Fauve Édition, 2021

« Alors que Juliette Moretti, l'énergique directrice de la librairie, Place du Monde à Lille se prépare à recevoir James Byron, roi du polar américain, pour le lancement mondial de son nouveau livre, intitulé Lille Atomic, la femme de ménage fait une découverte macabre le matin même de l'événement : un cadavre gît au sous-sol de la librairie ! »

Cette lecture est très sympathique pour qui aura résidé dans le B and B de la librairie où se déroule l'action. Les voyageurs concernés et les habitués de Place Ronde se réjouiront de retrouver, au fil des pages, un monde qui leur est connu. 

Ayant nous-mêmes passé deux nuits sur les lieux, nous nous sommes bien amusés à imaginer la découverte du cadavre sur le carrelage rouge de la pièce principale.

Le côté « polar » est un peu moyen. Par contre, on se prend d'intérêt pour la description du petit monde des libraires. L'auteur a pris garde de changer les noms et de situer l'action en 2027 mais on reconnaît bien la jolie librairie de la place de Strasbourg et son énergique propriétaire !

L'histoire de cette dernière est largement utilisée pour planter le décor.

Juliette Moretti s'est lancée, sur le tard, dans l'aventure qu'est l'ouverture d'une librairie par " amour des livres ". Si la passion l'anime toujours, elle n'en est pas moins déçue par les zones sombres qu'elle a découvertes de ce métier.

La concurrence est peu compatible avec la notion de solidarité et les jalousies sont bien souvent à l'origine de coups bas.

Lorsque le cadavre de Joseph Donzac, le traducteur d'un polar, écrit par un auteur américain à succès, est retrouvé sous la librairie, les pistes sont multiples.

C'est la librairie de Juliette Moretti qui a l'exclusivité du lancement de son dernier livre. Ce meurtre pourrait-il être lié à cet événement majeur dans la vie d'une librairie ? Ou alors, est-ce lié aux propos tenus dans les pages de Lille Atomic dont la lecture a été tenue secrète jusqu'à la soirée de sa sortie ? Auquel cas les pouvoirs publics locaux pourraient ne pas sortir indemnes de cette sale affaire.

À moins...que ça ne soit tout autre chose…

Une fois passée la présentation des personnages et du décor  (la librairie, la ville de Lille… ) le roman perd quelque peu de son originalité. L'auteur semble lui-même s'être désintéressé de son cadavre et de son meurtrier. Le lecteur a le sentiment d'être laissé sur le bord de la route et que Marc Capelle a choisi un chemin de traverse par facilité et par désir d'en finir vite… un peu trop vite !