Marguerite Matisse, la jeune fille au ruban
Monod-Fontaine Isabelle
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Grasset, 2025
« Marguerite Matisse, fille ainée d’Henri Matisse, est aussi méconnue du grand public que son père est célèbre. Pourtant elle a joué un rôle essentiel auprès du peintre…. »
Les deux autrices proposent une biographie très intéressante de celle qui ne fut pas qu'un simple modèle pour Henri Matisse.
À travers l'œuvre du père se dessine la vie de la fille. Et en parcourant la vie de la fille, on découvre l'évolution de l'œuvre du Père.
Née en 1894, Marguerite n'a été reconnue officiellement par Henri Matisse que deux ans plus tard. Par la suite, il s'occupera beaucoup d'elle, tissant ainsi une relation multi facettes. Marguerite sera son modèle, sa secrétaire, sa conseillère, son intermédiaire auprès des acheteurs ou des musées.
Privéee d'école car gravement malade, Marguerite passera une grande partie de son enfance et adolescence dans l'atelier du peintre. Modèle de nombreuses toiles, on la voit grandir au fil des tableaux. Mais elle deviendra également une fine observatrice du travail de son père, faisant d'elle la plus grande spécialiste de l'œuvre de Matisse.
Au fil des pages, on découvre également une femme qui a vécu une grande souffrance physique. Le ruban noir que l'on voit sur les portraits réalisés par Matisse cache la plaie d'une trachéotomie qu'il faut cautériser tous les mois au prix d'une douleur intense. Elle ne sera délivrée de ce mal que bien tardivement.
Peut-être est-ce cette malheureuse expérience qui lui permettra de survivre à l'horreur de la torture lorsqu'elle sera arrêtée pour résistance lors de l'occupation allemande.
Si les liens avec son père se sont parfois tendus, ils resteront, jusqu'à la mort de ce dernier, indéfectibles et même au-delà car Marguerite restera la gardienne privilégiée de l'œuvre de Matisse.
À travers la nombreuse correspondance entre le père et la fille, on découvre une femme d'exception et on entre par la même occasion dans l'œuvre d'un peintre mondialement connu. C'est assez passionnant d'autant que l'ouvrage est vivant et échappe à toute dérive didactique !