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Le dernier Syrien

Souleimane Omar Youssef

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Flammarion, 2020


“En mars 2011, quand Youssef participa à la première manifestation à Damas, il eut l'impression que le cri de liberté poussé contre le régime d'Al-Assad, après 40 ans de silence et de peur, était un miracle plus puissant que celui du Prophète.

Joséphine, jeune alaouite au charme troublant, réunit chez elle un groupe de jeunes gens pour partager leurs espoirs, leurs rêves, leurs visions de l'avenir, à ce moment où tout semble possible.”


Un roman terrible sur une jeunesse qui rêve de liberté mais à qui on coupe les ailes. Joséphine, Youssef, Mohamad et Khalid aspirent au bonheur, à un monde à la fois libéré de l'oppression de l'État, mais également du poids des traditions. L'amour est au cœur de leurs préoccupations. En ce domaine, l'homosexualité cristallise tristement les tensions au point de réunir les opposants les plus farouches.

Ces jeunes, avides de changement, sont détestés du régime qui les considère comme des rebelles mais ils sont également haïs des islamistes car ils sont laïcs.

On assiste avec émotion, le cœur plein de peine, aux drames que vont vivre ces jeunes gens.

Les pages sur les tortures, subies dans une prison d'État, sont terribles. Les peurs, les souffrances physiques et psychologiques sont décrites avec un réalisme qui fait froid dans le dos.

L'auteur fait tout de même "baisser la tension" avec des passages d'une écriture très poétique même si pas moins triste.

La révolte semble irrémédiablement perdue lorsque l'opposition se trouve noyautée par les islamistes. Le seul point commun entre ces derniers et le groupe de jeunes dont il est question ici, est leur opposition au régime d'Al-Assad.

Sur le reste, leurs visions du monde sont diamétralement différentes.

Joséphine n'est pas dupe, elle sait bien que ce n'est pas auprès des barbus qu'elle trouvera la liberté chère à son cœur. S'ils arrivent au pouvoir, une dictature succédera à une autre.

Le constat est triste et amer. La fuite semble la seule solution pour garder la vie. Comme le dit un des protagonistes, "il y aura bientôt plus de Syriens à l'extérieur qu'à l'intérieur de la Syrie".

Le dernier syrien, très bien écrit et très bien mené n'est pas réjouissant quant à l'avenir. Sous la poésie de son auteur, se dévoile une dure réalité.

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