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Le journal de la guerre au cochon

Casarès Bioy

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Livre de Poche, 1969


Nous les vieux sommes des êtres malfaisants, d’infâmes égoïstes. Que ne l’a-t-on entendu sur les ondes ! Ainsi avons  nous vécu au dessus de nos moyens, laissant une dette colossale à notre descendance. Ainsi avons nous détruit la planète pour notre confort, laissant un monde ravagé par la pollution à nos enfants…

Ce discours accusateur m’a donné l’envie de relire un livre qui traînait depuis des lustres sur les étagères : « Le journal de la guerre aux cochons », de Adolfo Bioy Casarès, écrit dans les années soixante.


Le thème : dans un Buenos Aires imaginaire, la population déteste les vieux, auxquels des bandes de jeunes donnent la chasse, dans les rues et parfois jusque chez eux, les obligeant à vivre dans la terreur, à se cacher dans des greniers obscurs pour échapper aux rafles, allant jusqu’à les battre à mort, avec la bénédiction des autorités.


Le livre offre un  regard sur le troisième âge, ainsi que sur leurs réactions de persécutés : parfois une sorte d’aveuglement (« je ne suis pas encore vieux... »), parfois même une certaine compréhension des persécuteurs, comme si les victimes trouvaient un semblant de légitimité à leurs bourreaux (syndrome de Stockholm?). Si ici ce sont les vieux qui font les frais de la vindicte populaire et des pogroms, ailleurs – et pas seulement dans la littérature -  c’est   n’importe quel autre groupe social (les étrangers, ceux d’une autre religion, d’une autre  obédience politique…). Le roman préfigure-t-il ce qui arrivera quelques années plus tard dans le pays sous la dictature des généraux ?

Bon, on n’en est pas là. Je ne fais pas de rapprochement entre le bouquin et notre situation. Simplement, en ces temps de confinement, c’est une lecture rafraîchissante, c’est vivant et plein d’humour. C’est en livre de poche, aussi.


JR

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