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Le guetteur

Boltanski Christophe

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Stock 2018


“Mais qui guette qui ? Lorsque le narrateur découvre dans l'appartement de sa mère, le manuscrit d'un polar elle avait entamé “Le guetteur”, il est intrigué. Des recensements de cigarettes fumées, les pneus des voitures voisines crevés...

Comment vivait cette femme fantasque et insaisissable ? Elle qui aimait le frisson, pourquoi s'est-elle coupée du monde ? Elle a vécu à Paris avec pour seul compagnon son chien, Chips.

Maintenant qu'elle est morte, le mystère s'épaissit. Alors il décide de la prendre en filature et de remonter le temps.”


Ce livre est à la fois une enquête qui veut instaurer un suspense digne d'un vrai polar et la quête d'un fils à la recherche de l'image de sa mère.

Le sujet est effectivement intrigant. Cette femme, la mère du narrateur, est faite de zones d'ombre qui posent sans cesse question au lecteur.

Il est regrettable que le premier tiers du roman soit bâti sur une narration si confuse. On suit en parallèle les découvertes du narrateur, suite à la mort de sa mère, le début d'un manuscrit d'un polar écrit par cette dernière et un petit groupe d'étudiants qui militent pour l'indépendance de l'Algérie.

Les lieux et les époques se superposent, les indications pour se situer et identifier les personnages sont vagues. Le choix de narration n'est pas inintéressant mais dans le cas présent, l'exercice de style n'est pas particulièrement une réussite dans la mesure où il laisse le lecteur sur le bord du chemin.

Une fois que les éléments se précisent, le roman devient presque passionnant.

Le narrateur décrit sa mère comme une femme refusant les contraintes domestiques et très attachée à son domaine privé.

En remontant la vie de cette dernière, des bribes d'explication se font jours.

Tout d'abord, dans le domaine de l'éducation, cette femme énigmatique a été élevée par une mère qui “surveille chaque allées et venues”. “Dans ses placards, elle a accumulé une impressionnante collection de serviettes, de mouchoirs et de Tupperwares. Si elle pouvait, elle enfermerait soigneusement chacun des êtres qui vivent sous son toît dans des bols hermétiques”.

Viennent ensuite, les pages sur ses années de militantisme, et elles sont également passionnantes. On est complètement happé par l'intrigue, plongé dans l'opération Flore. Christophe Boltanski rend romanesque cette époque où l'on tracte, on se planque, on porte des valises....

Malheureusement, plus on s'approche de la fin du livre, plus “des boucles vont se boucler” mais pourtant on reste tout de même sur sa faim. Il me semble qu'on revient au point de départ : qui guette qui ?

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