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Une famille comme il faut

Ventrella Rosa

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Les Escales, 2018


“Dans son quartier de Bari, au sud de l'Italie, tout le monde connaît Maria sous le nom de Malacarne, “mauvaise chair” en raison de sa peau mate et de sa nature rebelle, un surnom qui lui colle à la peau telle une prophétie à laquelle elle ne pourrait échapper.

Maria grandit dans une famille pauvre, entre une mère douce mais effacée et un père violent et autoritaire…”


Un premier roman bien écrit qui se lit agréablement mais qui manque d'originalité pour être exceptionnel.

Maria vient d'un quartier populaire dont les descriptions sont saisissantes. Dès les premières pages, j'ai, à tort, situé les événements dans les années 60-70. Rapidement interpellée de découvrir que nous sommes en 1985, lorsque Maria est en CM1 et que débute le roman.

Maria vit son enfance dans la violence. Celle d'un père autoritaire dont on guette les humeurs. Celle du quartier, homophobe, machiste, tenu par la mafia. Celle de l'école où le maître joue encore de la règle en fer.

Le quartier est un lieu d'enfermement, la pauvreté une malédiction qu'on traîne de génération en génération, la violence une tare qui remplace les mots. Le père cogne et semble souvent reprocher à sa femme et à ses enfants de l‘y obliger !. Ses frustrations le font mal aimer les siens.

La vie dans ce quartier populaire est bien rude. Les travailleurs honnêtes se tuent à la tâche tout en n'ayant jamais de quoi joindre les deux bouts. Les plus riches tiennent leurs gains de trafics en tout genre et la mort n'est jamais loin.

On suit Maria durant son enfance puis son adolescence. Son salut passera par les études, seule porte de sortie pour celle qui refuse un avenir toujours plus étriqué pour les femmes.

C'est un beau portrait d'une jeune fille forte qui veut vivre libre.


Cela dit, les trop grandes similitudes avec “L'amie prodigieuse” de Elena Ferrante font perdre originalité et force à ce roman. Certes Maria n'est pas tout à fait Lena et Michele n'est pas Lila mais tout de même, ces amitiés posent la même problématique. Á la fois recherchées, elles sont parfois nocives.

On retrouve avec intérêt les  ambiances : les commères, les familles de voyous, les nombreuses mentions faites à propos de l'utilisation du dialecte qui marque à lui seul une frontière entre les classes sociales.

Malheureusement pour Rosa Ventrella,les éléments romanesques ont déjà tous été utilisés par sa compatriote.

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