des Jacobins.

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Place des Jacobins

 

C'est l'une des places les plus importantes du Mans. Située en contrebas de la cathédrale, elle est bordée par l'Espace Culturel des Jacobins et la cité judiciaire qui date de la fin des années 1980.

La place est née sous la Révolution. En 1794 elle était tournée vers le commerce et plus particulièrement le marché aux bestiaux.

Dès la fin du 19e siècle et tout au long du 20e siècle, la place des Jacobins est devenue un espace privilégié pour des événements particuliers : expos, foires, feux d'artifice…

En 2013, l'Espace Culturel Jacobins voit le jour : un nouveau théâtre de 822 places, des salles de cinéma, un espace polyvalent, une salle de répétition, un lieu d'exposition.

Un événement

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la 25e heure du livre :

“Faites Lire ! ” début octobre

 

“Faites Lire !” est l'un des cinq plus anciens salons du livre de France.

Sur deux jours, les animations sont nombreuses : des livres pour tous les goûts, des entretiens avec des auteurs, des dédicaces, la remise des prix littéraires de la "25e heure du livre”...

Dès le mois de septembre, des animations ont vu le jour dans la ville : spectacles, Cafés lecture... Des citations de phrases, de vers... sont également disséminés au sol. Un peu partout, on marche sur Hugo, Balzac, Rimbaud... !!

Une librairie...

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Thuard librairie, 24 rue de l'étoile, 72100 Le Mans

 

Grande et lumineuse, c'est un plaisir de fureter entre les étals qui mettent à l'honneur beaucoup d'ouvrages.

Les libraires dispensent leur coup de cœur, signant leur petit mot on peut suivre les goûts des uns et des autres.

Si vous cherchez un livre à offrir, un libraire mènera un interrogatoire discret pour déterminer les goûts de celui ou celle qui recevra le cadeau.

Deux livres...

La rentrée littéraire

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Chien-loup de Serge Joncour

Flammarion, 2018

 

“ L'idée de passer tout l'été coupés du monde angoissait Frank, mais enchantait Lise, alors Frank avait accepté, un peu à contrecœur et beaucoup par amour, de louer dans le Lot cette maison absente de toutes les cartes et privée de tout réseau. L'annonce parlait de calme et de paix mais pas du passé sanglant de cet endroit que personne n'habite plus et qui avait abrité un dompteur allemand et ses fauves pendant la Première Guerre mondiale”.

 

La narration navigue habilement entre 1914 et 2017 créant un suspense qui va crescendo et qui attache le lecteur aux événements ainsi qu'aux personnages des deux époques.

 

L'ambiance et les descriptions, aussi bien des paysages que des aspects plus sociétaux du petit village retiré du lot, sont particulièrement bien réussies. On est totalement captivé.

 

Pendant la grande guerre, les jeunes hommes sont partis au front. Au village et dans les collines, ne restent plus que les femmes, les enfants, les hommes âgés et les bêtes soustraites à la réquisition.

Le roman pourrait se contenter de nous restituer cette nouvelle vie. Le dur labeur des femmes qui remplacent leur mari aux champs, l'angoisse de l'attente des nouvelles d'un front, qu'on peine à imaginer, de ce lieu si reculé... La présence d'un dompteur allemand qui veut échapper à la guerre et sauver ses fauves va donner une originalité indéniable au roman.

Aux craintes liées à l'époque tourmentée, vont s'ajouter des inquiétudes de proximité. La présence des fauves fait naître des peurs, des superstitions, des légendes, qui traverseront les années jusqu'en 2017.

 

Franck et Lise sont nos contemporains. Dans ces mêmes collines, ces deux végétariens viennent, le temps d'un été, remplacer ceux qui un siècle plus tôt, vouaient un certain culte à la viande. Celle qui reconstitue la force du travailleur, qui n'est plus en 1914 le privilège du seul Seigneur.

Franck est la caricature de l'homme moderne, prêt à parcourir des kilomètres pour trouver du réseau !

Mais au final, c'est avec lui que nous ferons le lien entre passé et présent.

L'arrivée d'un chien loup dans sa vie va le mettre sur la piste de cette histoire de dompteur mais aussi le confronter à la brutalité du monde animal. Cette dernière est-elle si éloignée de la violence du monde moderne?

Amazon et Netflix ne sont-ils pas les fauves des années 2000 ?

 

Ce roman, bien documenté, tient en haleine. On regrette tout de même des répétitions inutiles. Répétitions qui pourraient servir, si on faisait traîner la lecture sur plusieurs semaines. Or cela n'est pas le cas tant on veut savoir ce que chacun est devenu en 1914 comme en 2017.

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À son image de Jérôme Ferrari

Actes Sud, 2018

 

Antonia jeune femme corse est photographe. Elle n'a que 38 ans lorsqu'elle trouve la mort dans un accident de voiture. Le temps des funérailles, célébrées par un prêtre qui n'est autre que son oncle et parrain, est l'occasion de retracer les épisodes marquants de la vie d'Antonia, en se servant de sa relation à la photographie.

 

Jérôme Ferrari signe incontestablement un très beau texte.

Cependant, en choisissant comme fil conducteur “les liens ambigus qu'entretiennent l'image, la photographie, le réel et la mort, l'auteur multiplier les thèmes.

Ces derniers sont toujours bien à propos mais l'articulation est parfois trop floue, empêchant le lecteur de s'attacher totalement à la narration.

Chaque chapitre éveille en nous un l'intérêt, mais l'ensemble m'a paru trop fourre-tout : les considérations sur la religion de l'oncle d'Antonia prêtre, l'histoire des indépendantistes corses depuis les années 80, l'apparition des photographes de guerre au début du 20e siècle, le parcours professionnel de la jeune photographe, la guerre de Yougoslavie….

