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Le Chapiteau vert

Oulitskaïa Ludmila

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Folio, 2014


“Ilya, Sania et Micha font connaissance à l'école où ils sont les souffre-douleurs d'autres camarades plus grands ou plus forts.

Ilya est laid et pauvre, Sania un musicien fragile, quant à Micha, il est juif...

Les trois amis deviennent dissidents par amour pour la littérature. Le soutien de leur professeur de lettres est essentiel en cette Union soviétique qui vient de vivre la mort de Staline."


Le début m'a plutôt moyennement plu. J'étais un peu perdue dans la multitude des personnages que j'avais peine à identifier entre l'utilisation aléatoire de leur prénom, de leur diminutif, de leur surnom....

Je trouvais également que le roman était trop souvent délayé avec de longs paragraphes sur divers sujets, au demeurant annexes (les théories pédagogiques avec le professeur de lettres, musicales avec Sania...)

Puis finalement, je me suis laissée emporter par ce récit qui par l'intermédiaire de son peuple, nous conte l'histoire de l'URSS de la mort de Staline jusqu'à sa chute.

Les trois amis sont le fil conducteur mais tous les personnages qui gravitent autour d'eux donnent l'occasion d'explorer tous les pans de la société : le corps professoral, les militaires, les écrivains, les candidats à l'exil...

Le foisonnement des personnages, grâce à l'écriture habile de Ludmila Oulitskaïa, devient au final un bel attrait de ce récit.

L'auteure rend très bien la difficulté de vivre dans un monde cadenassé.

Quand l'idéologie pèse sur l'ensemble de la société, la dissidence se joue à peu de chose : une lecture, une simple parole... tout au long du récit, le KGB n'est jamais très loin !

La construction du roman est particulière, on peut la trouver dérangeante ou originale. Si je me place dans la deuxième catégorie, j'avoue qu'au départ, j'étais quelques peu décontenancée.

La narration repart sans cesse en arrière mais en mettant la lumière sur un protagoniste différent. On avance donc à petit pas comprenant actes et décisions de chacun, toujours de façon rétrospective.

Malgré la difficulté de vivre des trois héros, le roman n'est pas dénué d'humour. Un imprimeur d'ouvrages interdits sera sauvé par des bottes acquises au Goum.

Un débat nous entraîne dans des considérations très drôles : un chien de dissident peut-il être gardé, même quelques jours chez un Kagébiste ?

Le Chapiteau vert est un roman qui finit par embarquer totalement le lecteur au point de lui faire ressentir une légère tristesse lorsqu'il est obligé de le quitter !

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