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Le cirque de la solitude

Galy Nadia

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Albin Michel, 2018


"Jacques a été élu,  depuis peu,  Président de la Collectivité Territoriale Corse,  quand il apprend la mort d'un ouvrier clandestin sur son domaine viticole. Doit-il étouffer l'affaire ou livrer le responsable à la justice alors qu'il est l'un des siens ?

Hanté par le retour au pays de son amour de jeunesse et la mort de sa mère, figure charismatique de l’île, celui qui croit à son destin politique, devra choisir entre les liens qui l’unissent à sa terre, le combat politique et la morale..."


Roman inégal qui au final s'avère plus intéressant qu'il n'y paraissait au départ.

Il faut dépasser le premier tiers pour sortir du banal roman “du terroir” dont le seul but serait de nous servir à toutes les sauces la beauté (certes incontestable) de la Corse et de son peuple !


Souvent les descriptions de paysages sont ampoulées, celles des "gueules" frisent la caricature ! On finirait presque par ne plus savoir si c'est le bleu du ciel qui se jette dans la mer ou l'inverse !

Ce sont les personnages et surtout les rapports entre eux qui rendent l'intrigue passionnante.

Toutes les tendances de la politique corse sont représentées ici, à travers les protagonistes et autour du dilemme de Jacques.

Sa mère, Toussainte, figure attachante représente le militantisme communiste.

Son père, non moins attachant cristallise les tiraillements du fils à la fois, intellectuel empreint d'humanisme mais attaché à sa terre et aux siens.

On rencontre également les anciens indépendantistes qui, fortune faite, ne veulent plus de l’indépendance que dans les mots mais surtout pas dans les faits.

Les groupes de pression ne sont pas en reste, ceux qui assurent leurs voix dans les urnes en échange de décisions qui leur sont favorables.

Et puis les ultas aveuglés par leur conception archaïque...

En l'occurrence,  ici,  il s'agit de morale. Un homme est mort mais pour beaucoup, étant marocain et clandestin,  cela n'a que peu de valeur !

Le meurtier, Corse jusqu'au bout des ongles, aurait selon eux droit à la protection de son clan.

Difficile de ne pas être révolté devant ces personnages abjects qui déroulent une argumentation raciste et mafieuse.

Au milieu de tout ça, Jacques,  ami d'enfance de l'assassin veut le succès du oui au référendum sur l'indépendance de l'île. Ses désirs politiques, ses idéaux moraux, ses liens affectifs s’'entrechoquent.

Son envie de bâtir une Corse, loin des pratiques claniques,  paraît parsemée d'embûches.


Des questions politiques restent en suspens jusqu'au bout, c'est parfois frustrant mais il s'agit là d'un roman et non d'une enquête.

D'aucuns trouveront certainement les personnages caricaturaux mais après tout, cette image a souvent été cultivée de l'Intérieur

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