top of page

Octavie

Ladesou Monique

photo (7).heic
3
essai4.png

Edilivre, 2021


« La narratrice, à la fin de sa vie se souvient de sa grand-mère Octavie, mère célibataire et ouvrière lilloise du 19e siècle. Elle en reconstruit l'histoire à partir de bouts de récits et d'anecdotes que se racontent les trois filles d'Octavie, devenues adultes, quand elles se retrouvent chez leur mère.

C'est l'histoire d'une femme. C'est aussi une histoire de femmes. De celles qui, dans ce siècle, ont affronté toutes les difficultés, celles de leur condition d'ouvrière et celles de leur condition de femmes… »


Octavie mêle harmonieusement une histoire familiale très personnelle à l'Histoire avec un grand H. La vie de l'héroïne nous plonge dans le monde ouvrier du XIXe siècle et nous confronte encore plus particulièrement à la condition des femmes dans un siècle qui leur laisse peu la parole.

À travers ce récit, se dessine également une ville, Lille.

En suivant Octavie, le lecteur prend la mesure du passé industriel du lieu et de son évolution. Les villages d'hier sont devenus aujourd'hui des quartiers à part entière de la métropole lilloise.


L'histoire commence en 1871, Octavie a 19 ans. D'un milieu pauvre, la famille ne connaît qu'une vie de labeur, entrecoupée de petits bonheurs simples. La jeune fille sera couturière à la tâche. Payée une misère, elle ne ménagera jamais sa peine, qui ne lui permettra que de survivre.


Elle sera rapidement chargée de famille. Son amour pour Gustave, un homme déjà marié et père d'un enfant, sera régulièrement « sa petite joie » mais compliquera bien  son quotidien.

Si on a souvent lu la mise à l'écart, par la société, des mères célibataires, on découvre ici une belle solidarité, à la fois féminine et ouvrière. Octavie ne sera jamais vraiment seule. 


Si l'ensemble du monde ouvrier connaît et subit malheur et misère, les femmes sont soumises à une double peine. Les plaisirs fugaces du corps ont des conséquences parfois bien dramatiques :  grossesses difficiles, avortements douloureux au péril de leur vie...chaque naissance  est une bouche de plus à nourrir.


La fin du XIXe siècle voit les idées républicaines gagner les rangs des ouvriers mais à la lecture de ces pages, on constate à quel point le poids de l'église reste encore important.

À travers l'école et les bonnes œuvres, il est difficile de s'en affranchir ! L'usine reste un lieu masculin, les femmes, elles, travaillent  à domicile.

Quel que soit le milieu, les femmes sont toujours largement exclues de la sphère publique.


Octavie est un livre bien écrit, à la fois sensible et instructif. En se penchant sur l'histoire de son arrière-grand-mère, l'auteure rend un très bel hommage aux femmes !

icone retour.jpg
Retour vers l'escapade ou le parcours
bottom of page