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Escapade à Lille

Un étringer qui vint dins ch'nord i brai 2 fos

1 fos quind i arriffe

1 fos quind i r'pars !

Ville du Nord, Lille est la quatrième métropole de France. Son histoire est tourmentée, la ville sera tour à tour flamande, bourguignonne et espagnole avant de devenir française en 1667, conquise par Louis XIV. Dans l'histoire plus récente, Lille a dû faire face à la crise industrielle qui l'a frappée de plein fouet dans les années 1980. Aujourd'hui classée "Ville d'art et d'histoire" c'est le parfait exemple de la conciliation entre la conservation du patrimoine et le monde artistique contemporain. Les escapades à Lille sont toujours riches de la découverte de lieux tous plus originaux les uns que les autres.

Petite balade...

le Vieux-Lille

 

Il faut absolument se promener nez au vent dans les petites rues pavées du vieux Lille.

Une sérieuse rénovation donne un cachet “d'autrefois” aux belles façades franco-flamandes de ce quartier, peuplé de bars et boutiques branchées.

Faire une halte, rue de la Monnaie pour jeter un coup d'œil au musée de l'hospice Comtesse. Fondé en 1237, cet hôpital à été remanié aux cours des siècles.

Derrière les bâtiments, l'îlot Comtesse est une très belle placette.

Pour rejoindre l'étrange cathédrale Notre-Dame de la Treille, il faut impérativement passer par la Place aux Oignons. Minuscule, elle est adorable avec ses pavés et ses façades franco lilloises.

Vous ne pourrez pas manquer la cathédrale, tant la bâtisse est étrange !

L'édifice néogothique (1854-1947) en impose par sa taille, mais surtout par sa façade : un arc d'ogive de 30 mètres de haut, en marbre translucide.

la Grand-Place (place Charles de Gaulle)

Lieu de tous les passages et des rendez-vous.

Au centre, la déesse sculptée en 1845 par le douaisien Théophile Bra, elle commémore la résistance de la ville lors du siège autrichien de 1792.

Autour des terrasses accueillantes pour observer les façades : un ancien corps de garde 1717 , les locaux de La Voix du Nord, la très belle vieille bourse, un joyau de la Renaissance flamande...

 

À un saut de puce de là, il ne faut pas manquer le très bel opéra (1913),  la Chambre de commerce et d'industrie, réalisée entre 1910 et 1921 et son beffroi de 76 m.

Place de la République

Trait d'union entre le centre ancien et la ville du 19ème, cette vaste esplanade accueille de part et d'autres, deux beaux édifices Second Empire : la préfecture (1865) et le Palais des Beaux-Arts (1892), voir plus loin dans “quelques musées”.

L'Hôtel de ville

 

Sur le chemin, vous ne manquerez pas la Porte de Paris, un monument-hommage à Louis XIV, érigé en 1692, après la prise de la ville en 1667.

Puis à quelques pas, l'hôtel de ville et son prodigieux beffroi de 104 mètres de haut, oeuvre Art déco classé au patrimoine mondial par l'Unesco.

Une pause s'impose sur l'esplanade à l'entrée de la gare Saint-Sauveur.

Une ancienne gare de marchandises, réhabilitée et ouverte au public en 2009 : expositions, concerts, cinéma, café... ici la culture est ludique.

Le marché de Wazemmes

 

Wazemmes est un ancien Faubourg ouvrier attaché à la ville en 1858.

Chaque dimanche, son marché est le lieu où on se presse : épices, viande, primeurs, vêtements sont vendus dans une ambiance populaire.

Dans les environs, on notera aussi la présence de la Maison Folie de Wazemmes, encore un bel exemple de réhabilitation. L'ancienne filature de 1855 est aujourd'hui un lieu de culture : concerts, spectacles, expositions, ateliers d'artiste.s..

La citadelle et le bois de Boulogne

Pour terminer cette balade, rien de tel qu'un peu de verdure. La citadelle a été aménagée par Vauban en 1670 qui l'a considérait comme “la reine des Citadelles”

Tout autour, 50 hectares de bois qui en prime, abritent un zoo.

Quelques musées...

