top of page

La part de l'autre

Schmitt Éric-Emmanuel

photo (7).heic
3
essai4.png

Le Livre de Poche, 2001


« 8 octobre 1908 : Adolf Hitler recalé. Que se serait-il passé si l'école des Beaux-Arts de Vienne en avait décidé autrement ?  Que serait-il arrivé si, à cette minute là, le jury avait accepté et non refusé Adolf Hitler, flatté puis épanoui ses ambitions d'artiste ?

Cette minute là aurait changé le cours d'une vie, celle du jeune timide et passionné Adolf Hitler, mais elle aurait aussi changer le cours du monde…. »


Dans le genre ”exercice de style”, cette uchronie est excellente. Éric- Emmanuel Schmitt mène de front, de manière rigoureusement parallèle, deux histoires à partir d'un même personnage et pas n'importe lequel…. Adolf Hitler.

Le lecteur voit se dérouler la vie de Hitler, de son refus de regarder en face son échec à son entrée aux Beaux-Arts à sa mégalomanie grandissante, de son accession au pouvoir jusqu'à son suicide. 

Il suit au même rythme la vie d'Adolf H qui,  en devenant peintre et en affrontant les traumatismes de son enfance changera sa destinée et par là même le cours de l'histoire du monde.


En ce qui concerne le premier, l'auteur a procédé à un énorme travail de recherche. Il nous livre les épisodes de la jeunesse du futur dictateur et, si on en connaît les grandes lignes, ce n'est pas forcément ce qui le plus développé auprès du grand public. Éric Emmanuelle Schmitt entre dans les détails pour mieux nous faire appréhender le personnage.

Pour Adolphe H, on découvre un formidable travail d'imagination. Sans Hitler, sans Seconde Guerre mondiale, comment aurait évolué le monde ? Pas d'hégémonie de l'Amérique, pas de création de l'état d'Israël…


L'auteur a voulu montrer qu'Hitler était " tout le monde " et qu'il était trop facile de le reléguer au rang de fou pour se rassurer. Si ce postulat est très intéressant, il nous semble toucher une certaine limite. Faire reposer la guerre et l'Holocauste sur les seules épaules d'Hitler nous semble trop facile et nier une responsabilité collective. Le fond est donc discutable.

Il n'en reste pas moins que sur la forme, ce livre est assez jubilatoire et que certains passages sont vraiment savoureux comme la rencontre du jeune Adolf H avec Freud !

icone retour.jpg
Retour vers l'escapade ou le parcours
bottom of page