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Gala, la muse redoutable

Bona Dominique

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Éditions J'ai Lu, 2012


“Compagne à l'énigmatique séduction, muse dont le destin doit tout à la passion... Gala reste un mystère. Pour ses amants, pour ses maris, elle est mère et amante : en elle, trois des plus grands artistes du 20e siècle, Paul Éluard, Max Ernst et Salvador Dali, puiseront une sorte d'air vital, puissant, nécessaire. Solitaire et secrète, Gala a eu une enfance russe, une jeunesse rebelle, une vie étincelante et cosmopolite. On la dit femme fatale aux terribles appétits, tour à tour brûlante et glacée.”


Un excellent livre ! Dominique Bona a décidément l'art de nous faire voyager dans le temps et le monde de l'art. Pourtant, dans le cas de Gala, la chose n'était pas aisée. La muse est restée mystérieuse. Jusqu'au bout, elle ne s'est jamais livrée, ne laissant pour seul souvenir, que ce que les autres pensaient d'elle.

Dominique Bona s'est adonnée à un travail de recherches qui semble titanesque, traquant Gala dans les correspondances, les biographies et autobiographies de ceux qui l’ont croisée.

Ce livre est passionnant alors même que son sujet est agaçant. Au fur et à mesure que le portrait de Gala se dessine, on reste perplexe devant cette femme d'un égoïsme sans bornes. Certes, elle a mis à disposition sa vie, son temps, son énergie au service du génie des trois hommes qu'elle a aimés. Mais, passer de Paul Éluard à Salvador Dali laisse penser qu'elle aime “le génie”, qu’elle le pressent, mais qu'elle a une conscience politique proche du néant, totalement égocentrée et une philosophie de vie peu glorieuse. On est (presque) irrité de constater qu’elle a beaucoup compté pour Paul Eluard jusqu'à la mort de ce dernier.

Au fond, la seule chose qu'on aime chez Gala, c'est qu'elle a traversé les grands moments de l'histoire du 20e siècle au côté des artistes.

C'est avec beaucoup de plaisir qu’on assiste à la naissance du mouvement Dada. Plus que Gala, c'est de découvrir Paul Éluard alors qu'il n'est encore que Eugène Grindel qui nous captive dans ce livre. Croiser André Breton, Louis Aragon et tant d'autres est un vrai régal.

Les “choix” amoureux de Gala donnent l'occasion de mettre en perspective des visions antagonistes d'artistes appartenant pourtant au même courant.

D'un côté, l'art au service des gens, de l'autre l'individualisme et l'enrichissement forcenés. C'est ce qui rend la vie de Gala passionnante pour le lecteur alors même que la femme ne l'est pas !

En prime, on retrouve avec plaisir tous les lieux mentionnés dans l'échappée Dalinienne. La place de Cadaqués, lieu de la première rencontre de gala et Salvador Dali. Ce dernier, jeune artiste encore inconnu fait déjà preuve d'un comportement pour le moins loufoque. Port Lligat et ses austères pêcheurs qui voient pourtant défiler une drôle de faune à la suite de Dali dans les années 70 !

Pubol, où Gala ira se reposer des frasques de son mari...

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