Le Palais des Beaux-Arts

Place de la République, lundi de 14h à 18h, mercredi au dimanche de 10h à 18h.

Ce magnifique lieu entièrement dédié aux Beaux-Arts, a été inauguré en 1892.

Lumineux et très bien aménagé, on a littéralement l'impression de se promener dans les différents âges de l'art. Les collections sont prestigieuses, de Rubens à Courbais, des dessins de Raphaël aux sculptures de Rodin.

 

Depuis quatre ans, le Palais des Beaux-Arts à la riche idée de donner carte blanche, chaque printemps ,  à un invité : un dessinateur de BD, un musicien, un collectif (InterDuck).

Cela donne l'occasion de voir des choses très originales mais aussi de redécouvrir à chaque fois, le Palais des Beaux-Arts sous un angle nouveau. Cette année, c'est la gastronomie qui est mise à l'honneur avec le chef étoilé Alain Passard.

 

Pour ma part,  j'ai préféré les installations de Zep et d'InterDuck, mais je reconnais tout de même que cet open Museum est une réussite. À travers des tableaux, sculptures, vidéos et installations contemporaines, Alain Passard nous propose un beau parcours artistique. Ses propres collages sont exposés, un vrai travail d'artiste d'une grande finesse, aux titres aussi poétiques que gourmands : “Émotion pourpre au parmesan”, “Histoire de potiron et betterave rouge”...

Faute de temps je n'ai pu me rendre dans ces deux lieux durant cette escapade mais j'ai plusieurs fois eu l'occasion par le passé d'y voir de très bonnes expositions. Il faut donc guetter le programme et ne pas manquer ces deux espaces : 

 

Le tri postal, avenue Willy Brandt

Ancien centre de tri du courrier, accueillant expositions d'art contemporain, concerts, événements...

http://www.lille.fr/Nos-equipements/Le-Tripostal

Gare Saint-Sauveur, 17 boulevard Jean-Baptiste Lebas

Autrefois, gare de marchandises, la gare Saint-Sauveur a été réhabilitée pour devenir un lieu de culture et un espace de loisirs incontournable pour les petits et les grands.

http://www.lille.fr/Nos-equipements/Gare-Saint-Sauveur

Musées dans les environs...

La Condition Publique

14 place du général Faidherbe, 59100 Roubaix

Un beau lieu atypique. Ancienne friche industrielle de 10 000 mètres carrés, c'est un ancien lieu de contrôle, stockage et conditionnement pour l'industrie textile de 1902 à 1972. Aujourd'hui, La Condition Publique est un lieu de vie et de patrimoine, un lieu de travail et de création, un lieu de diffusion artistique

 

En ce moment : Street Generation (s) 40 ans d'art urbain, du 31 mars au 18 juin 2017

 

Une très bonne expo qui retrace quatre décennies d'évolution de l'art urbain.

Graffitis, collages, peintures sur toile, installations... tous les types d'oeuvres sont représentés ici, réalistes ou abstraites, à grande échelle ou en petit format.

Street Generation (s) regroupe le travail de 50 artistes de renom.

J'ai personnellement un petit faible pour les œuvres de Jef Aérosol. Installées sur les toits terrasses végétalisés, ses personnages réalisés au pochoir sont empreints de réalisme et de poésie.

Jef Aérosol, né à Nantes en 1957, est un artiste issu de la première vague de street art du début des années 80. Si il représente certaines personnalités comme Gandhi, Lennon, Dylan... , il consacre une grande partie de son travail aux anonymes de la rue : musiciens, enfants, passants, mendiants...

La Piscine, Musée d'art et d'industrie André Diligent.

23 rue de l'Espérance, 59100 Roubaix.

 

La beauté à l'état pur !!

Fermée en 1985, la Piscine de Roubaix, très présente dans les souvenirs des roubaisiens ne pouvait pas disparaître. En 2001, la ville ouvrait donc son musée dans ce bâtiment emblématique de son histoire politique, sociale et économique.

Le lieu est original et esthétiquement magnifique.

Les collections mises en valeur par une scénographie très travaillée sont intéressantes : sculptures, tableaux, textiles...

