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Après le silence

Castino Didier

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Liana Levi piccolo, 2015.


« Quand on parle de moi, il y a toujours l'usine. Pas facile de parler d'autre chose »

Dans un monologue destiné au plus jeune de ses fils, Louis Castella se dévoile.

Dire que j'ai failli passer à côté de cet excellent livre !!

Les 40 premières pages ne m'ont pas inspirée au point d'être tentée au renoncement face à ce que j'imaginais être un long monologue d'un ennui terrible. Eh bien je ne regrette vraiment pas d'avoir persisté. Passé le premier chapitre, le monologue se poursuit certes, mais on entre dans une véritable histoire. Une histoire bien ancrée dans la réalité sociale et politique, mais en même temps profondément poétique. Le monde ouvrier des années 1960- 1970 : les difficultés, la dureté du labeur, les combats. Mais c'est aussi une histoire d'amour et de famille. Le narrateur meurt à 42 ans dans un accident à l'usine. C'est lui-même qui nous raconte sa mort et les années qui ont suivi, ainsi l'auteur nous offre ses plus belles pages. C'est aussi une histoire de filiation. Les enfants de Louis Castella vivront la mort du chef de famille aimant, de manière différente du fait de leurs âges respectifs au moment du drame.

Dans la dernière partie du livre, le plus jeune des fils, devenu adulte, fait taire le père. Avec sa parole, nous vivons la fin de la condition ouvrière telle qu'elle était dans les années 1970. L'ambivalence des sentiments entre recherche de ses racines et joie d'en être libéré.

« ...me disant que mourant, il me libérait l'espace encombré du carcan social, étant mort il n'y avait plus d'ouvrier donc plus de fils d'ouvrier et je pouvais ainsi aller au musée. »

Voilà un livre qui fonctionne par symboles, qui gagne en intérêt et en émotion au fil des pages.

À ne pas manquer !

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