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Les Dieux du tango

De Robertis Carolina

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Cherche Midi, 2017


« Février 1913. Léda a 17 ans. Elle quitte son petit village italien pour rejoindre en Argentine son cousin Dante qu'elle vient d'épouser. Dans ses maigres bagages, le précieux violon de son père. Mais à son arrivée, Dante est mort. Buenos Aires n'est pas un lieu pour une jeune femme, seule, de surcroît veuve et sans ressources. Elle doit rentrer en Italie. Pourtant quelque chose la retient… »


Un roman qui laisse un sentiment mitigé. Toute la première partie est intéressante. On se penche à la fois sur la condition des femmes et sur l'immigration en Argentine au début du 20e siècle.

L'auteure nous fait entrer dans la vie quotidienne de ces travailleurs pauvres, venus d'une Italie encore plus démunie.

Les immigrés triment pour survivre, ils s'entassent dans des « coventillos » et l'émergence du syndicalisme est souvent réprimée dans le sang. En suivant pas à pas la jeune héroïne, dans son désir d'émancipation mais également l'évolution du tango, on découvre l'histoire de Buenos Aires.

Le tango est né dans les milieux populaires, considéré par la bourgeoisie comme une musique de prostituées et réservé aux bas-fonds. C'est le quartier de La Boca que le lecteur découvre en premier.

Le temps faisant son œuvre, les Parisiens s'étant entichés de cette musique, on suivra Léda dans les beaux quartiers.

Pour pouvoir rester en Argentine, alors que tout le monde veut son retour en Italie, notre héroïne devient un héros. Si l'idée est intéressante, c'est malheureusement là où le roman s'enlise dans des tergiversations qui finissent par être ennuyeuses. L'auteure adopte un style souvent poétique parfois (trop !) lyrique qui fait perdre beaucoup de crédibilité à la narration.

Léda, alors dans un monde d'hommes, a appris à jouer du violon en mimant les gestes, s'est faite embaucher dans un groupe, multiplie les conquêtes féminines... sans être démasquée. On peine à y croire.

Plus on se rapproche du dénouement, plus on a la sensation de sombrer dans un mauvais roman poético érotique dont on ne comprend pas bien le sens par rapport à l'idée de départ.

Si il n'avait pas tant changé de ton en cours de route, ce roman aurait pu être un bel hommage à l'émancipation féminine et à l'histoire de l'immigration en Argentine.


 

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