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Gabriële

Berest Anne et Claire

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Stock, 2017


"Septembre 1908. Gabriële Buffet, femme de 27 ans, indépendante, musicienne, féministe avant l'heure, rencontre Francis Picabia, jeune peintre à succès et à la réputation sulfureuse.

Il avait besoin d'un renouveau dans son œuvre, elle est prête à briser les carcans : insuffler, faire réfléchir, théoriser..."


Un très bon livre pour ceux qui s'intéressent à la peinture du début du 19e siècle et plus généralement à la rupture dans l'art.

C'est vrai qu'il n'y a pas que ça, dans ce livre, mais tout de même, je doute qu'on puisse y trouver son compte, si on n'a pas quelqu'intérêt pour la naissance et la théorisation du Cubisme puis du Dadaïsme.

Avec Gabriële, il y a bien sur, le féminisme, elle fera une école de musique, à une époque où les femmes sont peu représentées, choisira la composition et sera la seule.

À long terme, son “féminisme” sera tout de même assez ambigu puisque,  si elle est celle qui dynamise les hommes qui l'entourent dans leur art, si elle est celle qui théorise, elle finira toujours par s'effacer devant les artistes, notamment devant son mari Picabia qu'elle aura, sa vie durant, porté à bout de bras.

Picabia, on connait son œuvre, mais il m'aura fallu attendre 2017 et ses arrières petites-filles pour entendre parler de Gabriële.

J'ai été complètement happée par ce livre.

Gabriële a eu une vie quasi romanesque et très atypique pour son milieu et son époque.

Il me semble qu'une phrase des auteures résume assez bien le personnage : “Gabriële sait qu'il faut accepter toutes ces épreuves, pour le goût de l'art.” Même ses enfants seront une épreuve, car il est encore loin le temps où on pourra choisir la maternité.

On peut parfois reprocher aux livres de se perdre dans les détails, certains noms inconnus retournent à l'oubli aussi vite qu'on les a lus.

Mais j'ai passé un tel bon moment, dans ce monde artistique du début 1900, que cela ne m'a pas gâté la lecture. La découverte de Marcel Duchamp dans sa jeunesse et la personnalité de Guillaume Apollinaire m'ont conquise. Les descriptions des voyages dans les bolides de Picabia, à travers la France ou en paquebot, vers New York,  m'ont fait moi-même voyager dans le temps.

Anne et Claire Berest ont tenté une expérience d'écriture en écrivant ce livre “à quatre mains”, c'est une belle réussite.


 

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