Lille Métropole Musée d'art moderne et d'art brut (LAM)

1 allée du musée, 59650 Villeneuve-d'Ascq

 

 

Seul musée en Europe à présenter simultanément les principales composantes de l'art des 20e et 21e siècle, l'art moderne, l'art contemporain et l'art brut.

Une belle collection variée et intéressante, présentée dans un lieu agréable et bien pensé. Le musée bénéficie en outre d'une situation géographique privilégiée, il est au cœur d'un magnifique parc urbain qui nous accueille, entre autre, par un Picasso et un Calder.

En ce moment : Michel Nedjar introspective

du 24 février au 4 juin

Michel Nedjar est un artiste né en 1947, dans une famille juive en partie décimée durant la Seconde Guerre mondiale.

Pendant son adolescence, il découvre la réalité de la Shoah. Cela marquera durablement son œuvre. La mort est omniprésente. Cette exposition propose d'explorer toutes les facettes de l' œuvre de l'artiste. En cela, c'est très réussi . Pour ce qui est des oeuvres, j'ai été plus réceptive aux “poupées de voyage” et aux “enveloppement et coudrages” qui invitent à la magie du voyage. J'ai moins goûté les films expérimentaux, mais dans ce domaine, je reste toujours perplexe. Quant aux poupées de chiffon et de boue, elles sont pour moi, terrifiantes.

Un cinéma...

Le Majestic

54 rue de Béthune

 

Label “Art et essai” pour films d'auteur ou grand public en VO. Des séances spéciales thématiques sont proposées régulièrement. Ce cinéma est en plus idéalement situé, en centre-ville.

Des films...

Cessez-le-feu de Emmanuel Courcol avec Romain Duris, Céline Sallette, Grégory Gadebois, 1h 43, drame France.

 

1923, George, héros de 14 fuyant son passé, mène depuis 4 ans une vie nomade et aventureuse en Afrique. Lorsqu'il décide de rentrer en France, il y retrouve sa mère et son frère, Marcel, invalide de guerre muré dans le silence.

 

J'ai un avis assez mitigé.

Ce film n'est pas totalement raté mais il est si poussif qu'on finit par s'ennuyer et on le déplore, car le thème est fort intéressant.

Le regard sur les traumatismes liés à la guerre aurait pu faire de ce film un drame poignant.

Malheureusement, malgré de bons acteurs et une belle image, on se surprend à attendre quelque chose (on ne sait pas vraiment quoi !) qui ne vient jamais. Ce film est ambitieux mais il est alourdi par des répétitions inutiles et on peine à s'attacher aux personnages.

De plus, certains procédés tombent complètement à plat. 

Emmanuel Courcol semble vouloir nous faire découvrir par flashback, pourquoi son personnage principal est rentré d'Afrique. C'est une bonne idée...sauf si dès le départ on a compris ce qui avait pu se passer !

Cela dit, ce film a le mérite de rendre hommage aux vies dévastées pendant la première guerre mondiale. Aux douleurs physiques, s'ajoutent le stress post-traumatique et la culpabilité d'avoir survécu.

Finalement, en sortant de la salle on comprend mal pourquoi on s'est tant ennuyé alors que beaucoup d'éléments auraient pu faire de ce film une réussite !?

Aurore de Blandine Lenoir avec Agnès Jaoui, Thibault de Montalembert, Pascale Arbillot, Sarah Suco, 1h29, comédie, France.

 

Aurore est séparée. Elle vient de perdre son emploi et apprend qu'elle va être grand-mère. La société la pousse doucement vers la sortie, quand elle retrouve par hasard son amour de jeunesse.

 

Quel mauvais film ! Je me demande bien ce que Agnès Jaoui est allée faire là ?

J'y allais pour elle et si, malgré tout, elle joue bien, elle ne parvient pas à elle seule à sauver ce film du naufrage.

Que la vie ne s'arrête pas à la ménopause, ce n'est plus une nouveauté. Il fallait donc redoubler de trouvailles pour faire un film original ou drôle. Ce n'est ni l'un, ni l'autre !

Au départ du film, quelques amorces laissent présager des propos irrévérencieux. Mais on est vite déçu. Finalement les idées sont très conventionnelles. On nage dans le politiquement correct. Les seconds rôles ne sont, pour la plupart pas très bons, et les scènes censées être comiques sont dans un cas, sous-exploitées, mais le plus souvent surexploitées. On sourit à peine. Bref un film lourd,  plein de clichés et parfois même exaspérant.

