Manon des sources de Marcel Pagnol. 

Édition Grasset et Fasquelle

« Après la mort du Bossu et la vente des Romarins, Manon et sa mère s'installent dans la grotte de Baptistine. Quelques années plus tard, Manon trouve l'occasion de se venger… »

Avant d'être un livre Manon des Sources a été un film (1952).

Dans celui-ci, l'histoire du père de Manon était évoqué par flashback. Marcel Pagnol à développé sa réalisation cinématographique avec deux romans : Jean de Florette (1962) et Manon des Sources (1963). Les deux tomes sont regroupés sous le titre de L'eau des collines. Ici aussi l'eau sera l'enjeu majeur et le nœud de l'histoire

À la mort de Jean, sa femme et sa fille ont cédé leur terre de la ferme des Romarins à Ugolin. Elles n'ont cependant pas quitter les collines et ont trouvé du réconfort auprès de Baptistine la vieille italienne qui vit isolée du village.

Manon a grandi, gardienne de quelques chèvres, elle arpente la garrigue loin du regard des Hommes. Si elle trouve terriblement injuste que les Soubeyran aient trouvé la source qui faisait tant défaut à son père, elle ne sait pas qu'ils l'avaient eux-mêmes bouchée.

L'arrivée d'un jeune instituteur au village va amener la jeune fille à se rapprocher petit à petit des Bastides Blanches.

Épiant les uns et les autres, elle finira par apprendre la terrible vérité : le méfait des Soubeyran et le silence complice des villageois. Sa vengeance sera bien à propos en privant le village d'eau. 

Le lecteur qui a suivi les souffrances de la famille du Bossu, savourera avec délectation cette prise du pouvoir d'une jeune fille sur ce monde d'hommes symbolisé par le Papet. La frêle et belle Manon est très pauvre mais elle est forte et libre. Elle refuse l'amour et l'argent d’Ugolin qui s'est pris de passion pour elle. Elle entraînera sa chute et punira le village. La fin résonne comme un coup de tonnerre qu'il  est impossible de dévoiler ici.

Une fois de plus Marcel Pagnol nous conduit dans une nature qu'il décrit à merveille tout en nous proposant une histoire profonde sur les valeurs humaines. Il sait manier tendresse, humour et drame avec beaucoup d’habileté, proposant ainsi un roman beaucoup moins léger que ce qu'on pourrait imaginer.