Les Nouvelles Éditions, 2017

« Prévert embrasse la poésie - un engagement d'une fidélité absolue pour une pratique poétique qui ne connaît pas la frontière des genres et qui célèbre la vie. Raconter Jacques Prévert, c'est traverser une poésie parlée, chantée, écrite, filmée, imagée et - une poésie de l'amitié. »

À la fois thématique et chronologique, cette biographie est très agréable à lire, tout en étant instructive. Certains passages sont moins passionnants que d'autres car ils frisent un aspect catalogue en énumérant les diverses créations de Prévert. Cela dit, ils font prendre la mesure de l' œuvre colossale laissée par l'artiste.

Si l'auteur du Cancre a beaucoup fait l'école buissonnière, il n'était cependant pas mauvais élève. Dès l'enfance, Jacques Prévert est dans l'observation du monde qui l'entoure. Devenu jeune adulte, il semble que, quel que soit le domaine artistique dans lequel il s'engage, le chemin pris est conditionné par l'amitié.

L'écriture démarre avec la troupe de théâtre du groupe Octobre en 1932. Prévert écrit alors, avec une facilité déconcertante, des pièces jouées dans les usines en grève.

Prévert ne cessera plus jamais d'écrire et sera toujours du côté des classes populaires sans jamais être inféodé à un parti.

Sa rencontre avec Marcel Carné  marquera une étape importante dans la vie de celui qui sera d'abord connu comme scénariste avant d'être poète.

La collaboration entre les deux hommes sera fructueuse avec une longue liste de films dont certains ont marqué leur époque.

Le premier recueil de poèmes de Jacques Prévert ne sera publié qu'en 1946. Cette initiative est aussi en lien avec une rencontre. Paroles connaît un succès jamais égalé en matière de publication de poésie.

Prévert révolutionne le genre et touche un large public. Dans ses textes, il attaque la guerre et la religion et se place irrémédiablement du côté des travailleurs.

En parallèle de ses poèmes, l'écrivain collabore à des ouvrages de peinture, ce qui souligne à quel point " l'image " a une place prépondérante dans sa manière d'aborder la création artistique.

Ce sera donc de façon toute naturelle qu'il se mettra à la réalisation de collages ,  éphémérides, mêlant dessins et écritures.

Après sa mort, en 1977, son œuvre n'a pas disparu :  Ses films restent, ses poèmes on été gravés dans la mémoire car chantés (Yves Montand, Juliette Gréco…)  ou appris sur les bancs de l'école. Ses collages sont régulièrement exposés.