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Le baiser

Brocas Sophie

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Julliard, 2019


“ En 1910, une jeune exilée russe découvre à Paris la vie de bohème auprès d'un sculpteur roumain, Constantin Brancusi. Cent ans plus tard, une avocate est chargée d'identifier le propriétaire d'une sculpture, “le baiser”, scellée sur une tombe parisienne.

Élucider les raisons de la mort de l'inconnue devient, pour Camille, un combat personnel : rendre sa dignité à une femme libre, injustement mise au ban de la société”.


Sophie Brocas est partie de faits réels : la sculpture de Brancusi sur la tombe d'une jeune russe suicidée au début du 20e siècle et la bataille juridique d'aujourd'hui pour déterminer à qui elle appartient.

Autour de ces deux éléments, l'histoire tissée est une pure fiction.


La lecture est très agréable. Même si l'histoire sentimentale est marquée par une certaine naïveté, c'est un bel hommage à l'amour, l'art et la liberté.


Une fois fermé, ce livre nous pousse à surfer sur Internet pour faire la part entre la fiction et la réalité. On peut être un peu déçu par le résultat de ses recherches ou au contraire voir dans ce roman, la première étape dans l'envie d'en savoir plus sur Constantin Brancusi.


Né en 1876 en Roumanie, naturalisé français en 1952, ce sculpteur qui a poussé l'abstraction comme aucun, a ouvert la voie à la sculpture surréaliste.

Ce roman nous plonge agréablement dans une époque et un Paris révolu.

On découvre le travail de Brancusi mais également le milieu artistique bohème dans lequel il évolue. On croise avec plaisir le très original Satie (voir à son sujet l'escapade à Honfleur). D'un autre côté on suit Tania, proche des idées révolutionnaires. Sa famille qui voue un culte démesuré au Tsar a préféré l'éloigner de sa Russie natale et l'envoyer à Paris.

L'exil n'empêche pas les aspirations de la jeune fille. Sensible aux droits de la femme et aux conditions des ouvriers, le chemin de l'émancipation de Tania est rude mais également funeste.

N'est-elle que la muse du sculpteur où est-il amoureux d'elle ?


À Tania et Brancusi s'ajoute un troisième personnage : Camille et une deuxième époque : la nôtre.

Ses recherches vont rapidement poser des questions essentielles : L'art est-il un bien marchand comme les autres ? Une œuvre d'art cesse-t-elle, avec le temps, d'appartenir à ceux qui l'ont commandée ? Les ayants droits ont-ils tous les droits au détriment du patrimoine commun ?


Le Baiser est un charmant roman qui interroge intelligemment même si parfois la fiction est un peu légère.

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