Pocket, 2003

 Guy Brouard, richissime notable de l'île de Guernesey, est retrouvé mort, une pierre polie enfoncée dans la gorge.

Dernière personne aperçue à ses côtés, China River présente toutes les caractéristiques de la coupable idéale. ce n'est pas l’avis de son amie d'enfance, la sémillante Déborah qui, avec son époux, va tout mettre en œuvre pour l'innocenter…”

Huit cents pages qui, dès les premiers chapitres, promettent d'être longues et fastidieuses, pour finalement se révéler plus agréables qu'il n'y paraissait.

L'intrigue met un temps fou à se mettre en place. Le lecteur est emmené en Californie où sont détaillés en long et en large les rapports conflictuels entre China River et son frère Cherokee, toujours à l'affût de plans douteux pour gagner de l'argent.

On est ensuite propulsé à Guernesey où on découvre les rapports fusionnels entre Ruth Brouard et son frère Guy, la future victime. Puis, sans bien comprendre pourquoi, nous voilà à Londres avec Déborah, photographe et ses questionnements existentiels, épaulée par son époux Saint James, de la police scientifique.

Il faut une bonne centaine de pages avant que l'histoire ne se mette en place et cesse de ressembler à une mauvaise série américaine truffée de platitude.

Une fois l'enquête mise sur les rails, on se prend au jeu et les pistes sont multiples. Si tous les indices convergent pour désigner China River du meurtre de Brouard , aucun mobile ne se fait jour alors que dans ce domaine, beaucoup d'autres avaient de sérieuses raisons de vouloir la disparition de l'homme d'affaires. 

Petit à petit, le lecteur découvre que la victime était loin d'être dotée des qualités que beaucoup lui prêtaient. Séducteur compulsif, il multipliait les conquêtes mais séduisait également son entourage, promettant monts et merveilles pour finalement donner très peu.

L'ouverture du testament de Guy Brouard révélera son vrai visage. Même si pour certains protagonistes, elle est assez caricaturale, la psychologie des personnages est très intéressante et permet de tenir le lecteur sur la durée.

Sur l'ensemble, l'écriture est certes très délayée ce qui peut finir par lasser mais les problématiques sont du coup très variées. On découvre avec intérêt l’histoire de l'île de Guernesey et surtout ses traumatismes durant l'occupation par l'Allemagne nazie. On constate que si l'île est un paradis fiscal, la pauvreté n'est pas inexistante. 

Un nid de mensonge est un polar sur les faux-semblants et les relations humaines :  entre frère et sœur, époux et épouse, père et fils…

Voilà une lecture qu'on peut abandonner dans les cent premières pages mais dont on ne regrettera pas d'être allé jusqu'à son terme !