Folio, 2013

« Tahar Ben Jelloun, nous offre au plus près de l'émotion, les pensées d'un amateur d'art. Après Lettre à Delacroix, il rend hommage cette fois à Henri Matisse, célèbre aussi bien les œuvres des peintres marocains, Jilali El Gharbaoui et Chaïbia que celles de Claudio Bravo et de Mimmo Rotella. »

La lettre en question constitue les trente premières pages de cet essai sur l'art. C'est une bien belle lettre d'un écrivain à un peintre. Tahar Ben Jelloun y célèbre largement la couleur dans l'œuvre de Matisse. On ne doute pas que cette missive aurait fait très plaisir à l'auteur de Paysage vu de la fenêtre, Sur la terrasse, Amido, et Café marocain.

Ces quatre toiles sont reproduites dans l'ouvrage ce qui est une riche idée pour une meilleure compréhension du lecteur.

Tahar Ben Jelloun concentre ses propos sur les deux séjours de Matisse à Tanger. C'est l'occasion de nous révéler un tout petit morceau de la vie du peintre dans cette chambre numéro 35 de l'hôtel Villa de France.

Si court soit-il, ce séjour verra la création de magnifiques tableaux qui malheureusement ne seront jamais exposés à Tanger. En célébrant le peintre, Tahar Ben Jelloun rend en même temps un bel hommage à la ville. 

Ce sont bien les couleurs du Maroc qui éblouissent Matisse et qu'il couche sur ses toiles. « Tout est arrivé en même temps, le soleil, la limpidité du ciel, la richesse de la lumière et le choc avec le pays. »

En ne se posant pas en spécialiste d'art mais juste en amateur, l’écrivain rend accessible aux néophytes que nous sommes des pratiques picturales, des démarches artistiques et décrit merveilleusement bien des émotions simples mais non moins fortes à la contemplation de certains tableaux.