Les passages qui m'ont le plus accrochée sont liés aux évocations du FLNC.

Sa passion pour la photographie amène Antonia à poser un regard critique sur les indépendantistes qui font pourtant partie de sa vie intime.

La jeune femme veut parcourir le monde, photographier les événements importants et à travers son regard, les faits de gloire des indépendantistes deviennent le plus souvent ridicules.

 

Le roman de Jérôme Ferrari est à la fois mystique et politique et c'est ce deuxième aspect qui m'a le plus captivée.

Un cinéma...

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Les cinéastes,

42 place des Comtes-du-Maine, 72100 Le Mans

 

 

Cinéma de 4 salles, labellisé “art et essai”, l'endroit est agréable et convivial.

La programmation est de qualité et les actions en direction du jeune public sont nombreuses.

Le hall est agréable, tables et chaises pour prendre un café en attendant la séance.

Des vitrines présentent, en ce moment, des objets fabriqués par une association de femmes du Burkina.

Deux films...

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Un peuple et son roi de Pierre Schoeller

avec Gaspard Ulliel, Adel Haenel, Olivier Gourmet, Louis Garrel

2h01, drame historique, France

 

En 1789, un peuple est entré en révolution. Écoutons-le. Un peuple et son roi croise les destins d'hommes et de femmes du peuple, et de figures historiques

Leur lieu de rencontre est la toute jeune Assemblée Nationale. Au cœur de l'histoire, il y a le sort du roi et le surgissement de la République.

 

Évoquer la Révolution, c'est respecter un savant équilibre de trois axes indissociables : un peuple, certes, mais pas réduit à une poignée de parisiens, une royauté et non pas qu'un roi, les grandes figures qui ont donné naissance à la politique et qu'on ne peut pas ne laisser qu'entrevoir.

Le film de Pierre Schoeller est beaucoup trop réducteur pour être intéressant. Le postulat de départ était risqué, l'angle de vue choisi original mais cela ne suffit pas et on finit par s'ennuyer devant un film construit comme une suite de tableaux qui se voudraient symboliques.

Le film n'apporte rien de nouveau comme il en avait a priori l'intention. Il apporterait même, de la confusion sur l'enchaînement des événements.

Le “peuple” mis à l'honneur ici, est si magnifié qu'il en est peu crédible.

Quant au roi, que les critiques s'accordent à voir si différent des “Louis XVI” qu'on a présenté jusqu'ici, je ne vois vraiment pas en quoi !!

Comme le plus souvent, on a affaire à un homme totalement dépassé par les événements. Choisir de le montrer seul, de le décontextualiser ne le sert ni lui, ni l'Histoire.

Mettre aux oubliettes Marie-Antoinette et la cour de manière plus générale,  paraît incongru.

Au final, “Un peuple et son roi” n'est qu'un film esthétisant. Les images sont belles, même trop belles et desservent le propos . Même la crasse est belle ....sans parler des bords de Seine, où les lavandières chantonnent en trimant, on ne les aura jamais vu aussi propres.

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Amin de Philippe Faucon

avec Moustapha Mbengue, Emmanuelle Devos, Marème N'Diaye

1h31, drame, France.

 

 

Amin est venu du Sénégal pour travailler en France, il y a 9 ans. Il a laissé au pays sa femme, Aïcha et leurs trois enfants. En France, Amin n'a d'autre vie que son travail, d'autres amis que les hommes qui résident au foyer.

 

Un très beau film, tout en finesse, au ton juste et qui sait habilement éviter les écueils du genre.

“Amin” ne tombe jamais ni dans le mélo, ni dans le pathos, pas de grands sentiments, pas de ton moralisateur. On assiste à la rencontre de deux solitudes, certes dont les causes sont différentes, mais dont les conséquences font naître les mêmes désirs.

 

En toile de fond, on prend la mesure de la difficulté de vivre de tous ces ouvriers déracinés pour des raisons économiques.

Amin souffre d'être loin de sa femme et de ses enfants mais, travailler en France est un devoir. Sa famille compte sur lui, son village aussi...

 

La vie quotidienne de ses travailleurs est filmée avec beaucoup de sensibilité et de pudeur. Le foyer est à la fois un lieu de solidarité et d'amitié mais pourtant, c'est la solitude qui est palpable à travers les images de Philippe Faucon.

La femme d'Amin, Aïcha est restée au village et, si elle ne vit pas le déracinement, c'est bien de solitude dont elle souffre également. Car c'est sans son mari, qu'elle doit faire face à ses enfants et à la famille au sens large.

 

La rencontre entre Amin et Gabrielle est émouvante. Infirmière, divorcée, elle ne cherche ni grand amour, ni promesse , juste la possibilité de moments de tendresse. "Amin" n'est pas une romance, c'est un film social qui rend compte de la difficulté de vivre la solitude : précarité, désert affectif, poids des responsabilités, soumission.....

Tout en retenue, certains trouveront que le film manque de démonstrations et d'effusions mais c'est pourtant cette absence qui en fait la force.

Pour se restaurer...

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La brochette du boucher (ou le bistrot sur la place),

12 place Saint-Pierre,72100 Le Mans

 

 

Superbe terrasse pour ce bon resto. Menu gourmand à 23,90 € (entrée, plat, dessert)

Formule déjeuner en semaine : 12,50 € plat, dessert, café.

C'est vraiment délicieux et l'accueil est parfait. Les serveurs sont à la fois très sympathiques et dynamiques.

... pourquoi pas ?

... vraiment pas mal

... à ne pas manquer

... à fuir !

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Spécial camping-car
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