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Le champ

Seethaler Robert

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Sabine Wespeiser Éditeur, 2020


“Comment caractériser une vie entière ? Les voix qui s'élèvent ici sont celles des habitants du cimetière, qu'on nomme « le champ » dans la petite ville de Paulstadt.

À la concision des épitaphes, l'écrivain substitue les mots des défunts. Par un souvenir, une sensation fugace, une anecdote poignante, chacun de ces narrateurs évoque ce que fut son existence.”


Plein d'originalité et de poésie, cet ouvrage à parfois plus l'allure d'un recueil de nouvelles que d'un roman. À travers ses mots, c'est le portrait d'une bourgade que l'auteur dessine sous nos yeux. Les uns évoquent leur jeunesse, leur existence, les autres, un échec, un bonheur…

Les témoignages sont multiples et sont le reflet de la diversité des individus qui évoluent dans une même communauté.

Certaines figures apparaissent au travers de plusieurs récits de façon plus ou moins directe : le curé, Le Maire, le marchand de légumes, la fleuriste…

Parfois on regrette que les liens entre les différents personnages ne soient pas plus explicites. Les portraits sont tour à tour émouvants, poignants, tendres, drôles... mais les meilleurs pages restent celles où le point de vue sur un même événement diverge. Une femme qui, tout sourire, se dirige vers un homme, c'est le début d'une histoire sentimentale. L'homme ne saura jamais qu'elle l'a pris pour un autre !

Une fois la lecture achevée, on retient plus les portraits croisés. Les autres, malgré une belle écriture, nous font passer un agréable moment de lecture mais s'évaporent de nos souvenirs si rapidement que cela laisse un léger sentiment de frustration.

Tout au long des pages, Robert Seethaler semble vouloir explorer l'âme humaine sans jugement et sans grandes déclarations péremptoires.

L'ensemble est assez bien résumé par cette introduction d'un des protagonistes : « Réfléchir à la mort de son vivant. Une fois mort, parler de la vie, à quoi bon ? Les vivants n'entendent rien à la première, ni les morts à la seconde. Il y a des souvenirs, il y a des pressentiments. Les uns et les autres peuvent se tromper. »

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