top of page

Camarade Papa

Gauz

photo (7).heic
1
essai4.png

Le Nouvel Attila, 2018


“1880. Un jeune homme, Dabilly fuit la France et une carrière toute tracée à l'usine pour tenter l'aventure coloniale en Afrique.

Un siècle plus tard, à Amsterdam, un gamin d'origine africaine raconte le monde postcolonial avec le vocabulaire de ses parents communistes.”

La quatrième de couverture nous promet "un regard croisé : Celui du blanc sur l'Afrique et celui du noir sur l'Europe, avec comme trame, une histoire de la colonisation sous un angle inédit…"

Quelle déception ! Malgré quelques excellents passages, l'écriture est le plus souvent inutilement compliquée et, plus gênant encore, la narration terriblement fouillie.

L'histoire de Dabilly était pourtant prometteuse. On a envie de bien saisir le regard de ce jeune homme blanc, de la fin du 19e siècle, sur un pays dont il ne connait rien. Sa découverte de l'actuelle Côte d'Ivoire, au terme d'un terrible voyage et ses multiples péripéties devraient littéralement nous emballer.

Malheureusement, assez rapidement, on perd le fil de la narration, on ne sait plus qui est qui et qui fait quoi. L'auteur joue avec les mots, mais la profusion des noms propres de personnages et de lieux participe à la confusion.


Au final, on se raccroche aux chapitres qui mettent en scène le jeune garçon qui nous décrit le monde d'aujourd'hui avec son regard d'enfant et les mots de l'idéologie communiste de ses parents.

Le fil de l'histoire n'est pas plus clair mais le texte est à la fois drôle et attendrissant. Les prostituées du quartier rouge d'Amsterdam sont des “vendeuses de bisous”, l'école est le “haut lieu de la lutte de classe”, "Moi je sais juste que les plus petits doivent toujours se battre pour arracher au plus grand leurs privilèges de classe. Marko le jaloux est le plus grand de la classe populaire”. Lorsqu'on lui demande quelle est la capitale de la France il clame “la Commune de Paris”. Les découvertes de cet enfant sont racontées avec beaucoup d'humour.

Tout d'abord, Paris, où il s'étonne de l'absence des barricades puis l'Afrique, "pour l'enfer colonial, Camarade papa a raison et demi : aucun diable, juste la chaleur.”

Cependant, ces petits moments agréables ne suffisent pas. On lutte pour que l'ouvrage ne nous tombe pas des mains avec le sentiment de passer à côté d'un très bon livre.

icone retour.jpg
Retour vers l'escapade ou le parcours
bottom of page