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Le pays des autres

Slimani Laeila

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Gallimard, 2020


“En 1944, Mathilde une jeune alsacienne, s'éprend d'Amine Belhadj, un Marocain combattant dans l'armée française. Après la Libération, le couple s'installe au Maroc à Meknès, ville de garnison et de colons. Tandis que Amine tente de mettre en valeur un domaine constitué de terres rocailleuses et ingrates, Mathilde se sent vite étouffée par le climat rigoriste du Maroc”


Un assez bon roman qui offre un large panel des différents points de vue à la veille de l'indépendance d'un ancien protectorat.

Amine Belhadj est marocain, sa participation à la guerre dans l'armée française, son retour au pays marié avec une française, permet de développer tous les antagonismes, culturels, sociaux, politiques…

Ce roman embrasse toute la population. On rencontre des colons riches et arrogants. On croise des Marocains soumis mais aussi de jeunes hommes prêts à prendre les armes pour l'indépendance.

On fait connaissance avec de vieilles femmes qui croient au mauvais œil mais également avec des plus jeunes qui voudraient s'émanciper du poids de leur famille si traditionnelle. Au milieu de cette multitude de portraits, on suit la vie bien difficile de Mathilde et Amine.

En revenant sur sa terre natale, Amine a renoué avec une culture machiste qui n'est pas celle de Mathilde.

De plus, leur dur labeur pour cultiver une terre aride n'est pas propice aux sentiments amoureux. « Le pays des autres » c'est avant tout le regard des autres.

Mathilde, l'européenne est traitée, par les ouvriers de la misérable propriété de son mari, avec méfiance. À l'inverse, cette dernière supporte mal le manque d'hygiène ambiant. Mathilde et Amine voudraient rester loin des tensions qui se font jour progressivement. Mais est-ce possible ? Et encore plus lorsqu'on est un couple mixte ?

« Le pays des autres » est la première partie d'une grande fresque. Les descriptions des paysages, les conditions de vie et les mentalités sont très bien décrites.

Leïla Slimani ose mêmes décrire des sentiments politiquement incorrects sans pour autant faire forcément de ces personnages, des monstres.

Cependant, Il manque un «petit quelque chose» pour que ce beau roman soit excellent. Cela est bien difficile à définir. Cela me semble tenir aux articulations narratives. Certains événements donnent l'impression de surgir comme des cheveux sur la soupe après de longues descriptions sans lien.


 

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