Une librairie...

Le bateau livre

154 rue Léon Gambetta

 

Librairie créée en 1988, elle se situe dans le quartier de Wazemmes, et c'est un vrai plaisir de voir qu'elle résiste à la présence de 2 grandes enseignes en centre-ville.

La grande superficie du lieu permet de mettre beaucoup d'ouvrages à l'honneur.

L'espace dédié à la jeunesse est impressionnant, une offre très riche et classée précisément, notamment pour les ados, ce qui est une bonne idée car on ne lit pas la même chose à 12, 14 ans ou 16 ans.

Le Bateau Livre est un lieu bien agréable dont on ne peut ressortir les mains vides !

Des livres...

Reste le chagrin de Catherine Grive, Jean-Claude Lattès, 2017

Sur le pont du paquebot, des dizaines de femmes jacassent comme à une fête de charité. En 1930, elles traversent l'Atlantique pour aller se recueillir sur la tombe de leur fils ou de leur mari, soldats américains morts pendant la Première Guerre mondiale. Elles viennent de tous les coins d'Amérique.

Ce premier roman est une belle réussite. Différents aspects sont abordés de manière subtile et intelligente. Il y a d'abord la narration de cette étrange traversée à bord de l'America. Toutes ces femmes ont pour point commun d'avoir perdu un mari ou un fils. Pour le reste, elles sont toutes très différentes, elles viennent de tous les coins d'Amérique, elles sont de conditions sociales différentes et leurs histoires personnelles ne se ressemblent pas.

Vient ensuite la réflexion sur le deuil et le souvenir. Comment surmonter la perte d'un enfant, comment faire, alors même qu'on ne veut pas oublier ?

Tout ceci nous est conté à travers le regard de Catherine Troake qui a perdu son fils dans les premiers jours du conflit, il avait 18 ans. C'est son histoire que l'on découvre petit à petit au fil de la traversée.

Cette héroïne, dans le sens littéraire, peut nous émouvoir par sa tristesse mais n'est pas attachante pour un sou.

Elle nous renvoie qu'aimer mal, peut être aussi destructeur que de ne pas aimer du tout !

Loin de tout mièvrerie, j'aurais souhaité un livre un tout petit peu plus long tant il est bien écrit et pose question.

Colette et les siennes de Dominique Bona, Grasset, 2017

 

Août 1914. Il n'y a plus d'homme à Paris. Les femmes s'organisent. Dans une jolie maison, à l'orée du bois de Boulogne, Colette la romancière, la journaliste célèbre, fait venir ses amies les plus proches. Il y a Marguerite Moreno, la comédienne, Annie De Pène, la chroniqueuse, et “presque sœur”, Musidora dite Musi, bientôt la première vamp du cinéma.

Un remarquable travail !

Dominique Bona nous offre un texte ciselé, pour ces quatre beaux portraits de femmes atypiques pour leur époque. Cette belle écriture est enrichie d'un travail de documentation, que j'imagine considérable. Parfois, c'est même un peu trop. À mon grand regret, ma culture artistique du début du 19e siècle ne dépasse guère les noms qui ont traversé les années, jusqu'à aujourd'hui. Du coup, l'évocation des noms d'artistes de music-hall, du théâtre ou même du cinématographe m'a plutôt fait l'effet d'une liste fastidieuse et par trop érudite.

Malgré cela, le charme et l'intérêt général de cet ouvrage n'est pas amoindri.

Intérêt pour l'époque, d'un point de vue historique. L'auteure nous invite à découvrir Paris, déserté par ses hommes, puis peuplé par des femmes en noir.

On est sous le charme de ces quatre femmes qui, “cheveux courts et sans corset”, poursuivent un idéal de liberté sans concession.

Elles sont à l'avant-garde de la modernité et leurs destins très peu conventionnels sont passionnants.

On suit donc chacune avec plaisir, dans leur domaine : écriture, scène, ainsi que leurs projets artistiques, leurs échecs, leurs amours...

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