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Beyrouth-sur-Seine

Ghoussoub Sabyl

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Stock, 2022

Prix Goncourt des lycéens


« La vie de mes parents, c'est comme la guerre du Liban. Plus je m'y plonge, moins j'y comprends quelque chose. J'arrive à situer les protagonistes, quelques moments marquants me restent puis ensuite, je m'y perds. Trop de dates, d'événements, de trous, de silences, de contradictions.

Parfois je me demande si cela m'intéresse vraiment d'y comprendre quelque chose… »


En 1975, alors que les parents du narrateur décident de vivre à Paris pendant deux ans, la guerre du Liban éclate. Ils ne retourneront jamais vivre dans leur pays qui, pour leurs enfants, ne deviendra que le pays de leur famille et celui de leurs vacances. Sabyl  Ghoussoub interroge ses parents et, à travers leur histoire d'exil, c'est l'histoire tourmentée du Liban qui se dessine sous les yeux du lecteur.


L'auteur développe ainsi plusieurs thèmes. L'exil bien sûr mais aussi la difficulté de s'intégrer totalement dans un pays quand ses pensées et son cœur sont dans un autre.

Comment vivre normalement, alors que la plus grande partie de sa famille vit sous les bombes ?


Il est également très largement question de la transmission. Pour les enfants de Kaïssar, poète et journaliste et de Hanane, le Liban ne sera que le pays rêvé de leurs parents, celui de leurs souvenirs qui n'aura plus rien à voir avec celui d'aujourd'hui.


L'auteur décrit sa mère comme une sorte de gardienne des liens familiaux, accrochée passionnément à son groupe WhatsApp qui lui donne des nouvelles de sa famille et de son pays. Souvent elle refuse de porter, ne serait-ce qu'un regard, sur la politique… d'autant plus que tous les membres la famille ne sont pas du même bord.

Le père, lui, a plus facilement trouvé sa place dans les milieux intellectuels arabes exilés à Paris. Si ses positions et sa personnalité sont parfois difficiles à cerner, pour le lecteur peu au fait de la politique du Liban, on s'amuse beaucoup de son humour acerbe un brin « pince sans rire ».


Si la vague d'attentats qui a secoué Paris au début des années 1980 a bouleversé toute la population, pour les parents de l'auteur, c'est en plus l'impression d'être rattrapés par « leur » guerre.

La narration des événements politiques, de la multiplication des factions ennemies, des tensions du monde arabe (Palestine, Israël, Syrie, Irak…) laisse à penser que le Liban est encore bien loin d'une paix durable, d'une quelconque prospérité.


Ce récit est construit à partir de souvenirs. La chronologie n'est pas toujours respectée, ce qui parfois donne un aspect un peu décousu et brouillon.

Cela étant, il sait être à la fois émouvant et plein d'humour.

Parallèlement, on prend la mesure du malaise des enfants d'exilés. Comme l'auteur le dit lui-même, « Je suis né à Beyrouth dans une rue de Paris ».

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