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Leurs enfants après eux

Mathieu Nicolas

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Actes Sud, 2018, prix Goncourt.


“Août 1992.. Une vallée perdue quelque part dans l'Est, des hauts fourneaux qui ne brûlent plus, un lac, un après-midi de canicule. Anthony a 14 ans, et avec son cousin, pour tuer l'ennui, il décide de voler un canoë et d'aller voir ce qui se passe de l'autre côté, sur la fameuse plage des culs nus. Au bout, ce sera pour Anthony, le premier été, le premier amour, celui qui décide de toute la suite. Ce sera le drame de la vie qui commence...”


J'ai beaucoup de mal à comprendre l'engouement pour ce roman. Peut-être est-il dans l'air du temps ? On a l'air de découvrir le roman social. Pourtant d'autres sont passés par là avec des romans nettement plus passionnants. Didier Castino dans ”après le silence” nous parlait de la fin du monde ouvrier, dans une forme littéraire très travaillée et originale, ce qu'on ne retrouve pas dans “Leurs enfants après eux” de Nicolas Mathieu.

De même Sorj Chalandon, dans “le jour d'avant” explore l'histoire de la classe ouvrière avec émotion et rebondissements, deux éléments quasi absents dans le livre dont il est question ici.

“Leurs enfants après eux” n'est pas un mauvais livre mais il me semble qu'il ne mérite pas d'être porté sur le haut du podium du genre social.

Il s'agit certainement plus d'un roman sur l'adolescence : la transformation, les premiers émois, l'envie de découvrir un ailleurs…

Nicolas Mathieu dit avoir voulu faire un roman générationnel.

C'est vrai que les descriptions des émotions adolescentes sont bien menées mais il faut le reconnaître ce n'est pas très intéressant ! Le mieux rendu est sans aucun doute l'ennui propre au

14-16 ans, malheureusement cet ennui fini par gagner le lecteur.

On suit sur quatre étés, Anthony, Hacin, Steph, chacun représente une classe sociale différente mais tous sont semblables dans leurs envies ou leur désoeuvrement.

On finit vite par se lasser de leurs frémissements devant une goutte de sueur qui glisse entre deux seins, de leurs rendez-vous manqués, de leurs fêtes…

Les personnages évoluent mais peu. Avoir choisi la même saison pour les quatre parties du livre participe à la lassitude. Les situations se répètent, les descriptions souvent très, trop, minutieuses auront certainement un intérêt sociologique et historique dans 50 ans mais pour le moment, elles procurent un effet de roman interminable et sans grand intérêt.

“Leurs enfants après eux” se veut être le portrait d'une jeunesse dans un contexte social empreint de désillusion.

Malheureusement, faute d'avoir beaucoup de choses à dire, le roman s'étire inlassablement à l'image de ces étés inoccupés de cette jeunesse sans idéal précis, autre que de ”foutre le camp”.


 

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