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Klaus Klaus

Maher Marie

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Alma éditeur, 2022


« Klaus vit seul. À l'angle d'une rue. En face d'un panneau publicitaire. Sort rarement de chez lui. Pour aller nager, acheter des cigarettes où faire des courses. S'assoit sur une pile de livres. Achètera un fauteuil le jour où il aura une bibliothèque. »


Si on commence par s'amuser des lubies de  cet étrange Klaus Klaus, on sent bien qu'elles sont les conséquences d'un drame.

Avec une écriture qui mêle joliment simplicité et poésie, Marie Maher nous conduit dans les méandres des traumatismes de l'enfance qui peuvent nous poursuivre toute une vie.

L'intensité dramatique est très bien menée, mais l'effet de surprise agit moins pour ceux qui ont lu le précédent roman de l'auteur, Pour la beauté du geste. Ce dernier nous avait littéralement soufflés. Klaus Klaus, tout en présentant une histoire peu conventionnelle, est moins surprenant.


Toute l'originalité est concentrée sur le personnage principal. Si au premier abord, on le voit comme un anti-héros, il s'agirait plutôt d'un héros décalé.

Il a eu la force de fuir et de se construire une nouvelle vie. Cette dernière nous laisse souvent perplexe ou le sourire aux lèvres à sa description. On découvre petit à petit qu'il est plus libre qu'on le croit. Au final tout ce qu'on vit est à mettre en perspective de tout ce qu'on a vécu.


Le lecteur fait connaissance avec un homme atypique. Avec un héritage  financier qu'il n'attendait pas, il a calculé ses dépenses jusqu'à ce qu'il appelle « un âge limite » pour ne plus avoir à travailler.

« Calculer » c'est autour de ce verbe que sa vie s'articule : le nombre de jours où il va acheter des cigarettes, celui où il va faire ses courses ou encore celui où il nage, ces différents jours ne devant jamais s'entrechoquer. Pour Klaus, il est impossible d'aller faire ses courses le jour des cigarettes…

Il imagine ce qu'il ferait s'il avait un chien, il essaie de comprendre pourquoi les affiches publicitaires devant chez lui sont toujours collées de travers ? Et que peut bien faire la fille aux millions de cheveux devant le tabac qu'il voit de sa fenêtre ?


Klaus Klaus habite Paris, mais un rendez-vous incontournable lui impose un retour au village. C'est l'occasion pour lui de revenir sur son enfance et son adolescence. Pour le lecteur c'est la découverte que les « tocs » du personnage principal ne sont pas sans fondements.

Il n'est pas toujours facile de suivre Klaus Klaus, entre réalité et fantasme mais le roman est court pour en être que plus percutant et éviter la lassitude.

Marie Maher, de façon originale nous interroge sur le poids du passé et sur la notion de liberté.

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