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Manifesto

De Récondo Léonor

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Édition Sabine Wespieser, 2019

“Proche de son dernier souffle, le corps de Félix repose sur son lit d'hôpital.

À son chevet, sa fille Léonor se souvient de leur pas de deux artistique - les traits dessinés par Félix, peintre et sculpteur, venaient épouser les notes de la jeune apprentie violoniste, au milieu de l'atelier.

Pendant cette longue veille, l'esprit de Félix s'est échappé vers l'Espagne de ses toutes premières années, avant la guerre civile, avant l'exil. Il y a rejoint l'ombre Ernest Hemingway.

Aujourd'hui que la différence d'âge est abolie, les deux vieux se racontent les femmes, la guerre, l'oeuvre accomplie...”.


Un roman qui m'a laissé un sentiment très ambivalent. En gros, je n'ai été enthousiasmée que par un chapitre sur deux.

Les pages qui concernent la fin de vie de Félix, entouré de sa fille et de sa femme sont terriblement bien écrites. Les sentiments sont à la fois poétiques et bouleversants tout en étant empreints de réalisme. Ces passages sont sans conteste magnifiques.

Leonor De Récondo sait bien que cette main qu'elle touche à plusieurs reprises et longuement durant cette veillée qui deviendra interminable, elle finira par l'oublier.

Oublier son odeur de cigarette, ses gestes artistiques...

Cette constatation est terrifiante mais pour le moment cette main est l'occasion pour l'auteure de revenir sur la vie de son père et sur leur relation à la fois filiale et artistique.

L'attente de l'irrémédiable devient, au fil des pages terriblement pesante. Le style de Leonor De Recondo nous happe complètement dans cette angoissante et épuisante attente.

“Nous pourrions dormir un peu près de toi et reprendre notre souffle avant que tu ne retournes à mourir, et nous à vivre.”

À l'inverse les pages qui concernent l'esprit de Félix qui rejoint l'ombre d'Hemingway m'ont laissée, au mieux insensible, au pire perplexe !

Le lien entre les deux hommes n'est, selon moi, pas assez explicité. Certes on le perçoit mais il est si ténu que j'ai peiné à trouver une justification satisfaisante aux conversations imaginaires entre les deux hommes. La narration de Félix n'est, me semble-t-il, pas du tout à la hauteur de celle de Léonor.

C'est beaucoup trop confus, il faut même parfois relire certains passages pour être sûr de savoir qui parle, Félix ou Hemingway.

Manifesto est un hommage bouleversant au père qui n'avait peut-être pas besoin de fioritures stylistiques.

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