Folio, 2013

« Noces de charbon dévoile l'union de deux mondes qui s'entrechoquent et se haïssent. Dandy, cocotte, grand patron et mineur de fond, orpheline, riche héritière, quelques salauds, une ingénue, une intrigante… autant de personnages romanesques dont la disparition accompagnera celle de l'or noir. »

Retraçant l'histoire de sa famille, Sophie Chauveau nous entraîne dans une saga passionnante. On a l'impression d'être plongé dans la suite des Rougon-Macquart, la grande œuvre d'Émile Zola. D'ailleurs comme chez lui, l’ouvrage débute par un arbre généalogique. Ce dernier est bien nécessaire car il fut un temps où riches comme pauvres, les familles étaient bien nombreuses. Avant que les deux branches de l'arbre ne se rejoignent, l'autrice les présente alternativement sur des périodes d'une vingtaine d'années. 

D'un côté ceux qu'elle nomme les « Simenon », les travailleurs de la mine. De l'autre « Les Proust » c'est-à-dire les riches patrons.

Quel que soit le monde dans lequel Sophie Chauveau nous fait évoluer, ses descriptions sont excellentes. On vit littéralement la mine tout autant que les soirées mondaines. 

L’histoire du charbon conditionnera la vie de deux familles. Chez les Simenon, on trime à mourir au fond de la mine ou on se démène plus que les autres pour prendre une autre voie. Ceux qui s'en sortent n'en gardent pas moins une vive rancune pour ceux qui  qui ont exploité les mineurs.

Côté Proust, on vit de grandes heures de gloire (notamment durant la Première Guerre Mondiale) pensant l'avenir assuré à tout jamais.

Les enfants se complaisent dans la fortune de leurs parents, vivent de leur rente qu'ils pensent inépuisable. Personne ne se doute alors que le charbon perdra sa place de vedette !

Les trois quarts du roman sont passionnants. La fin tourne un peu en rond inutilement. Peut-être même l'autrice a-t-elle du mal à quitter ses personnages ?

Ce n'est pas impossible puisqu'il s'agit de l'histoire de sa famille et quelle famille !