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Le Ghetto intérieur

Amigorena santiago H

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POL, 2019


« Vicente Rosenberg est arrivé en Argentine en 1928. Il a rencontré Rosita Szapire cinq ans plus tard. Vicente et Rosita se sont aimés, ils ont eu 3 enfants.

Mais lorsqu'il a su que sa mère allait mourir dans le ghetto de Varsovie, il a décidé de se taire. Ce roman raconte l'histoire de ce silence. »


Un roman prenant qui met en lumière plusieurs réflexions intéressantes : l'exil, la culpabilité, l'identité.

Le roman débute le 13 septembre 1940 dans le quartier du centre de Buenos Aires. Vicente ne sait pas encore si il est un jeune juif, un jeune polonais où un jeune argentin.

C'est à travers ces trois identités que va se construire le roman. Ce sont à chaque fois des événements extérieurs et les autres qui le poussent vers une judaïté dont il n'avait pas conscience et qu'il n'appelait pas particulièrement de ses vœux.

Sans cesse moqué et exclu par les polonais durant sa jeunesse, Vicente ne trouve pas sa place dans ce pays pour lequel il s'est engagé durant la guerre d'indépendance..

L'Argentine lui promet un nouveau départ. Malheureusement les événements aussi loin géographiquement qu'ils soient auront raison de son bonheur.

Sa famille est en proie à la barbarie qui déferle sur l'Europe. À travers les quelques lettres qu'il reçoit de sa mère, Vicente mesure le drame qui se joue entre les murs du ghetto de Varsovie.

Comment vivre normalement quand on sait ? Comment surmonter la culpabilité quand on a mis un océan entre sa mère et soi dans un désir d'émancipation ? Si il avait su que le nazisme allait emporté toute sa famille, il aurait mis sûrement plus de conviction à enjoindre les siens de le retrouver en Argentine. Mais il ne l'a pas fait, car au moment où cela était encore possible, il n'en avait pas vraiment envie.

Face à ses drames historiques et intimes, Vicente n'a plus les mots, la parole lui semble tellement dérisoire.

Santiago H.Amigorena, avec une écriture sobre nous fait vivre au plus près le mécanisme de cette lente marche vers le mutisme.

Mêlant habilement aux dates des grandes étapes de l'Holocauste des faits de la vie quotidienne, on cerne bien la difficulté de vivre de Vicente.

Le ghetto intérieur et un très bon livre qui navigue entre émotion et réflexion.

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