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La nuit la plus longue

James Lee Burke

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 Rivage/noir, 2013


« À l'été 2005, un terrifiant ouragan dévaste la Nouvelle-Orléans. Dave Robicheaux, policier envoyé en renfort, découvre un paysage d'apocalypse, livré à l'anarchie et à la violence. Chacun y est prédateur ou proie. Dans ce contexte, le meurtre de deux jeunes noirs qui rodaient dans un quartier riche ressemble à un lynchage raciste. Mais Dave Robicheaux soupçonne un règlement de compte d'une autre nature…»


Si on se focalise sur le seul aspect « polar », ce roman est très classique. Tous les ingrédients habituels du genre sont présents. Dave Robicheaux, le héros récurrent (au moins une vingtaine de livres) de James Lee Burke concentre toutes les qualités et les défauts qui font les personnages de ce genre littéraire. Traumatisé par la guerre du Vietnam, ancien alcoolique, tenace, il va au bout de ses enquêtes quels qu'en soient les risques. Il est parfois ambigu car il semble épris de justice mais également tout à fait capable de s'affranchir des règles.


Si le personnage est intéressant et attachant, ce n'est pas son unique présence dans ces pages qui fait que La nuit la plus longue est un bon livre. À travers le terrible épisode de l'ouragan Katrina, l’auteur dresse un portrait terrifiant et accablant d'une Amérique qui ne sortira jamais de la violence. Le lecteur découvre les différents personnages avant l'arrivée de l'ouragan. Chacun se prépare, ceux qui se barricadent, ceux qui veulent fuir, ceux qui veulent profiter de la désorganisation pour faire un mauvais coup… le lien entre chacun se nouera la nuit de la tempête.


Les descriptions de la catastrophe sont bien menées. Le lecteur est plongé dans une ambiance apocalyptique avant de découvrir la désolation. Les morts flottent dans les rues, les maisons sont emportées, les voitures retrouvées dans des positions improbables.


À travers le regard de ce flic singulier, on découvre une Louisiane qui se sent abandonnée par les pouvoirs publics : l'aide tarde à venir, les scènes de pillage se multiplient, certains policiers ont fui, d'autres tirent sur les foules paniquées...

Enquêtant sur la mort de deux jeunes noirs, le policier met le doigt sur les pires maux de l'Amérique :  le pouvoir de l'argent, la violence, le racisme...

Le pays semble ne pas réussir, ni même chercher à sortir de ses fondements. Le tableau dressé est consternant. L'auteur livre un portrait à charge, n'épargnant ni la police, ni le monde politique !

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