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La discretion

Guène FaÏza

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Plon, 2020


« Yamina est né dans un cri. ÀMsirda, en Algérie colonisée.

Àpeine adolescente, elle a brandi le drapeau de la Liberté. Quarante ans plus tard,  à Aubervilliers, elle vit dans la discrétion. Pour cette mère, n'est-il pas une autre façon de résister ? Mais la colère, même réprimée se transmet l'air de rien.


La discrétion est un livre émouvant. On découvre en parallèle deux histoires : celle de Yamina dans l'Algérie colonisée puis marquée par le déracinement, celle de ses enfants nés en France dont la place n'est confortable ni d'un côté ni de l'autre de la mer Méditerranée.

Ce roman ne plaque pas d'explications réductrices sur des pensées ou attitude supposées des enfants issus de l'immigration. Faïza Guène avec une écriture plutôt direct brosse de manière subtile le portrait de deux générations d'une même famille.

La mère, complètement dévouée à ses enfants, semble aux yeux de ces derniers, traverser la vie la tête baissée.

Le lecteur, lui, sait que Yamina, adolescente à résisté et dit « non » à certaines traditions qui entravaient sa liberté.

En France, Yamina supporte avec abnégation les petites humiliations quotidiennes, peut-être par habitude, mais sûrement surtout pour que sa famille se fonde dans la masse et que ses enfants ne ressentent pas la difficulté de l'exil de la génération précédente.

Malgré les efforts de Yamina, ses enfants semblent peiner à se défaire de l'histoire familiale que pourtant ils connaissent peu.

Hannah est la plus sensible de la fratrie de quatre enfants.

Capable de se mettre en colère si elle a l'impression qu'on parle à sa mère comme si elle était « débile ». La condescendance la met en rage !

Imane peine a gagner son indépendance, ses parents ne voyant pas l'intérêt de partir du giron familial pour vivre seule.

Le rapport à la langue est également interrogé à travers un épisode concernant Malika la fille aînée.

L'arabe poserait-il plus de problèmes que l'anglais ou l'allemand ?

Les hommes ne sont pas absents de cette histoire. Omar le fils choyé, chauffeur Uber dont la mère continue à repasser les chemises, ne sait comment s'y prendre pour rencontrer l'amour.

Ce roman n'est pas à charge, il relève plus d'une forme de témoignage de la difficulté d'être sans arrêt aux prises de deux mondes dont l'histoire commune n'est pas paisible.

C'est également un bel hommage rendu aux femmes !

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