L'énigme de la Blancarde
Contrucci Jean
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L'énigme de la Blancarde de Jean Contrucci,
Le livre de poche, 2002
« Marseille 1891. La ville est partagée en deux. D'un côté, sur la rive nord du Vieux-Port, le quartier réservé où viennent s’encanailler les bourgeois. De l'autre, les faubourgs respectables autour de la rue Paradis ou du hameau de la Blancarde… C'est pourtant dans ce monde-là que la riche madame Magnan est sauvagement assassinée… »
publié dans la collection « les nouveaux mystères de Marseille », ce roman est inspiré d'une affaire criminelle de la fin du XXe siècle.
Tout laisse à penser que l'affaire est un crime crapuleux et tout désigne le fils adoptif de la victime, le dépensier Louis Coulon.
L'enquête aboutit vite, bien trop vite mais cela ne peut pas être si simple pour Raoul Signoret, jeune journaliste au Petit Provençal.
Quand ce dernier reprend l'enquête trente ans plus tard, il est loin de s'imaginer qu'il y a un risque pour sa vie.
L'aide de son oncle, Eugène Baruteau, chef adjoint de la sûreté lui sera très précieuse.
Si ce livre est un roman policier, c'est surtout l'occasion de découvrir la ville de Marseille à la toute fin du XIXe siècle dans un portrait géographique et social.
L'histoire personnelle du héros est aussi un prétexte à couvrir toutes les couches de la société. Celle dont il est amoureux appartient la haute société et son père s'oppose à son union avec un petit journaliste. Position pourtant envieuse eut égard au pauvre gens qui peuplent le quartier réservé. C'est avec la petite bonne de l'assassinée qu'on fraye avec la misère. Orpheline, maltraitée par sa patronne, mise sur le trottoir par un horrible personnage, manipulée par un curé cupide… Adèle est peut-être coupable mais elle est surtout victime d'une société inégalitaire.
Ce roman n'est pas toujours passionnant car « l 'affaire » laisse des zones d'ombre. Mais l'écriture très fluide et les descriptions de la ville rendent cette lecture très agréable.
L'auteur glisse habilement des références au contexte de l'époque.
Le jeune Raoul Signoret est un grand lecteur d'Émile Zola qui est alors son contemporain. De plus, les plongées dans le monde judiciaire permettent d'évoquer l'affaire Dreyfus.
Teinté d'une certaine naïveté, voire de bons sentiments, on prend plaisir avec des personnages sympathiques et surtout en parcourant les rues de Marseille dont on sent l’attachement de l’auteur.